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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 06:12

 

EXCLUSIF - À quelques jours de l'élection, le candidat à la présidence de l'UMP assure, dans une interview au Figaro, que les primaires auront bien lieu en 2016 et affirme qu'une guerre entre Juppé et lui «serait suicidaire».

 

LE FIGARO. - Deux mois après votre retour à la politique active, votre regard sur la France et les Français a-t-il changé?

Nicolas SARKOZY.- J'ai fait dix-neuf réunions publiques, rencontré près de 70.000 militants. Je me suis engagé avec passion dans cette campagne. En trente ans de vie politique, je n'avais jamais vu une telle exaspération, une telle méfiance, une telle colère. Jamais je n'avais vu la France aussi tendue, aussi à cran, aussi inquiète. Mais jamais, en même temps, je n'avais ressenti chez nos compatriotes un tel besoin d'espérance. Cette situation nous crée une lourde responsabilité: celle de préparer et d'incarner l'alternance.

En 2004, vous avez été élu président de l'UMP avec 85 % des voix. Est-ce l'objectif que vous vous fixez?

En matière d'élection, je ne connais qu'un seul critère de succès vraiment incontestable: remporter la victoire. Et si c'est dès le premier tour, c'est encore mieux. Je ne me fixe pas d'autre objectif. Les observateurs tireront bien sûr des conclusions définitives de mon score, soit pour dire qu'il est décevant soit pour dire que la bataille était gagnée d'avance, mais en vérité, trois jours après, tout cela sera oublié. Quand on est élu, ce qui compte, c'est son projet et la rapidité avec laquelle on le met en œuvre. Mon premier défi si je gagne sera de réussir à rassembler la famille et à faire en sorte que la moindre différence entre ses membres ne se traduise pas aussitôt par un étalage de divisions que nous ne pouvons, en aucun cas, nous autoriser. Pendant deux ans, l'UMP a donné le spectacle navrant d'affrontements brutaux. Je veux réconcilier la droite avec elle-même, tourner cette page et rassurer les Français par notre calme, notre détermination et notre cohésion. Cela ne passera pas seulement par le rassemblement mais aussi par la force, la novation, la modernité de nos idées. Plus le message de nos adhérents sera clair, plus cela sera une mauvaise nouvelle pour nos adversaires.

«Je suis bien sûr favorable à une alliance entre la droite et le centre. Mais un centre qui a choisi de s'opposer à la gauche sans ambiguïté et avec clarté. Pas un centre qui est avec la gauche le matin et avec la droite le soir»

Ce n'est pas gagné, à entendre les sifflets qui, à Bordeaux, ont visé Alain Juppé

Je n'aime pas les huées, celles-ci pas davantage que celles qui m'ont visé dans le passé. Mais nous sommes en 2014. Le temps des militants godillots est révolu! Nos adhérents et nos électeurs veulent exprimer ce qu'ils ressentent ; ils veulent se sentir libres de le dire. Je ne serai pas celui qui cherchera à les bâillonner. Je veux être le président d'une formation politique où la parole est libre. Un parti politique n'est ni une caserne, ni une secte. Il doit être un lieu où la liberté d'expression est la règle.

Ces sifflets, pourquoi ne les avez-vous pas interrompus?

Croyez-vous que cela soit si aisé d'interrompre une salle de 5000 personnes qui manifestent leurs désaccords sincères et spontanés avec l'orateur? Au reste, ce n'est pas Alain Juppé qui a été sifflé, c'est ce qu'il a dit. Si j'avais dit la même chose, j'aurais été sifflé moi aussi. Beaucoup - en Aquitaine peut-être plus qu'ailleurs - ont été ulcérés par le fait que François Bayrou se mobilise pour faire élire François Hollande puis utilise les voix de la droite pour devenir maire de Pau. L'hypocrisie et le mensonge sont de moins en moins tolérés, pas plus ceux de François Hollande que ceux de tous les autres.

Mais, vous, êtes-vous aussi favorable à cette alliance?

Oui, je suis bien sûr favorable à une alliance entre la droite et le centre. Mais un centre qui a choisi de s'opposer à la gauche sans ambiguïté et avec clarté. Pas un centre qui est avec la gauche le matin et avec la droite le soir. Dans cet esprit, je considère que Jean-Christophe Lagarde, le nouveau président de l'UDI, et l'ensemble des parlementaires de l'UDI sont des partenaires en qui nous devons avoir confiance. Ne comparons pas l'UDI, qui a gouverné avec nous, et les dirigeants du MoDem, qui ont fait campagne contre nous.

Beaucoup voient dans cet incident le début d'une guerre totale entre Juppé et vous…

Ils ont tort. Je connais Alain Juppé depuis 1975. Nous avons toujours travaillé ensemble en bonne intelligence. Nous avons certes des points de divergence dont nous débattrons peut-être un jour - après tout, ce serait légitime - mais il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'hostilité personnelle. Je le dis solennellement, notre famille a besoin de tous ses talents. Personne ne pourra réussir seul. L'idée d'une guerre serait suicidaire et en tout état de cause est parfaitement étrangère à mon état d'esprit.

Il n'y aura pas de guerre des chefs?

Non.

«Dans le rassemblement tel que je le conçois (…), personne ne sera obligé de renier ses convictions. L'autorité qui a tant manqué à notre famille politique doit permettre d'accepter les différences»

Mettrez-vous des conditions au déroulement des primaires dont vous avez accepté le principe?

Je le redis: les primaires auront lieu, que personne n'en doute ou ne cherche à en faire un sujet de polémique. Elles auront lieu en 2016. Elles seront ouvertes, car des primaires qui ne seraient pas ouvertes se résumeraient à un vote interne. Elles seront organisées et contrôlées de la façon la plus consensuelle. Elles ne seront soumises qu'à deux exigences: les candidats devront s'engager à en respecter le résultat, c'est-à-dire à soutenir le vainqueur ; les électeurs devront manifester leur adhésion à un corpus de valeurs partagé par la droite et le centre et leur volonté de l'alternance. Je rappelle cependant qu'avant 2016 nous avons à préparer les cantonales et les régionales qui ne doivent pas disparaître derrière l'obsession présidentielle.

Votre position sur la loi Taubira a suscité de nombreuses critiques. Êtes-vous oui ou non favorable à son abrogation?

