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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 08:55

 

De Gilles Norroy

 

La première fois que j'ai vu Eva Joly, j'ai pensé que c'était Balasko dans un nouveau film : Denise  Présidente.

Puis je l'ai entendue et cela m'a rappelé ces films d'après guerre où les allemands parlaient le français de façon gutturale : " nous avons les moyens de vous faire...manger de l'herbe."

 

Sa vie  commence comme la chanson de Robert Lamoureux, papa j'ai engrossé la bonne.

Venue en France comme jeune fille au pair dans une famille bourgeoise, elle entreprend le fils de famille, lequel finira bien des années après par se suicider.

Elle rentre ensuite dans la magistrature par la petite porte, enfin, elle est reçue première à un concours de circonstances en devenant juge d'instruction au pôle financier.

 

La vraie vie commence car Eva va faire de ses frustrations une arme. Elle déteste beaucoup de monde : les hommes en général, les Français ensuite, et en particulier ceux qui ont réussi. Autant dire que si vous êtes un chef d'entreprise vous en prenez d'avance un maximum.

Quelques affaires vont lui permettre de se donner une notoriété médiatique car elle adore déjà se mettre en scène devant les caméras. Elle se prend alors pour une sorte de Jeanne d'Arc, ou de  Saint-Just et commence à construire sa légende : la petite  émigrée devenue juge qui s'attaque aux puissants.

 

Sa retraite professionnelle va lui permettre une deuxième carrière. Les Verts en quête de people vont s'intéresser à elle (le recyclage des huiles est une démarche écologique) et en faire une députée européenne sans que l'on ait quasiment entendu le son de sa voix. Eva gagne à ne pas être entendue.

 

Sa candidature aux Présidentielles est une preuve supplémentaire de cette pulsion masochiste qui anime les Verts: plutôt que de mettre en scène Cohn-Bendit, qui aurait fait un carton, où Cécile Duflot, excellente à la télé, ils choisissent celle qui incarne le plus cette écologie punitive qui est le fondement de la pensée de leurs dirigeants les plus extrémistes.

 

Au delà des péripéties drolatiques d'Eva Joly dans la campagne présidentielle, les Verts deviennent inquiétants.  Jean-Pierre Chevènement les qualifie de secte de fanatiques. L'heure n'est plus celle de doux écolos un peu rêveurs comme Alain Lipietz ou celle du facétieux Dany Cohn-Bendit, un social-libéral qui se serait ennuyé au Parti Socialiste, mais celle de personnages que Gérard Collomb a raison de traiter de Khmers verts. N'oublions pas que la référence des Khmers rouges n'était pas Marx mais Rousseau.

 

Avec l'inquiétant Placé dans son rôle de Machiavel,  l'effrayant  Cochet dans celui de l'idéologue de la décroissance, et Eva Joly dans celui d'une mère fouettard, les Verts sont aujourd'hui devenus une secte subversive. Ils risquent de plonger la France dans  le désastre économique et écologique avec l'arrêt du nucléaire et son remplacement inéluctable par des centrales à charbon ou à gaz.

 

Bien plus, ils sont une menace pour les libertés. L’écologie dans son sens de retour à la nature est une des constantes des régimes autoritaires de l’époque moderne. Sans en faire le reproche à la totalité d’entre eux, on voit bien que ce courant coercitif est une composante de leur démarche.  Qui peut croire que leur programme pourrait s'appliquer sans l'exercice d'une contrainte qui mettra la démocratie en péril.

Ce qui fait la force des verts c'est leur capacité de duplicité qui n'est pas sans rappeler celle qu'avait de son vivant le Parti Communiste.

 

A l'inverse de leur image publique, sympathiques mais un peu brouillons, les Verts sont pour l'essentiel des politiciens professionnels (le taux de permanents politiques rapportés au nombre d'adhérents est révélateur), prêts à tout pour conquérir des mandats et des places y compris à gommer la réalité de leur projet pour la France.

Que François Hollande se soit laissé manipulé par eux témoigne à la fois de la faiblesse de son caractère, mais aussi de la  force de ses encombrants alliés.

 

Comme on est loin de ce que peut être une véritable démarche écologique qui allierait la responsabilité économique à la protection de l'environnement !

J'invite d'ailleurs ceux qui sont sensibles à ces sujets à comparer le bilan de Jean-Louis Borloo puis de Nathalie Kosciusko-Morizet dans ce domaine à celui de Dominique Voynet dans le gouvernement Jospin. 

 

Laissons  donc Eva Joly achever de se détruire et commençons à parler sérieusement d'écologie  qui sera un des thèmes de la campagne présidentielle. 

 

Gilles Norroy

 

Lire aussi: "L'accord PS/Verts, c'est encore plus grave": http://libertesegales.canalblog.com/archives/2011/11/27/22823990.html

 

 

 

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 14:24

 

Claude Allègre interrogé par Patrice de Meritens, le Figaro du 24 11...

 

 

Pour l'ancien ministre Claude Allègre, l'accord entre les Verts et le Parti socialiste est une trahison de tout ce qui a été accompli jusqu'ici pour préserver l'indépendance énergétique de la France.

 

LE FIGARO Magazine. -Quelle analyse politique faites-vous de l'accord PS/Verts?

 

Claude ALLEGRE. Je n'y vois rien d'autre que de la politique politicienne aboutissant à une aberration sur le plan économique et, finalement, à une trahison par rapport à la nation et à tout ce qui a été accompli depuis des décennies par tous les gouvernements -de droite comme de gauche- pour lui donner son indépendance énergétique. En tant qu'ancien ministre socialiste, je considère cet accord comme une félonie allant à l'encontre de ce qu'ont fait François Mitterrand et Lionel Jospin.

C'est grâce au nucléaire que la France a pu résister mieux que les autres pays aux crises pétrolières. Cela montre à l'évidence l'inaptitude à gouverner de ces gens-là... Par ailleurs, sur le plan arithmétique, il est aberrant que les Verts, qui ne comptent quasiment pas dans le paysage politique avec les 3% dont les créditent les sondages, imposent leur volonté aux socialistes qui, pour l'heure, bénéficient de 58% d'intentions de vote à la prochaine présidentielle. C'est la démocratie à l'envers!

 

-Comment ont été menées les négociations entre les deux partis?

Claude ALLEGRE. Mal, car pour le PS, ce n'était assurément pas à Martine Aubry de les conduire.

Lorsque nous nous sommes retrouvés dans la même situation, Jospin ayant été désigné comme candidat à la présidentielle de 1995, alors que Emmanuelli était le premier secrétaire, c'est naturellement Jospin qui a négocié avec les Verts. Là, de vous à moi -car je m'occupais du secteur-, nous avons été assez malins en signant l'arrêt de Super Phénix qui n'était rien moins qu'un gouffre financier -et technique, du fait de multiples pannes. Il fallait arrêter, de toutes manières.

Mais quand les Verts ont commencé à parler d'un plan d'arrêt du nucléaire, autant vous dire que Jospin les a envoyés à la pêche!

Seize ans plus tard, alors que s'aggrave la crise internationale et que nous allons devoir résister à de multiples pressions, ce marchandage irresponsable met en péril notre indépendance énergétique. C'est, au sens strict du mot, épouvantable.

 

Diriez-vous que les Verts sont devenus fous?

Les Verts ont toujours été fous. Ils sont semblables au Front national, de l'autre côté de l'échiquier politique, posant les bonnes questions et donnant les mauvaises réponses. Jusqu'à preuve du contraire, le PS a été historiquement le parti du progrès et de la croissance, ce dernier mot figurant à l'envi dans son programme, or le voilà avec un partenaire qui ne prêche que la décroissance.

L'alliance est donc contre-nature. Et pour ce qui est de la disparité des forces, si François Hollande ne sait pas s'organiser pour résister à des Verts qui ne représentent au mieux que 3%, comment pourrait-il demain résister à la Chine sur des droits de douanes? On ne peut décidément pas confier la France à ces gens-là.

 

Retrouvez l'intégrale de l'interview de Claude Allègre dans le Figaro Magazine du 26 novembre.

 

  Voir aussi: préservation de notre modèle  social....

http://libertesegales.canalblog.com/archives/2011/11/16/22698892.html

 

 

 

 

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 10:57

 

 

Retour sur un débat entre Claude Allègre  et  Luc Ferry,  paru dans le Figaro du 28 avril 2010!…et  qui reste actuel .

Propos recueillis par Paul-François Paoli

 

EXTRAITS

 

Le Figaro. Claude Allègre, dans « l’imposture climatique ou la fausse écologie », vous dénoncez le « mythe du réchauffement climatique » et les « alarmistes » qui en ont diffusé l’idée. Le moins qu’on puisse dire est que vous n’y allez pas de main morte.

Claude Allègre. Le climat dans 100 ans doit-il être notre priorité ? Surtout quand on sait qu’un enfant dans le monde meurt toutes les six secondes, du fait de la malnutrition ?  Quand on sait que plusieurs milliers de personnes meurent chaque jour par manque d’eau potable ? Sans oublier les 25 millions de chômeurs en Europe……….Et comment ne pas voir que la stratégie mise en œuvre depuis la réunion de Kyoto a échoué ? Les dégagements de CO2 ne font que s’accélérer ! En outre il est vain de penser qu’on va pouvoir contrôler le développement de la Chine et de l’Inde. Il faut donc changer de stratégie. Je ne suis pas partisan des dégagements de CO2 … Mais aux teneurs actuelles, il est difficile d’établir que le CO2 est la cause principale des changements climatique. Basées sur des modèles mathématiques, ces prédictions se sont avérées fausses. Elles n’expliquent pas la légère décroissance que l’on observe depuis douze ans !

Luc Ferry. Je crois que l’écologie pose mal les vrais problèmes auxquels nous sommes confrontés, notamment par rapport à l’entrée de l’Inde et de la Chine dans la mondialisation et la logique de consommation à l’occidentale…….L’économiste Daniel Cohen a montré que si l’Inde et la Chine avaient le même nombre de voitures que nous par tête d’habitant, il faudrait dix planètes pour vivre ! Voilà le cœur du dilemme. Si nous ne voulons pas de la décroissance qui détruirait nos économies, nous devons offrir à l’Inde et à la Chine des solutions qui reposent sur l’innovation scientifique et technique. Par exemple, des habitations basse consommation ou des voitures électriques…

 

Le Figaro. Claude Allègre, vous mettez en cause avec virulence le Giec, groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Que lui reprochez-vous ?