Oui, je l'ai dit à la réunion de Sens commun. Ma position a toujours été la réécriture de la loi Taubira car le problème du lien entre mariage et filiation n'est pas réglé comme l'ont montré les récentes décisions de la Cour de cassation et de la Cour européenne des droits de l'homme. Pour réécrire une loi, il faut bien abroger la précédente! Ceci posé, on ne va pas démarier les gens et il faudra remplacer cette loi par une autre qui reconnaîtra le droit à un mariage pour les homosexuels. Je répète par ailleurs que je ne crois pas à l'idée du droit à l'enfant. Je suis donc hostile à la GPA pour les homosexuels aussi bien que pour les hétérosexuels.

Votre position est-elle si différente de celle de Bruno Le Maire?

Je ne commente pas les prises de parole des uns et des autres. Ma proposition permettra le moment venu le rassemblement le plus large parce que c'est une position d'équilibre.

Allez-vous faire voter les adhérents de votre parti sur ce sujet?

Le vote doit devenir la règle dans un parti moderne. Il n'y aura pas d'autres façons de trancher les débats au sein de la formation élargie que j'appelle de mes vœux. Il faudra que notre famille politique se mette d'accord sur un socle de réformes essentielles, qui s'appliquera quel que soit le choix de celui ou de celle qui sortira vainqueur des primaires. Le moment arrive où chacun de nous va devoir privilégier ce qui rassemble sur ce qui divise.

La campagne a aussi été marquée par les révélations du journal Le Monde sur un déjeuner entre François Fillon et Jean-Pierre Jouyet. Croyez-vous votre ancien premier ministre lorsqu'il dément avoir demandé l'accélération de la marche de la justice dans les affaires vous concernant?

J'ai pris acte des explications de François Fillon.

Vous avez dit que vous aviez été «trahi par la quasi-totalité des ministres d'ouverture» et vous avez ajouté: «Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls si j'en juge par l'actualité.» Fillon vous a-t-il trahi?

J'ai été injuste parce que imprécis. Éric Besson et Jean-Marie Bockel ont été irréprochables. Quand on a été ministre et qu'on a eu l'honneur de servir la France, on n'a pas le droit de renier ce que l'on a fait et l'équipe avec qui on l'a fait.

Rangez-vous dans cette catégorie ceux qui, à l'instar de Nathalie Kosciusko-Morizet ou de Nadine Morano, ont critiqué votre position sur la loi Taubira?

Mais non, cela n'a rien à voir! Dans le rassemblement tel que je le conçois, et surtout sur des sujets aussi personnels, personne ne sera obligé de renier ses convictions. L'autorité qui a tant manqué à notre famille politique doit permettre d'accepter les différences. Je veux porter une ligne d'équilibre qui encouragera chacun à faire un pas vers l'autre. Mon obsession, c'est le rassemblement.

«Il faut désidéologiser le débat fiscal français. La seule question est de savoir si l'on opte pour une fiscalité pragmatique qui nous permettra de lutter à armes égales avec les autres, notamment nos voisins européens»

À plusieurs reprises vous avez dit que la France devrait choisir entre l'Europe et l'ISF. Êtes-vous favorable à l'abolition de l'impôt sur la fortune?

Il faut désidéologiser le débat fiscal français. La seule question est de savoir si l'on opte pour une fiscalité pragmatique qui nous permettra de lutter à armes égales avec les autres, notamment nos voisins européens. Je ne souhaite pas que la France quitte l'Union européenne ou la zone euro, donc, oui, je pense qu'il faut supprimer l'ISF, qui n'existe nulle part ailleurs en Europe.

Que pensez-vous de l'annonce faite par Bruxelles d'accorder à la France quatre mois de plus pour réduire ses déficits?

C'est très bruxellois. On ne décide pas mais on vous prévient qu'on va décider plus tard… Mais ne confondons pas la cause et les conséquences: si l'on veut faire reculer la dette, il faut réduire les déficits, et si l'on veut réduire les déficits il faut s'attaquer vigoureusement à la dépense publique. C'est pourquoi la priorité de notre projet doit être la réduction de la dépense publique et donc la diminution sensible du nombre de fonctionnaires.

Comprenez-vous le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, lorsqu'il demande l'exclusion du commissaire européen qui a formulé des critiques virulentes contre notre pays?

Dieu sait que je combats la politique désastreuse de M. Hollande! Mais, jusqu'à mon dernier souffle, je resterai un patriote. Quand on insulte la France, je ne peux pas l'accepter.

Pendant la campagne de 2012, vous aviez fait campagne sur le thème des frontières, tout en défendant le maintien de l'AME. Aujourd'hui, vous demandez sa suppression…

C'est que, dans l'intervalle, l'AME a explosé! La facture est passée de 500 à 800 millions d'euros! La situation de l'immigration est devenue hors de contrôle et d'une gravité extrême. Savez-vous que dans trente ans le Nigeria sera plus peuplé que les États-Unis? C'est pour cela que je veux un nouveau Schengen, afin d'harmoniser et de renforcer nos politiques migratoires.

Mais entre la sortie de Schengen et la négociation de ce Schengen II, comment sera protégé le pays?

Ce qui est important, c'est qu'aujourd'hui il y a une volonté partagée en Europe de renforcer les politiques de contrôle de l'immigration, ce qui démontre un large souhait d'aboutir très vite à de nouvelles règles.

Croyez-vous que Marine Le Pen sera présente au second tour en 2017?

Le risque existe. C'est bien pourquoi je suis pour des primaires qui permettront à la droite et au centre de se rassembler derrière un même candidat dès le premier tour de la présidentielle de 2017.

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 04:46

 

Par


 

 

 

   

À mi-parcours de son mandat, et alors qu'il est plus affaibli que jamais, François Hollande vient de recevoir de Martine Aubry un coup de poignard assassin qui risque de mettre en question son avenir.

Cet acte fratricide n'est pas de nature à apaiser le trouble que jette depuis deux ans et demi dans l'opinion l'incohérence de la politique socialiste. C'est au moment où le chef de l'État s'engage péniblement et engage le pays dans une nouvelle voie que la maire de Lille demande "une réorientation de la politique économique".

Elle a l'aplomb de déclarer qu'"une raison profonde du malaise est que les Français ne comprennent pas quelle société (ils veulent) construire", rejetant ainsi sur le peuple la responsabilité d'un malentendu qui incombe entièrement aux socialistes eux-mêmes.

Ce sont eux en effet qui ne comprennent pas ce qu'ils veulent et qui ne le savent pas. Une nouvelle preuve n'en est-elle pas fournie par les propos fracassants tenus par Martine Aubry ? Ses déclarations apportent leur contribution au déballage idéologique qu'ils donnent en spectacle au pays, de congrès en congrès, de palabre en palabre, de débat interne en débat interne.

La France est depuis plus d'un demi-siècle le champ de bataille des querelles du Parti socialiste, de ses courants, des ambitions de ses dirigeants, de leurs divergences idéologiques ou personnelles.