Claude Allègre. La recherche scientifique consomme beaucoup d’argent et les scientifiques doivent justifier leurs recherches pour attirer les crédits….Les gens qui travaillent sur l’épidémiologie vous disent : les épidémies c’est terrible ! Idem dans le secteur de la climatologie. Les responsables du Giec l’ont proclamé : si nous ne sommes pas alarmistes, personne ne nous écoutera ! Sauf que le système est en train de s’effondrer car on va vers une stabilisation et un refroidissement.  Ces gens ont érigé le consensus en principe, la pire des choses en science et ils se sont trompés……Il aurait mieux valu dire qu’on ne connaît pas bien le rôle des nuages et de l’océan….et que, par précaution, il est souhaitable de mieux contrôler l’émission de CO2 dans l’atmosphère.

 

Le Figaro.  Pour vous, cette attitude relève d’une démarche idéologique ?

Claude Allègre. Et clanique….Est-il nécessaire qu’il y ait un Giec, autrement dit un organisme qui décide de la vérité transformée en dogme international ? …Nous, Européens, les jeunes en particulier, sommes découragés. L’idéologie de la décroissance participe de cette tendance dépressive. Enfin, par rapport à la Chine et à l’Inde, il faut se garder dune attitude neo-impérialiste. Ce qu’il faut, c’est coopérer avec eux, par exemple en développant l’isolement des bâtiments…le photovoltaïque, la voiture électrique, le nucléaire 4ème génération, la géothermie. C’est ce que font un certain nombre de nos entreprises, loin des tintamarres du style Copenhague.

Luc Ferry. Ce que dénonce Allègre procède d’un état d’esprit qui dépasse l’écologie. Nous avons assisté ces dernières années en Europe à une véritable prolifération des peurs. Peur du sexe, de l’alcool et du tabac, peur des poulets et de la côte de bœuf, peur de l’effet de serre, des nanotechnologies, etc. L’écologie déculpabilise la peur……La peur a cessé d’être une passion honteuse pour finir par inspirer le fameux principe de précaution. En outre, l’écologisme est porteur d’une haine de la modernité qui apparaît dans les films d’Hulot où on nous fait l’éloge des « peuples naturels » comme disait Rousseau….On idéalise les « naturels » pour mieux stigmatiser la modernité. Ce n’est pas un hasard si on retrouve chez les écolos beaucoup d’ex-gauchistes : cette idéologie est le lieu de la collision de tous les antimodernes.

…….

 

Le FigaroComment expliquer que l’écologie séduise autant la droite libérale ?

Luc Ferry. En Etes-vous sûr ? J’en doute fortement. Ce que je reproche au Grenelle de l’environnement, justement, c’est d’avoir manqué une occasion unique de proposer une écologie de l’innovation et de la rationalité qui aille à l’encontre de l’idéologie de la décroissance et de l’autopunition….

Claude Allègre. Une des raisons de la régression électorale de la droite est liée à l’illusion que l’on peut séduire les écologistes. Jamais elle ne les séduira, parce que le socle de l’écologie idéologique est antilibéral. J’ajoute que cette séduction, qui s’exerce d’abord à gauche, se fait aux dépens des valeurs fondatrices de la gauche elle-même, comme l’a rappelé Axel Kahn. Historiquement, la gauche républicaine est fondée sur l’alliance entre la science, la démocratie et l’idée de progrès. Je suis de cette gauche là ! Le fait pour la gauche de s’allier avec les Verts a mis à mal ce lien entre progrès, science et démocratie.

Luc Ferry. L’union entre la science et la démocratie est en effet au cœur du pacte républicain. La vérité scientifique vaut pour les riches comme pour les pauvres … Le vrai problème est celui de la croissance tenable. Notre responsabilité à nous européens, est d’offrir à la Chine et à l’Inde ou au Brésil, des moyens de se développer sans bousiller la planète.  Ce n’est pas gagné d’avance.

 

Le Figaro. Claude Allègre, à travers la question du climat, vous dénoncez le verrouillage du débat en France.

Claude Allègre. Le rôle des médias est de faire avancer la recherche de la vérité, il n’est pas d’ostraciser ceux qui ne sont pas d’accord. On retrouve ce verrouillage sur bien des sujets, notamment l’immigration… Aujourd’hui, les écologistes sont, pour beaucoup, de très bonne foi. Mais il y a parmi eux des gens qui ont la haine de la société et de l’entreprise. Et de la liberté….

Luc Ferry. Il y a en effet une tendance au verrouillage des débats en France. La pétition lancée à l’encontre de Claude Allègre en témoigne. La vérité n’est pas affaire de pétition et ce n’est pas au politique de trancher entre les savants…

Claude Allègre. Il y a évidemment des problèmes, essentiellement dus au fait qu’en un siècle la population mondiale a explosé. On se doit de les identifier et de chercher des solutions. Au sujet du climat, pourquoi ne pa lancer un grand programme de capture et de séquestratin du CO2 ?...Autour des usines à charbon qui se développeront en Inde, en Chine et aux USA, vous capturez et vous enfouissez le CO2…Enfin il faut développer de nouveaux modes de transport en ville…en promouvant la voiture électrique et plus tard la voiture à hydrogène.