Crise ouverte

Libre à eux de se livrer à leurs jeux délicieux lorsqu'ils sont dans l'opposition. Mais ils sont au pouvoir, ce qui implique un devoir de cohérence qu'ils trahissent honteusement. Cette honte atteint aujourd'hui son comble. "C'est pour sauver le quinquennat", dit-elle, que Martine Aubry lance sa proposition. On aurait préféré qu'elle dît "pour sauver la France". Ce lapsus est révélateur de ses sentiments partisans.

Qui peut croire qu'elle n'ait pas mesuré la responsabilité qu'elle prend en jetant ce pavé dans la mare. Qu'elle veuille le triomphe de ses idées, on le comprend, et c'est honorable, mais ne sait-elle pas que le coup qu'elle porte à François Hollande peut être mortel pour celui-ci, et qu'il risque d'ébranler l'équilibre politique précaire du pays ?

Ne sait-elle pas qu'on ne peut pas changer de politique tous les ans et qu'au demeurant François Hollande ne peut de nouveau se déjuger, et d'ailleurs il a répondu dès dimanche à sa rivale ?

L'initiative de la maire de Lille répond de sa part, en toute logique, à l'intention d'ouvrir une crise dont les effets sont trop incertains pour qu'on n'en fasse pas l'économie.

Recomposition

Reste le fond du problème, c'est-à-dire "quelle politique ?". Là-dessus, on ne reprochera pas à Martine Aubry d'entrer dans le débat, ce débat que les socialistes auraient dû conclure avant de prendre le pouvoir plutôt que de palabrer sur le sexe des anges. Mais ils ont toujours eu un temps de retard sur l'histoire. On les voit aujourd'hui se diviser radicalement sur la définition de la politique économique conforme à l'intérêt national.

Cette fracture annonce une recomposition politique qui intéresse l'ensemble du paysage français, une recomposition qui exige en première urgence que la gauche fasse le clair sur elle-même. Ce n'est pas en précipitant les choses par une sorte de putsch qu'elle y parviendra.

Puisque la maire de Lille est "candidate au débat d'idées", et à ce titre elle est légitime, on lui conseillera de se calmer, si faire se peut, et de préparer l'élection de 2017 en laissant François Hollande et Manuel Valls poursuivre jusqu'à la fin de leur mandat, fût-elle aléatoire, la politique qu'ils ont mise en chantier.

On donnera le même conseil à la droite. On souhaite que les deux ans qui viennent amènent les politiques à leur devoir de responsabilité consacré au premier chef à une réflexion en profondeur sur leurs engagements respectifs face à l'avenir. Durant ce temps le président et le Premier ministre boiront le calice jusqu'à la lie, mais la France connaîtra une relative paix civile, dans une relative harmonie avec l'Europe.

La leçon de toute cette histoire est qu'il ne fallait pas voter socialiste en 2012.

 

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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 05:11

 

Bernard Carayon

 

La droite emprunte depuis longtemps ses mots à la gauche : la peur de ne pas paraître assez à gauche est sa maladie honteuse. Un jeune parlementaire, saluant le « nouveau Sarkozy », se réjouit qu’il n’apparaisse plus comme l’homme d’une « droite conservatrice et réactionnaire » : la droite injurie souvent sa droite ; la gauche s’épargne cette maladresse avec sa gauche. “Exclusion”, “discrimination”, “phobies”, “sans-papiers”, “mariage pour tous”, tout est bon, à gauche, pour incarner le progrès, jeter l’anathème, interdire, forcément, “tout retour en arrière”. Sommes-nous condamnés à changer de langue, comme dans un pays occupé ? Un syllogisme donne le la : la gauche, c’est le progrès, le progrès c’est bon, donc la gauche est notre horizon collectif. Cessons de jouer les assesseurs au tribunal de l’inquisition morale !

Pourquoi considérer que le progrès incarne le projet de nos adversaires, quand tant d’échecs et de mensonges se marient avec tant d’espoirs piétinés ! Quel “progrès” d’ailleurs ? Celui de “l’esprit humain”, vanté par Marx, un sacré humaniste dont les lois pseudo-scientifiques portent en germe la révolution bolchevique et le génocide cambodgien ? “Progrès”, la “loi de la raison” imposée par les guillotineurs et les massacreurs de la Vendée ? “Progrès”, la bombe de Hiroshima, les manipulations génétiques et les décapiteurs en live sur nos ordinateurs ?

On ne se méfie jamais assez des mots qui créent des mythes : le “progrès” n’est que l’infini à la portée des naïfs. Parler tous la même langue, celle qui, de surcroît, nous culpabilise, c’est entrer dans cette mécanique infernale d’uniformisation des comportements et des pensées que dénonçait de Gaulle dans un discours prononcé à Oxford, le 25 novembre 1941.

La soumission aux mots et aux mythes de l’adversaire est une capitulation culturelle : notre émancipation, voilà l’enjeu véritable. La gauche hollandiste, qui voulait fonder une « République exemplaire », est déjà morte. Son logiciel intellectuel, celui de Terra Nova, think tank bobo, libéral-libertaire, en a depuis longtemps exclu les “sans-dents”, ouvriers et employés, au profit des cadres, des enseignants et des immigrés. Et les “sans-dents” mobilisés par Sarkozy en 2007 l’ont abandonné en 2012 parce qu’il n’était pas allé jusqu’au bout de ses transgressions : mobilisé par la crise de 2008, il a sous-estimé les questions sociétales, la rage des gens modestes qui, dans les cités et les villages, baissent la tête en croisant les bandes, le délitement de l’autorité publique et du pouvoir hiérarchique dans l’administration en raison de l’inexpérience de certains ministres.

Que l’ancien président revienne au peuple et à la République par le référendum, le style gaullien et les mots qui s’y rattachent, puissance, indépendance, rassemblement !

Qu’il ne se laisse pas imposer les mots et les codes qui signent notre déclin national, nos fractures sociales, notre “identité malheureuse”. “Conservateurs” ? « Le mot, certes, commence bien mal » (Thierry Maulnier), mais s’il s’agit de promouvoir la famille dans sa forme traditionnelle, le mérite et sa récompense dans l’ascension sociale, l’entreprise et sa vocation de créer, sans boulet bureaucratique, des richesses, si la démocratie doit renouer avec la souveraineté nationale et la République avec sa mission de renvoyer à l’intime les religions et de lutter contre les provocations civilisationnelles, alors oui, soyons “conservateurs” !