Luc Ferry. …Je me considère comme un écologiste de raison. C’et pourquoi je suis opposé à une idéologie de la décroissance qui va finir par nuire à l’écologie elle-même. Un des points positifs du Grenelle  de l’environnement a été de montrer qu’il pouvait exister une écologie qui soit source de richesse et d’emploi. Le paradoxe de la situation actuelle, c’est que ce sont les écologistes qui freinent l’écologie…

 

Extraits d’un débat entre Claude Allègre et Luc Ferry,  publié dans le Figaro du 28 avril 2010

 

 voir aussi" Droite/ gauche, le clivage le plus bête "  http://libertesegales.canalblog.com/archives/2011/10/06/22259008.html 

 

 

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 06:22

 

Extrait du livre "Plus belle la gauche. Pour une gauche moderne", de Marc d'Héré et Gilles Casanova...

 

Nous faisons le choix de la croissance – nous opposant par là aux nombreux écologistes qui prônent la décroissance – mais nous voulons la mettre au service du développement humain, en limitant les nuisances liées aux effets mal contrôlés du progrès . Favorisons les effets positifs induits par les mécanismes du marché, mais encadrons les, en tentant de leur donner une finalité plus large, dépassant le seul intérêt immédiat de nos pays riches. Nous devons viser un autre modèle de  croissance qui cesse de se réaliser au détriment des autres, pour contribuer à leur développement.

Notre monde est aujourd’hui fini, en ce sens qu’il ne reste plus de mythiques terres où découvrir, soit de nouvelles richesses soit de nouveaux lieux de relégation de nos déchets, comme l’humanité le faisait jusqu’ici. Nous réalisons que la rencontre entre le désir de consommation compulsif et la recherche de profit immédiat qui caractérisent notre civilisation occidentale, a de lourdes conséquences sociales, et altère aussi de manière grave notre environnement, jusqu’à mettre en danger notre planète.

Le progrès permis par l’intelligence et l’opiniâtreté de l’humanité, présente un risque pour elle-même. C’est tout de suite que nous devons agir, ne laissons pas « les catastrophes être la seule manière que nous ayons d’apprendre », comme s’en inquiète Jürgen Habermas. L’épuisement prévisible de certaines ressources, la pollution, les dérèglements climatiques (les effets de réchauffement climatique, ou d’acidification des océans sont l’objet d’intenses débats internationaux), sont des dangers d’une ampleur encore difficilement mesurable et qui peut être considérable contre lesquels il serait inconséquent de ne pas réagir. Il est nécessaire de faire de la défense de l’écosystème une priorité, en changeant profondément nos modes collectifs de production et de consommation. Une grande partie de notre action va consister à réparer les dégâts provoqués par les technologies que nous avons utilisées, une part de notre croissance sera représentée par des investissements pour protéger notre environnement et éviter la dégradation de notre cadre de vie.

Avec l’ensemble des opinions publiques, nous prenons conscience que notre responsabilité s’étend dans l’espace et dans la durée et que notre modèle de développement occidental, jamais vraiment réfléchi, ne peut, au risque de bouleverser les équilibres vitaux de la planète et de menacer notre avenir, être généralisé. Nous devons passer d’une société de l’urgent, de l’excessif et de l’aveuglement à une société de responsabilité. La France, par ses traditions historiques a la faculté, et donc le devoir  d’être une des nations qui en montrent le chemin.

 

Prenons garde, pour autant, à ne pas tomber dans un intégrisme écologique s’appuyant sur un catastrophisme généralisé et sur un « principe de précaution » dont l’application systématique en vue d’une illusoire élimination de tout risque peut conduire au refus de toute avancée scientifique. Combien d’inventions utiles à notre vie économique et sociale, n’existeraient pas si ce principe avait été appliqué avec la rigueur que l’on exige aujourd’hui. Rien ne peut justifier l’emploi de technologies qui pourraient être destructrices de la biodiversité ou socialement néfastes, ou la mise sur le marché de produits potentiellement nocifs pour la santé, mais on ne doit pas refuser la nouveauté au nom d’inquiétudes insuffisamment étayées.

Curieusement, comme l’observe Alain-Gérard Slama, le dévoiement de ce principe, conduit à dispenser l’accusateur « de la charge de la preuve, et l’accusé se voit contraint de démontrer son innocence.[1] » Nous devons résister à ces mouvements irrationnels, soumettant la préoccupation légitime de la sécurité à la peur irraisonnée du nouveau et confondant la lutte pour le progrès social avec l’exaltation d’un système où tout serait administré d’en haut, au nom de la lutte contre « les excès du libéralisme ».

 

Il y a une façon d’être écologiste et de défendre l’environnement, bien différente de celle prônée par des mouvements écologistes comme les « Verts »  et  inspirée des fantasmes et des propositions de l’extrême gauche radicale et des alter-mondialistes. Il y a une autre écologie politique, que l’on pourrait appeler « l’écologie bleue ».

 

      A la différence de l’écologie verte (teintée de rouge en ce qu’elle se meut dans un océan de vieilles lunes d’abord défendues par l’extrême gauche qu’elle recycle à sa manière), cette écologie réaliste veut favoriser la croissance qui est la condition du développement et du progrès. La décroissance ou le ralentissement de la croissance voulu par les « verts », serait catastrophique en France et dans le reste du monde, pour le pouvoir d’achat et pour l’emploi – on le voit bien dans cette période de crise – et diminuerait les moyens disponibles pour une politique sociale comme d’ailleurs pour une politique écologique. Oui, il peut y avoir une écologie de la croissance et dans la croissance, c’est même la seule possible.

 

            L’attitude défensive basée sur des comportements limitant les dépenses d’énergie peut être utile mais elle est insuffisante, c’est d’une politique offensive dont nous avons besoin, fondée sur la recherche et sur l’innovation.

 

.............

 

 



[1] Le Figaro du 02 septembre 2009.                                                                                      

 

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 19:03

 

De Bruno Jeudy, Le Figaro du 12 05 10...

 

Le ministre de l'Écologie, qui a «mené à bon port» la loi sur l'environnement, nourrit de nouvelles ambitions. 

«Dans l'immédiat, mon seul objectif c'est de dormir un peu. Vous ne vous rendez pas compte l'énergie que j'ai mise pour faire adopter cette loi Grenelle II.» Mardi, 17 heures, à l'Assemblée nationale: Jean-Louis Borloo préfère savourer sa victoire que tirer des plans sur la comète. «N'en déplaise aux inquiets, aux tristes et aux grincheux, les 250 articles du projet seront les 250 fleurs du printemps de l'écologie française», se félicite le ministre d'État à l'issue du vote.

Car le numéro deux du gouvernement a fait le plein des voix de la majorité (314) et laissé la gauche et les Verts (214) à leurs contradictions. «La droite et le centre ont été incroyablement soudés. Quant à l'opposition, elle s'oppose. Tout ça n'est pas un drame», relativise-t-il, pas mécontent, selon son expression, «d'avoir mené à bon port» le processus du Grenelle lancé par le chef de l'État en octobre 2007.

 

Au passage, Jean-Louis Borloo se réjouit du soutien apporté par les grandes associations écologistes ainsi que les ONG à son projet de loi. Un projet qu'il qualifie de «monument législatif inédit sous la Ve République et unique en Europe». Le ministre de l'Écologie en profite aussi pour régler un dernier compte avec l'opposition: «La polémique lancée par la gauche sur l'éolien a été un flop. Le syndicat des énergies renouvelables a salué les avancées contenues dans le texte.» Faussement modeste, il insiste sur les «deux ans et demi de travail acharné, les chausse-trapes tendues et les malentendus levés».

 

Mine de rien, Jean-Louis Borloo marque des points. Mardi, il a été ovationné lors de la réunion des députés UMP. «Il a été très présent tout au long de la discussion parlementaire et a su modérer les ardeurs de Chantal Jouanno», constate une des voix UMP à l'Assemblée. Après la défaite aux régionales, il a fallu tout le savoir-faire du patron du Parti radical pour apaiser la contestation chez les députés UMP.

 

Plus populaire que Bayrou 

 

Fort de ce nouveau succès au Parlement, le ministre d'État, qui fête ses huit ans de présence ininterrompue au gouvernement, rappelle ses états de service ministériels: programme de rénovation urbaine, plan de cohésion sociale et maintenant le Grenelle. De quoi nourrir de nouvelles ambitions. Mais fidèle à son statut d'éternel ministre de la société civile, Jean-Louis Borloo refuse de parler de son avenir. Un avenir qu'il a évoqué lundi à l'Élysée avec Nicolas Sarkozy. Ses amis radicaux le poussent à se présenter à la présidentielle en 2012. Jean-Pierre Raffarin en fait un des favoris pour succéder à François Fillon à Matignon à l'automne ou l'an prochain. Le ministre du Développent durable répond invariablement: «Je vais regarder tout sérieusement après le Grenelle II.» Quand il n'évoque pas carrément son départ de la vie politique…

 

Jean-Louis Borloo plaît aux bobos, ces électeurs bourgeois et écologistes que Nicolas Sarkozy pourrait être tenté de rallier en 2012. Pour l'heure, Borloo a le vent en poupe dans les sondages. Il gagne cinq points dans le dernier palmarès Ifop/Paris Match et monte à la 5e place des personnalités les plus populaires. Et à la question, «quel centriste préférez-vous entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo?», les Français répondent Borloo. À 59 ans, l'ex-maire de Valenciennes reste atypique. Et cela ne lui réussit pas si mal.

 

 

 

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 13:13

 

Débat Claude Allègre - Luc Ferry, dans le Figaro du 28 avril …

Propos recueillis par Paul-François Paoli

 

EXTRAITS

 

Le Figaro. Claude Allègre, dans « l’imposture climatique ou la fausse écologie », vous dénoncez le « mythe du réchauffement climatique » et les « alarmistes » qui en ont diffusé l’idée. Le moins qu’on puisse dire est que vous n’y allez pas de main morte.

Claude Allègre. Le climat dans 100 ans doit-il être notre priorité ? Surtout quand on sait qu’un enfant dans le monde meurt toutes les six secondes, du fait de la malnutrition ?  Quand on sait que plusieurs milliers de personnes meurent chaque jour par manque d’eau potable ? Sans oublier les 25 millions de chômeurs en Europe……….Et comment ne pas voir que la stratégie mise en œuvre depuis la réunion de Kyoto a échoué ? Les dégagements de CO2 ne font que s’accélérer ! En outre il est vain de penser qu’on va pouvoir contrôler le développement de la Chine et de l’Inde. Il faut donc changer de stratégie. Je ne suis pas partisan des dégagements de CO2 … Mais aux teneurs actuelles, il est difficile d’établir que le CO2 est la cause principale des changements climatique. Basées sur des modèles mathématiques, ces prédictions se sont avérées fausses. Elles n’expliquent pas la légère décroissance que l’on observe depuis douze ans !