Et si être “réactionnaire”, c’est s’insurger contre des pouvoirs sans contrepoids, contre une poignée de juges et de journalistes qui ont pris l’habitude de condamner avant de juger et de juger avant d’entendre, si c’est s’opposer aux autorités européennes qui imposent à notre continent des règles dont elles exonèrent nos concurrents, alors, oui, soyons “réactionnaires” ! Mais cessons d’être dupes des mots auxquels ne croit plus un peuple exaspéré qu’on ne s’occupe plus des choses.

 

 

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 05:19

Charles Consigny

LePoint.fr

 

 

  

Nicolas Sarkozy  est devenu indéfendable. On ne peut plus prononcer son nom sans déclencher immédiatement la réprobation générale. Il est coupable, ça se voit, tout le monde le sait, et si pour l'instant il n'a été condamné à rien, c'est parce qu'il est malin et qu'il a du pouvoir, et qu'en conséquence il s'est bien défendu. On lui reproche de trop bien se défendre. Comment fonctionne un procès stalinien ? On vous accuse d'une chose absolument infamante que vous n'avez pas commise, mais dont le soupçon vous salit, attente à votre honneur, à votre réputation, à votre dignité. Vous répliquez avec véhémence, vous vous énervez. Et là on vous dit : "Ah, mais vous voyez que vous êtes de mauvaise volonté !" Et on vous condamne non pour l'accusation mensongère initiale, mais pour l'énergie que vous avez mise à vous défendre. C'est, en l'état actuel des choses, ce qui arrive à Nicolas Sarkozy.

On l'a accusé d'avoir profité de la sénilité d'une vieille dame pour la voler. L'accusation était lourde, la menace du pénal planait. Le prévenu s'est défendu autant qu'il le pouvait. Son avocat a cherché à savoir auprès d'un juge qu'il connaissait où en était le dossier. Et là on dit : "Ah, mais vous voyez que vous êtes coupable de quelque chose, puisque vous cherchez à savoir où en est la procédure !" Pour finir, Nicolas Sarkozy a été intégralement blanchi de l'accusation d'abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt qui pesait sur lui. Cette accusation infamante, qui a laissé des traces (calomniez, calomniez...), était donc fausse, mais peu importe : il a fait preuve de mauvaise volonté dans sa défense. Et voilà les grands mots : trafic d'influence, corruption active, dix ans de prison en épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Et on ne veut pas entendre ses explications. Il est forcément coupable, ça se voit, tout le monde le sait, et cette fois il n'y échappera pas.

Personne n'a intérêt à ce qu'il s'en sorte

Quand on a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir été chercher de l'argent chez Mme Bettencourt, on a fait, avant qu'il ne soit mis hors de cause, comme si cette dame n'avait pas financé l'intégralité des courants politiques français depuis cinquante ans. Les juges, les adversaires et les faux amis politiques, les journalistes - bref, tous ceux qui espéraient la perte de M. Sarkozy - ont couvert leurs visages de masques hypocrites. Quand on l'a accusé d'avoir violé le secret de l'instruction, on a fait comme si ce secret n'était pas violé matin, midi et soir par la magistrature et la presse depuis des lustres. Masques hypocrites encore. Parce que c'est lui et que l'opinion croira qu'il est le seul à faire ça. Quand on l'a accusé d'avoir un ami à la Cour de cassation, on a fait comme si juges et avocats, dans tous les tribunaux de France, ne se connaissaient pas, ne se parlaient jamais, vivaient dans des mondes hermétiques. Personne n'a songé à préciser aux non-avertis qu'il était absolument courant, pour un avocat, de s'enquérir auprès des juges qu'il connaît de l'avancée des dossiers dont il a la charge. Et personne n'a relevé, d'une part, que son pourvoi en cassation avait été rejeté par la Cour soi-disant manipulée, et, d'autre part, que le magistrat soi-disant activement corrompu n'avait rien obtenu en échange de ses manoeuvres qui n'ont abouti à rien. Masques hypocrites toujours.

Ce que personne ne dit, enfin, c'est que le délit de trafic d'influence est flou : mettez n'importe quel homme de pouvoir sur écoutes pendant six mois, vous lui trouverez un trafic d'influence si vous en cherchez un. Il rend un service, il aide untel qui l'a aidé par le passé, et hop, délit pénal, 10 ans de prison encourus, opprobre. Sauf qu'on ne met pas n'importe quel homme de pouvoir sur écoutes pendant six mois : on met Nicolas Sarkozy et nul ne s'en émeut. Car personne, à part ses plus fidèles, n'a intérêt à ce qu'il s'en sorte : la gauche veut évidemment sa perte, parce qu'il est un de ses plus farouches opposants idéologiques et parce qu'il a montré sa capacité à conquérir le pouvoir, ce qui n'est pas le cas de ses concurrents à droite. Ceux-ci prient chaque nuit pour que la justice ne fasse qu'une bouchée de ce type qui les écrase dans les sondages. La magistrature, il l'a martyrisée pendant tout son mandat : elle se venge. Idem pour les journalistes qu'il a méprisés allègrement cinq années durant, et plus si affinités. Ni juges ni journalistes ne se remettent en question une seconde. Quand on est méprisé, il faut pourtant parfois se demander si l'on n'est pas méprisable...

Alternative à la gangrène

Je ne dis certes pas que Nicolas Sarkozy est un moine. Après sa victoire de 2007, alors qu'il avait songé à se retirer quelques jours dans une abbaye pour prendre la mesure de son nouveau statut d'héritier de Saint Louis, c'est finalement à bord d'un yacht qu'il a choisi d'accomplir cette retraite, dont les effets lui ont à l'évidence été moins profitables que s'il s'en était tenu à sa première idée. Je dis qu'on lui fait un procès stalinien qui devrait scandaliser les citoyens de bonne foi. Qui ne s'est jamais énervé contre un policier, recevant en retour les grands mots d'outrage à agent dépositaire de l'autorité publique et la violence de quelques heures au poste dans des conditions dégradantes ? On nous accuse de quelque chose qu'on n'a pas commis, on s'énerve, on nous accuse alors de cet énervement.

Nicolas Sarkozy est invité contre son gré à participer à un bal d'hypocrites qui tourne autour de lui dans une valse de haine, de mensonges et de postures. On peut considérer qu'on l'a assez vu, que ses foucades embêtent tout le monde, qu'il faut passer à autre chose. Mais qu'on le combatte sur le terrain politique. Et qu'on veuille bien ouvrir les yeux sur la réalité, qui est que c'est ce gouvernement que l'on a assez vu, que son inaction embête tout le monde, qu'il faut passer à autre chose. C'est la paresse qu'on a assez vue en France, la lenteur, le corporatisme, la médiocrité, la moitié du pays abrutie par l'inefficacité dispendieuse de l'administration socialisée, les petits marquis de l'État qui se gavent sur la bête en prenant de grands airs. Nicolas Sarkozy n'a pas vendu son âme au mensonge généralisé qui a dépouillé notre pays et éteint la flamme de son peuple au nom de quelques concepts creux qu'on agite parce qu'il n'y a plus rien. Ce président tant décrié porte et incarne une alternative à cette gangrène qui profite à quelques nantis petits et grands, et c'est pour ça qu'on use de tous les moyens possibles pour l'étouffer et étouffer avec lui cette alternative. Bas les masques !

 

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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 09:52

 

Chers amis,

 

 

 

RECONQUÊTE, club libéral et social, et ALTERNATIVE LIBERALE,

 

vous invitent à une réunion débat

 

avec l'économiste Jean-Marc DANIEL

 

sur le thème

 

" Valls, Hollande, encore un effort pour être sociaux-libéraux"

 

 

 

Mardi 7 octobre de 19 heures à 20 heures 30.

 

Au café du PONT NEUF (à l'étage)

 Café du Pont Neuf, 14 quai du Louvre 75001. Métro: Louvre ou Chatelet ou Pont Neuf.

 

 

 

Merci de votre réponse.

  

Bien amicalement.

 

 

 

Marc d'Héré

 

06 64 65 20 35

 

Infos sur RECONQUÊTE, voir: http://libertesegales.canalblog.com/archives/2014/09/10/30558905.html

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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 05:36

 

Par Laurent Valdiguié, dans le JDD...

 

Trois raisons de lire Merci pour ce moment, le livre confession de Valérie Trierweiler.

Ceci n'est plus (seulement) un livre. Merci pour ce moment est déjà autre chose. Un phénomène. Un miroir braqué sur notre époque. Sur nous. Notre rapport au pouvoir, au mensonge et à la vérité. Notre rapport aux politiques, notre appétit de tout savoir sur eux. Leur capacité ou non de changer l'avenir. Leur sincérité. En 2008, Bienvenue chez les Ch'tis a fait 20 millions d'entrées parce que les Français avaient envie de rire ensemble. En 2014, Merci pour ce moment va être lu par des (centaines de milliers de) lecteurs qui vont partager, avec Valérie Trierweiler, une envie de pleurer. Sur cette colère qui gronde. Sur cette déception qui envahit tout. Le moteur du livre, une histoire d'amour qui meurt, devient au fil des pages la métaphore d'une autre rupture, celle d'un président et d'un pays. Une histoire d'illégitimité qui tourne mal. Pour elle d'abord. Pour lui ensuite…

"Oui, ce livre est une grenade dégoupillée, confie au JDD un des responsables du PS. C'est l'histoire d'une séparation, d'un divorce, pas seulement intime, mais d'un divorce public. Ce récit est un poison mortel pour François, mais aussi, peut-être, pour une génération de politique…"

Il faut donc lire ce livre.

Malgré (et aussi à cause) de la fatwa qui pèse sur lui, cette quasi-interdiction brandie comme une sorte de défense réflexe, mercredi, par des proches du Président et jusque sur le plateau du 20-Heures de France 2, navire amiral du service public.Leur quasi consigne : "ne pas le lire ni en parler". C'est un détail, mais le matin même, Alain Juppé a fait ouvrir la librairie Mollat à Bordeaux avant l'heure prévue, pour avoir un exemplaire. Non seulement il faut lire Merci pour ce moment, mais tous ceux qui le liront… en parleront. Pour au moins trois raisons.

Un témoignage légitime

Des milliers d'articles ont été écrits sur le couple présidentiel, son installation à l'Élysée, sa rupture. À quel titre Valérie Trierweiler n'aurait-elle pas eu le droit, librement, d'en livrer sa propre version? Comme dans tout récit intime, chaque lecteur sait qu'il s'agit d'une "vérité". Subjective. Univoque. Son récit intime menacerait-il "les institutions et la démocratie", comme l'ont dit certains ? En quoi ce livre, si intime soit-il, même au risque de l'impudeur, empêcherait-il le gouvernement de gouverner, les lois d'être votées et l'administration de fonctionner?

Autre argument, il porterait atteinte à la "sacralisation" de la fonction. Davantage que certaines unes de magazines? Davantage que l'image du Président à l'arrière d'un scooter? À son crédit, le livre ne transgresse aucun secret d'État. Il ne révèle pas de coulisses interdites, les dessous d'une décision engageant le pays. Rien qui ne mette en danger les intérêts de la France, sa diplomatie… Très peu de développements sur le personnel politique. Juste un passage au vitriol sur Aquilino Morelle, "le conseiller spécial est très spécial", "pris dans les lacets de ses chaussures" ; une phrase pour dire que, selon Hollande, "Fabius a raté sa vie", et que "Royal en 2007 n'avait pas le niveau" ; une scène de "retournement de veste" de Bartolone évoquée en deux phrases comme "un échantillon du comportement humain dans le vivier vipérin de la politique", écrit-elle. À l'évidence, sur ce terrain, comme sur celui des journalistes ("j'en croise certains, à la maison, venus conseiller le candidat…"), Valérie Trierweiler s'est censurée.

Un récit touchant

Sur la violence du pouvoir, sa brutalité, son coût exorbitant pour ceux qui l'exercent. "En politique, il vaut mieux ne pas être du côté des perdants", dit-elle. Sur la modification qui s'opère, dès le soir de l'élection, à la façon d'une métamorphose, et qui, au final, pourrait aussi permettre de mieux comprendre le François Hollande d'aujourd'hui. Valérie Trierweiler ne s'épargne pas non plus. Elle dresse un portrait d'elle sans concession, sa jalousie, ses erreurs, la folie de son tweet…

De leur histoire d'amour, elle brosse un récit poignant. Sous cet angle, "son" François des jours heureux, celui qui "est fait pour le bonheur" et "dévore la vie avec un optimisme hors norme", est même émouvant… "Il n'y a pas que des choses négatives dans ce livre", a admis samedi l'ami du président, Me Jean-Pierre Mignard…