Luc Ferry. Je crois que l’écologie pose mal les vrais problèmes auxquels nous sommes confrontés, notamment par rapport à l’entrée de l’Inde et de la Chine dans la mondialisation et la logique de consommation à l’occidentale…….L’économiste Daniel Cohen a montré que si l’Inde et la Chine avaient le même nombre de voitures que nous par tête d’habitant, il faudrait dix planètes pour vivre ! Voilà le cœur du dilemme. Si nous ne voulons pas de la décroissance qui détruirait nos économies, nous devons offrir à l’Inde et à la Chine des solutions qui reposent sur l’innovation scientifique et technique. Par exemple, des habitations basse consommation ou des voitures électriques…

 

Le Figaro. Claude Allègre, vous mettez en cause avec virulence le Giec, groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Que lui reprochez-vous ?

Claude Allègre. La recherche scientifique consomme beaucoup d’argent et les scientifiques doivent justifier leurs recherches pour attirer les crédits….Les gens qui travaillent sur l’épidémiologie vous disent : les épidémies c’est terrible ! Idem dans le secteur de la climatologie. Les responsables du Giec l’ont proclamé : si nous ne sommes pas alarmistes, personne ne nous écoutera ! Sauf que le système est en train de s’effondrer car on va vers une stabilisation et un refroidissement.  Ces gens ont érigé le consensus en principe, la pire des choses en science et ils se sont trompés……Il aurait mieux valu dire qu’on ne connaît pas bien le rôle des nuages et de l’océan….et que, par précaution, il est souhaitable de mieux contrôler l’émission de CO2 dans l’atmosphère.

 

Le Figaro.  Pour vous, cette attitude relève d’une démarche idéologique ?

Claude Allègre. Et clanique….Est-il nécessaire qu’il y ait un Giec, autrement dit un organisme qui décide de la vérité transformée en dogme international ? …Nous, Européens, les jeunes en particulier, sommes découragés. L’idéologie de la décroissance participe de cette tendance dépressive. Enfin, par rapport à la Chine et à l’Inde, il faut se garder dune attitude neo-impérialiste. Ce qu’il faut, c’est coopérer avec eux, par exemple en développant l’isolement des bâtiments…le photovoltaïque, la voiture électrique, le nucléaire 4ème génération, la géothermie. C’est ce que font un certain nombre de nos entreprises, loin des tintamarres du style Copenhague.

Luc Ferry. Ce que dénonce Allègre procède d’un état d’esprit qui dépasse l’écologie. Nous avons assisté ces dernières années en Europe à une véritable prolifération des peurs. Peur du sexe, de l’alcool et du tabac, peur des poulets et de la côte de bœuf, peur de l’effet de serre, des nanotechnologies, etc. L’écologie déculpabilise la peur……La peur a cessé d’être une passion honteuse pour finir par inspirer le fameux principe de précaution. En outre, l’écologisme est porteur d’une haine de la modernité qui apparaît dans les films d’Hulot où on nous fait l’éloge des « peuples naturels » comme disait Rousseau….On idéalise les « naturels » pour mieux stigmatiser la modernité. Ce n’est pas un hasard si on retrouve chez les écolos beaucoup d’ex-gauchistes : cette idéologie est le lieu de la collision de tous les antimodernes.

…….

 

Le FigaroComment expliquer que l’écologie séduise autant la droite libérale ?

Luc Ferry. En Etes-vous sûr ? J’en doute fortement. Ce que je reproche au Grenelle de l’environnement, justement, c’est d’avoir manqué une occasion unique de proposer une écologie de l’innovation et de la rationalité qui aille à l’encontre de l’idéologie de la décroissance et de l’autopunition….

Claude Allègre. Une des raisons de la régression électorale de la droite est liée à l’illusion que l’on peut séduire les écologistes. Jamais elle ne les séduira, parce que le socle de l’écologie idéologique est antilibéral. J’ajoute que cette séduction, qui s’exerce d’abord à gauche, se fait aux dépens des valeurs fondatrices de la gauche elle-même, comme l’a rappelé Axel Kahn. Historiquement, la gauche républicaine est fondée sur l’alliance entre la science, la démocratie et l’idée de progrès. Je suis de cette gauche là ! Le fait pour la gauche de s’allier avec les Verts a mis à mal ce lien entre progrès, science et démocratie.

Luc Ferry. L’union entre la science et la démocratie est en effet au cœur du pacte républicain. La vérité scientifique vaut pour les riches comme pour les pauvres … Le vrai problème est celui de la croissance tenable. Notre responsabilité à nous européens, est d’offrir à la Chine et à l’Inde ou au Brésil, des moyens de se développer sans bousiller la planète.  Ce n’est pas gagné d’avance.

 

Le Figaro. Claude Allègre, à travers la question du climat, vous dénoncez le verrouillage du débat en France.