Un portrait édifiant

Mais ce qui fait de ce livre un ovni unique, c'est ce portrait terrible qu'il porte du président de la République en exercice à mi-mandat. Il y a là ses défauts supposés, dont celui-là, qui en cinq jours a fait le tour du monde : "…en réalité, le Président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche dit en privé, les "sans-dents", très fier de son trait d'humour", écrit-elle. L'attaque, depuis mardi, est combattue par tous les proches du Président. Normal. Mais le livre décrit à plusieurs reprises un Hollande coupé "des réalités quotidiennes", qui "connaît si peu le prix des choses…" et que la fonction présidentielle a peu à peu enfermé : "…je l'ai vu se déshumaniser, jour après jour, sous le poids des responsabilités et être gagné par l'ivresse des puissants, incapable d'empathie, écrit-elle dans un des passages les plus violents du livre. Se prendre pour un seigneur. Comme lors de ce dîner avec sa garde rapprochée de la promotion Voltaire, cela m'avait frappée : trente ans qu'ils attendaient le pouvoir. Ils l'avaient enfin et se considéraient comme des demi-dieux plein d'arrogance…" Autres facettes qui reviennent en boucle : son indécision ("les décisions durables n'existent pas chez lui") et sa duplicité ("cette science du mensonge qu'il cultive depuis si longtemps…")

Accablant. Oui, accablant.

dimanche 07 septembre 2014


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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 12:10

 

Editorial de Luc de Barochez, dans le quotidien l'Opinion, du 21 juillet...

 

En interdisant un défilé pro-palestinien qui a quand même eu lieu au prétexte de prévenir des violences qui ont quand même eu lieu, l'exécutif s'est bel et bien ridiculisé, samedi, à Paris, et à nouveau dimanche, à Sarcelles.

L'Etat s'est montré incapable, tout à la fois, de garantir la liberté de manifestation et d'assurer l'ordre public. On peut discuter du point de savoir si le respect de celui-ci imposait d'interdire celle-là. Ce qui est incontestable en revanche, c'est le résultat: l'autorité de l'Etat bafouée, les manifestants pacifiques frustrés, les voyous-casseurs confortés dans leur volonté de provocation, un pacte républicain en lambeaux.

Et un triple échec politique pour un président de la République qui prétendait empêcher l'importation en France du conflit israélo-palestinien -un peu comme, en son temps, le nuage radioactif de Tchernobyl -, un Premier ministre qui se pose en garant de la sécurité des citoyens et un ministre de l'intérieur aux abonnés absents.

Une telle débacle s'explique: à force de vouloir se mêler de tout, l'Etat, qui n'en n'a plus depuis longtemps les moyens, n'arrive plus à remplir correctement ses missions. C'est un Gulliver qui s'est lui-même ligoté. "Il ne faut pas tout attendre de l'Etat", avertissait en 1999 le Premier ministre Lionel Jospin. Dieu sait pourtant qu'on en a voulu à ce dernier, y compris à droite, d'avoir exposé si crûment l'impuissance des politiques à l'heure de la grande mondialisation.

Mais il avait raison: trop gros, trop mou, l'Etat dirigiste, en multipliant ses missions, ne sait plus où donner de la tête.  Au point qu'il devient inefficace dans l'accomplissement de ses tâches régaliennes, au premier rang desquelles figurent la sécurité, la défense nationale et la justice. Des missions essentielles sans lesquelles aucune démocratie ne peut subsister.

Luc de Barochez, pour l'Opinion


 

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 06:17

 

Le Front National a gagné, largement, et tous les autres  ont perdu.

 

La défaite est particulièrement lourde pour le Parti Socialiste (moins de 14% !), pour François Hollande, que les Français rejettent sans réserve, et de manière  sans doute irréversible. Mais c’est aussi  une défaite  pour  Manuel Valls qui s’était fortement impliqué dans la campagne contre le Front National. Le résultat représente, pour lui, personnellement, un échec qui risque de signifier le début de la chute.

 

Mais c’est sur une autre défaite, peu signalée,  que je veux m’attarder, celle de l’UDI, qui réalise moins de 10%  alors que, comme l’avait annoncé en début de campagne, Chantal Jouanno, elle espérait atteindre les 15%. 

 

Pourquoi cette défaite de l’UDI à une élection qui aurait dû lui être particulièrement favorable ?

 

J’y vois trois raisons principales : son projet européen, son alliance avec le Modem, son positionnement flou…

 

Le projet européen présenté par l’UDI, peu  critique vis-à-vis du fonctionnement actuel de l’Union Européenne,  était un projet fédéraliste ou du moins, tendant vers le fédéralisme et limitant dans les institutions  le rôle joué par les gouvernements des  Etats. Ce projet était quelque peu irréaliste et dépassé  car si le fédéralisme aurait pu se réaliser quand l’Union comprenait 6 Etats, s’il était déjà plus difficile  à envisager à 12,  il est devenu totalement impossible à 28 ! Par ailleurs, les Français, dans leur immense majorité, n’en veulent plus et agiter cet objectif ne peut que leur déplaire.

 

Deuxième raison de cet échec, l’ abandon de  son alliance avec l’UMP, pour faire listes communes avec le Modem de François Bayrou.  Cette grave erreur qui a permis au Front National de terminer en tête (si l’UDI avait reconduit son alliance naturelle avec l’UMP, ce sont ces listes qui l’auraient emporté!), n’a pas eu les conséquences positives attendues (pas plus qu’aux municipales.) 

Cette alliance apparaît en effet  contre nature aux Français qui ont la mémoire moins courte qu’on ne le croie et qui se souviennent fort bien que l’UDI a soutenu  Nicolas Sarkozy il y a deux ans,  quand Bayrou s’était, lui, clairement prononcé pour Hollande dont il a favorisé l’élection. Cette alliance qui  n’apporte rien au centre dans son ensemble - il fait un score médiocre - ne  profite qu’au Modem qui était devenu inexistant et à qui cette alliance permet de retrouver des forces, des militants et  des élus. Quand à l’UDI, elle aura certainement moins d’élus aujourd’hui qu’une alliance avec l’UMP ne lui en aurait apportés!

 

Et moralement, quel gâchis ! J’imagine les réactions des militants de l’UDI quand ils ont vu sur France 2, dans le grand  débat de jeudi précédant l’élection européenne, qu’ils étaient représentés par Français Bayrou ! Ont-ils adhérés à l’UDI pour ça ?

 

Troisième raison enfin qui prolonge un peu la précédente, le positionnement ambigu et flou de l’UDI qui se prétend dans l’opposition mais, à l’Assemblée Nationale,  multiplie les soutiens ou au moins les « abstentions positives » aux projets du gouvernement ! Elle parle d’une « opposition constructive » quand il faudrait, pour être clair,  adopter une opposition certes responsable, mais ferme et résolue … « L’opposition constructive »,  pouvant apparaître  aux yeux de nos compatriotes et de certains observateurs comme une étape sur la voie d’une collaboration ou d’un futur ralliement, contribue à troubler le message de l’UDI et à faire douter de ses convictions, de ses objectifs et de son positionnement. Et ce flou n'incite pas à voter pour elle. 

Tant que l’UDI n’adoptera pas une position claire et réaliste sur son projet,  sur ses alliances et sur son positionnement,   je crains que ce soient des jours  difficiles qu’elle sera encore amenée à vivre.

 

L'UDI doit travailler à l'élaboration d'un projet libéral social et européen;

 

L'UDI doit limiter ses relations avec le Modem et  signer l'acte de décès  de l'Alternative qui a été une erreur;

 

L'UDI doit privilégier  une alliance loyale avec son allié naturel, l'UMP (surtout si celui-ci se rénove)

 

L'UDI doit affirmer vis à vis du Président et du gouvernement une opposition certes responsable mais ferme, résolue et sans concession.

 

 ...Et alors, on pourra envisager la victoire en 2017... 

 

Marc d’Héré

Conseiller National UDI

Président du Cercle des Libertés Egales

Animateur de « RECONQUÊTE »

 

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 13:03

 

par Robert Bellec...

 

Ce qui me frappe dans le débat politique, le débat médiatique, et le débat public, c’est l’absence de l’essentiel, une vision.

Par exemple, on évite soigneusement la chose essentielle : à choisir préfère-t-on vivre dans notre société de type libéral, basée sur la liberté, l’entreprise, l’économie de marché, ou dans une société de type communiste avec une économie administrée, la toute puissance de l’état, un régime autoritaire ? En ne se posant pas la question explicitement, c’est le cas de Hollande notamment, on fait comme si on préférait la seconde solution, et on est le seul pays au monde à faire ce choix implicite, car même la chine fait en ce moment le chemin inverse. Mieux,  en parole on privilégie ce choix implicite, mais sans le faire vraiment. D’où l’incohérence du débat et des perspectives d’action. Et l’on  fait comme si tout vaut tout.

Sans vision, tous les thèmes abordés sont placés sur le même plan, ils ne sont pas ou mal pondérés, comme si on proposait sur un étalage des produits de même importance, à plat, sans perspective.

Prenons un exemple illustratif :

Pour construire une maison, on vous liste et on vous vante  les lampes, les fenêtres, la couleur des cloisons, le chauffage, la couverture, le plan, le prix, une piscine, la ventilation, les sols, le prix, le financement, la charpente, la nature des matériaux, la dalle du sous-sol, que sais-je, trente critères de choix.

Et on vous fait voter. Sans hiérarchiser, sans pondérer ces choix, tout sur le même plan. ça vous paraîtrait incongru, pour le moins.

 

Une vision c’est justement pondérer très fortement  quelques sujets  et les privilégier dans le choix :

-          Adéquation entre le choix d’ensemble et la capacité à le financer.

-          Qualité des matériaux et existence effective des composants promis ( tel élément extraordinaire existe-t-il conforme à la promesse ?)

-          Architecture, solidité, et cohérence d’ensemble des éléments,  apparence globale.

-          Privilégier les faits et les chiffres par rapport aux promesses, aux illusions, aux rêves éveillés.

 Sur 30 éléments listés  ces quatre éléments doivent représenter à mon sens 85% de la décision. Les 26 autres, 15% de la décision, car ils sont accessoires, modifiables, ou dérivent automatiquement des choix essentiels, à voir ensuite.

La vision est le contraire des illusions, et du « programme ». Celui qui vous aura proposé comme « programme » une maison extraordinaire, qui répond aux envies et aux rêves , sans inconvénients, « pas chère » , et en escamotant par un tour de passe-passe la capacité à la financer , et sans prouver ce qu’il vante, vous apparaître comme un charlatan. Ce qu’on n’admettrait pas pour sa maison, on l’admet pour son pays !

Une vision c’est donc  hiérarchiser, pondérer, privilégier les critères de fond par rapport à d’autres, et privilégier le réel, les faits, les contraintes,  les chiffres, par rapport au baratin et au rêve.

Dans cette campagne on fait le contraire. On surpondère les préférences accessoires, les intentions, les proclamations tonitruantes, les postures fanfaronnes, la toute –puissance quasi divine, par rapport aux faits, aux chiffres, aux contraintes, aux possibilités économiques, au réalisme.

Les intentions ! L’enfer est pavé de bonnes intentions. Les bons sentiments. Tout le monde sait depuis des siècles que les bons sentiments ne suffisent pas à faire une bonne politique. On l’a oublié.

Donc ce qui est vrai pour un choix privé, devrait être encore plus vrai pour la politique car n’est-ce  la même chose, en pire, en plus grave, en plus lourd de conséquences ?

Une vision politique ne consiste pas en une liste à la Prévert de sujets variés, avec une position improvisée ou dogmatique sur chacun ces sujets. Ça c’est juste programmatique, et encore.

Une vision c’est une articulation étayée entre sujets hiérarchisés, c'est-à-dire un panorama qui pondère chaque sujet, le relie aux autres, définit les priorités, et ce de deux façons : en ordre d’importance, et en ordre d’urgence. Ce qui n’est pas la même chose. Une vision permet de proposer une stratégie cohérente et en phase avec  les buts qu’on se fixe, et leur niveau d’importance. En ce sens, aucun des candidats ne présente complètement une vision pour la France, même si on peut percevoir quand même une ébauche chez Sarkozy, encore insuffisante. Aucun autre. Même chez Bayrou, ou le moralisme  et les intentions étouffent le reste, je n’ai notamment rien entendu sur l’entrepreneuriat, l’une des seules clés pour l’avenir.

Second exemple parlant, prenons le cas de Mélenchon, c’est éclairant. Sa posture  pose trois  graves questions  :

La première : ses affirmations et ses diagnostics de condamnation de la  société libérale sont ils sérieux et étayés ?  Non, sujet non traité, il affirme, sans rien étayer. Fantaisiste. Et on l’accepte.

La seconde  : est-il raisonnable pour la France d’aller, seule au monde, en direction d’un régime vaguement soviétique, ou léniniste,  à peine édulcoré ? ( alors que, paradoxe, la Chine est en train d’en sortir). Sujet non traité. Il fait comme si ce sujet n’existait pas.

 

La troisième  : dans la mesure où il ne dit pas clairement si son programme se déroule dans le cadre de l’acceptation du contexte d’économie de marché, ou dans un cadre Etatiste, hors de l’économie de marché, du coup tout le reste est de la bouillie pour les chats. Cela n’a plus aucun sens, car selon la réponse, les conséquences sont radicalement différentes. Point escamoté. Aucun journaliste ne lui a posé la question.