Claude Allègre. Le rôle des médias est de faire avancer la recherche de la vérité, il n’est pas d’ostraciser ceux qui ne sont pas d’accord. On retrouve ce verrouillage sur bien des sujets, notamment l’immigration… Aujourd’hui, les écologistes sont, pour beaucoup, de très bonne foi. Mais il y a parmi eux des gens qui ont la haine de la société et de l’entreprise. Et de la liberté….

Luc Ferry. Il y a en effet une tendance au verrouillage des débats en France. La pétition lancée à l’encontre de Claude Allègre en témoigne. La vérité n’est pas affaire de pétition et ce n’est pas au politique de trancher entre les savants…

Claude Allègre. Il y a évidemment des problèmes, essentiellement dus au fait qu’en un siècle la population mondiale a explosé. On se doit de les identifier et de chercher des solutions. Au sujet du climat, pourquoi ne pa lancer un grand programme de capture et de séquestratin du CO2 ?...Autour des usines à charbon qui se développeront en Inde, en Chine et aux USA, vous capturez et vous enfouissez le CO2…Enfin il faut développer de nouveaux modes de transport en ville…en promouvant la voiture électrique et plus tard la voiture à hydrogène.

Luc Ferry. …Je me considère comme un écologiste de raison. C’et pourquoi je suis opposé à une idéologie de la décroissance qui va finir par nuire à l’écologie elle-même. Un des points positifs du Grenelle  de l’environnement a été de montrer qu’il pouvait exister une écologie qui soit source de richesse et d’emploi. Le paradoxe de la situation actuelle, c’est que ce sont les écologistes qui freinent l’écologie…

 

Extraits d’un débat entre Claude Allègre et Luc Ferry,  publié dans le Figaro du 28 avril 2010

 

 

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 09:19

Claude Allègre, Le Figaro du 15 février
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Ce n'est pas par provocation que j'ai intitulé mon livre l'imposture climatique. C'est un choix réfléchi, grave, fondé hélas. Dans cette affaire du global warming - le fameux réchauffement climatique, qui nous a été imposé par une camarilla commune évidence et qui s'est soldée à Copenhague par un échec retentissant que tout rendait prévisible - les impostures se sont en effet, au fil des mois, multipliées.


Imposture que d'affirmer - et sur quel ton! - qu'on peut prévoir, qu'on sait prévoir le climat qu'il fera dans un siècle. Idée sous-jacente: on aurait aujourd'hui démontré, et donc compris, les mécanismes de ce système ultra-complexe qu'on appelle “le climat”. Or,  à l'évidence, c'est faux. On sait, au contraire, que la méteo est imprévisible à plus de quatre jours et parfois moins. A fortiori, prétendre prévoir la météo moyenne sur dix ans relève de la pure illusion.

Imposture que d'affirmer que le changement climatique que l'on observe - sans savoir dans quel sens, finalement, il aura lieu - serait dû à un facteur unique: les teneurs en gaz carbonique de l'atmosphère.
Les arguments cités à l'appui de cette thèse se sont révélés, petit à petit, faux. Exemple: la fameuse courbe en “crosse de hockey”, fruit de l'incapacité de quelques chercheurs à maîtriser certaines méthodes statistiques. Quel est le facteur dominant dans le changement climatique? On n'en sait rien, même si beaucoup d'observations accréditent l'idée que le Soleil joue un rôle majeur.


Imposture encore que l'attitude des mouvement politiques dits “écologiques” dont les leaders ignorent tout de la science et qui s'emparent des à-peu-près de quelques “scientifiques” pour tenter de justifier le coeur de leur projet électoral: l'organisation de la “décroissance” au profit des plus riches, aux dépens des plus pauvres (citoyens comme pays). Et tout cela avec des méthodes que l'on croyait disparues et que Nicolas Hulot a trahies ingénument en se confiant à La voix du Nord en 2007: “les bons sentiments ne suffisent plus, nous devons aller vers le coercitif”.


Imposture que de prétendre que les conséquences d'une augmentation de la température moyenne du globe (notion qui est elle-même, on l'a dit, une imposture) vont faire monter le niveau de la mer au point que Manhattan ou la Floride seraient déjà engloutis. Déjà, on décrit à l'envi ces “réfugiés climatiques” des îles du Pacifique, de l'océan Indien ou du Bangladesh alors que tous les phénomènes observés là-bas sont, en réalité, d'origine géologique.


Imposture aussi, et la moins grave: avoir fait croire au monde entier que le possible réchauffement climatique (dans un siècle!), c'était l'urgence planétaire. Or, les vraies urgences sont ailleurs, mais personne n'en parle: la faim dans le monde (un enfant meurt de faim toutes les six secondes), le dossier de l'eau (10.000 personnes meurent chaque jour faute d'eau potable) et, bien sûr, la pauvreté et le chômage qui minent dramatiquement l'assise de nos sociétés. Avoir mobilisé - comme - à Copenhague - les ressources financières de la planète et l'énergie des chefs d'Etat sur le climat, c'est - quelque part - effrayant!

Ce n'est pas tout: comment peut-on tolérer autour de ce problème un business of climate change qui a permis, par exemple, à la fameuse banque Lehman Brothers, via les “droits à polluer” ou l'empreinte carbone, de s'enrichir de plusieurs centaines de millions de dollars ? Au premier rang des bénéficiaires : Al Gore. Il est temps que chacun mesure le degré de spéculation et le business lucratif auquel a donné lieu le sommet de Kyoto.