Un peu comme si on disait qu’on va faire un match de football, mais sans savoir si on a un adversaire, sans admettre les règles, sans terrain, sans arbitre. C’est simplement insensé au sens propre, dépourvu de sens. Et pourquoi pas en haut du Mont Blanc ? C’est inepte. Et admis.

Le fait de ne pas présenter une vision (qui pose clairement tous les termes de l’équation, les pondère, les relie)  permet tous les tours de passe-passe imaginables, toutes les balivernes, tous les mensonges, toutes les duperies. On l’admet.

Il en va de même pour Montebourg, du reste. Et aussi et surtout pour Hollande qui cultive le flou pour ne pas faire apparaître cette totale absence de vision. Mais aussi tous les autres candidats. Aucun n’a privilégié la vision. ( « On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment » rabâchent les socialistes. Peut-être, mais le rôle des journalistes et commentateurs  n’est-il pas de faire sortir le loup du bois ? Ils ne l’ont pas fait, pourquoi ?) . Car à cet égard, les journalistes, les médias, en ne jouant pas leur rôle, participent à ce mensonge collectif. Ils n’osent pas, ( à quelques exceptions près) car il serait politiquement très incorrect de mettre François Hollande ou même Mélenchon en difficulté. On a le droit pour le Pen et Sarkozy, voire Artaud et l’autre. Celui qui le ferait pour Hollande serait mis au banc de la gent médiatique et marqué du sceau de l’infamie, traité de vendu, de traitre, de fasciste. Comme dans les années 50, rien n’a tellement changé. Alors on leur pose des questions convenues, sachant qu’eux viennent avec leurs réponses, comme disait Marchais.

En pratique, qu’en conclure ?

Notre choix devrait donc se concentrer sur quelques questions essentielles, et uniquement sur quelques questions essentielles :

-          Sans une économie forte a-t-on une chance d’échapper au désastre annoncé ? C'est-à-dire à cette lente régression depuis 30 ans, sous Mitterrand et sous Chirac (avec la parenthèse de la crise mondiale de 2008, qui nous touche comme les autres) ?

-           Sans une économie forte, peut-on rembourser la dette, et financer les services  publics, financer  le social, la santé,  la justice, la police, les infrastructures, la recherche, l’école ?

-          Sans compétitivité des entreprises et la création de richesse qui en découle, peut-on avoir une économie forte ?

-          Lequel des candidats est le moins éloigné d’une vision de cette compétitivité, de la place de la France réelle dans le monde réel, et d’un chemin pour sortir de nos mauvaises habitudes ?

-          Enfin, on ne cherche pas un Président  parfait, gendre parfait, le plus sympa, le plus amusant, mais celui qui fera le moins de mal à notre avenir.

Pour ce qui me concerne, entrepreneur, sans attache partisane, ma réponse est sans ambiguïté :

-          Avec la crise Sarkozy était obligé d’accroître la dette. Il a maintenu le pouvoir d’achat, c’est un exploit. Hollande le sait, comme tout le monde, et il ment. Ce n’est donc pas un critère honnête de rejet.

-          Avec son entourage et les partis qui le soutiennent (comme la corde soutient le pendu , parfois) Sarkozy ne pouvait faire en 5 ans la rupture complète nécessaire avec le Mitterrando-Chiraquisme qui nous a ruinés. Il a commencé.

-          Tous sous-estiment caricaturalement  l’importance de l’économie, de la compétitivité, de la création de richesse, et ne comprennent pas que sans cet élément structurant  toutes les autres promesses sont impossibles, irréalisables.

-          Mais cette incompréhension est  plus profonde, de beaucoup, chez les socialistes et leurs alliés, qui croient encore que l’intention suffit à créer son objet. Pour eux la création de richesse, l’essentiel à mes yeux, est un OPNI , Objet Politique Non Identifié, comme pour Mitterrand et Chirac, et en ce sens Hollande est le prolongement du Mitterando Chiraquisme qui nous a tant fait régresser, et qui va finir de nous ruiner avec les socialistes au pouvoir, car nous n’avons plus de marges de manœuvre, et ils n’ont aucune conscience de cette équation.

-          Chez Hollande il n’y a aucune vision, juste un programme à plat et des intentions égalitaires  proclamées depuis 30 ans par  la gauche plurielle, depuis deux siècles de république, depuis deux millénaires de christianisme. Sans résultat, le constat est partagé par tous.  Ceci prouve que l’égalité ne se proclame pas, ne se décrète pas, elle se rend possible par une vision, qui intègre les facteurs de création de richesse. Car comment répartir le supplément de création de richesse, alors qu’on s’appauvrit ? Sauf, comme dans toutes les expériences de ce type, à se retrouver tous égaux dans la misère, ou dans la mort ? C’est effectivement le choix.

-          Hollande n’est pas le principal problème, la coalition hétéroclite qui le soutient est un obstacle encore plus grave que sa propre incapacité, à mettre en œuvre une vision cohérente, qui n’existe pas du reste.

-          Si on pense que la France est dans un tel état d’inconscience, d’aveuglement,  et d’illusion, qu’il faut qu’on  toucher vraiment le fond pour rebondir, il faut voter Hollande. Mais ça va être dur, très dur. Surtout pour la classe moyenne qui va tout payer cash.

-          Si on ne veut pas de cette potion terrible pendant 5 ans au moins, il faut voter pour "le moins éloigné" d’une vision et d’un chemin possible, lui donner une chance de réaliser ce que la crise et certains de ses alliés ont empêché . Donner une chance, qu’il n’a pas eu, à Nicolas Sarkozy. Et faire pression pour qu’il aille le plus possible dans la bonne direction : c'est-à-dire, d’abord mettre en œuvre les conditions pour permettre aux forces vives de  créer de la richesse, ensuite la mieux répartir, et sans tuer la poule aux œufs d’or, l’envie de faire, de créer, d’entreprendre.

Si cela c’est être libéral,  il est urgent d’être libéral pour être réellement social.

Robert Bellec

 

 

 

 

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 07:08

 

Chers amis,

 

Je publie moins sur ce blog pour me consacrer au blog du Cercle des Libertés Egales.

 

Vous pouvez y consulter le dernier article "Juppé: le programme de Hollande est dangereux": http://libertesegales.canalblog.com/archives/2012/04/15/24015313.html

 

Vous pouvez surtout vous inscrire, vous abonner à la news letter du   blog du Cercle des Libertés Egales

http://libertesegales.canalblog.com   (voir en bas à droite du blog),

vous serez ainsi informés de la publication de chaque nouvel article (appelé "message").

 

Bien à vous.

 

Marc d'Héré

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