Dernière imposture: avoir voulu utiliser la peur qu'inspire la crainte d'un supposé réchauffement pour essayer de contrôler le développement des pays émergents. Sur le thème : “Chinois, Indiens, Brésiliens et Africains veulent se développer comme nous. Il faut les en empêcher. Sinon, ils vont polluer NOTRE planète”. Comprendre: la planète des pays riches. ACopenhague, le mot d'ordre était donc: “Inventez, Messieurs, un nouveau mode de développement”. On leur a proposé des quotas, des inspecteurs, des interdicitons. Naturellement, les pays émergents ont dit non [Sur ce point, lire la petite chronique de Willam Yeatman du Competitive Enterprise Institute sur le blog d'H.Lepage].


Il est temps que l'Europe se rende compte qu'elle n'est pas - ou plus - le phare de l'humanité. L'Europe a des entreprises de grande qualité et de grande valeur : arrêtons de les taxer unilatéralement. Que doit faire l'Europe? Tout simplement, être le moteur d'une écologie de progrès. Economiser l'énergie? Bien sûr, et cela veut dire oui au nucléaire de quatrième génération, oui au photovoltaïque, oui à la géothermie. Moins polluer la planète? Bien sûr, et cela veut dire oui à la séquestration du CO², oui aux OGM (pour éviter pesticides, insecticides et engrais), oui au recyclage des déchets, oui à la dépollution des océans, oui aux voitures électriques.
L'avenir - notre avenir - tient en deux mots-clés: adaptation, innovation. Arrêtons de nous raconter des histoires. Ayons confiance. Non au repli frileux, oui au progrès, oui à l'Homme.

Claude Allègre

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 17:47

Par Chantal Jouanno, interrogée par Pierre-Laurent Mazars dand le JDD du 19 décembre
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Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, évoque pour le JDD les négociations de sommet de Copenhague.

 



Qu’est-ce qui a manqué à Copenhague?

Une organisation, d’abord. Il saute aux yeux que le système de l’ONU, tel qu’il est, est obsolète. Les négociations étaient totalement enlisées depuis mardi au moins. On allait sortir sans rien, vraiment.
Si Nicolas Sarkozy et Lula, le président brésilien, n’avaient pas exigé un accord politique, nous n’aurions rien eu à l’issue de Copenhague. C’est en grande partie dû à l’organisation même des Nations unies où le consensus est de règle. Dans un cadre aussi lourd, il était extrêmement difficile de réussir.
Le deuxième point concerne l’attitude totalement fermée de la Chine et de l’Inde, et la difficulté des Etats-Unis à aller loin dans les engagements. Mais toucher à la souveraineté des pays avec un système de décision à l’unanimité, c’est presque impossible.


L’échec est tout de même de taille. A l’issue de la conférence plénière, les Etats n’ont pas pu faire mieux que "prendre note" d’un accord dont on se demande finalement s’il en est vraiment un.

C’était un échec total, absolu, jusqu’à jeudi midi. Dès mardi, d’ailleurs, j’avais alerté sur le blocage dans nos groupes de négociation. Là, nous avons un accord politique qui nous déçoit, qui n’est pas à la hauteur de ce que l’on souhaitait, mais qui reste quand même une étape importante: il rassemble les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, l’Union européenne, le Canada, la Russie, au total 28 Etats et 90% des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
C’est la première fois que ces pays s’engagent à publier – dans ce qui sera l’annexe de l’accord – leurs chiffres de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020 ; ils s’engagent sur un système de vérification des actions qu’ils mettent en œuvre ; et ils s’engagent à mobiliser 100 milliards à l’horizon 2020, avec des financements innovants. C’est un vrai engagement des Vingt-Huit, et ça compte. La conférence ayant pris note de cet accord, tous les autres pays qui vont vouloir s’y rallier pourront le faire.


La pression restera-t-elle assez forte sur les dirigeants mondiaux?

Un accord politique est sur la table, avec un premier rendez-vous en janvier où tous les pays doivent publier leurs engagements, puis un deuxième à Bonn, et un troisième à Mexico pour finaliser les traités. Donc la machine est lancée. Je le répète : jeudi, il n’y avait plus de machine du tout… Nous, la France, Jean-Louis Borloo depuis deux ans et Nicolas Sarkozy à Copenhague, avons tout mis sur la table. Et ça a permis de sauver Copenhague, alors que certains pays souhaitaient profondément sortir sans rien.


Vous comprenez l’amertume des ONG?

Je la comprends, parce que cet accord n’est pas ce qu’on voulait, même si beaucoup d’ONG reconnaissent que c’est la première fois que des pays comme la Chine, l’Inde et les Etats-Unis s’engagent.


Que peut-on dire aujourd’hui aux petits Etats insulaires menacés par les océans et aux pays du Sud qui seront les premiers touchés par les conséquences du réchauffement?

On peut leur dire que, certes, on n’en est encore qu’aux objectifs, mais que nous avons désormais la garantie d’avoir les financements pour qu’ils puissent faire face aux changements climatiques ; on peut leur dire qu’on ne lâchera rien du sujet ; et que nous sommes déçus, mais de plus en plus déterminés.

Le JDD

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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 08:41

AFP et Le Point.fr
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Le président français Nicolas Sarkozy a proposé vendredi à Port-of-Spain que les pays riches fournissent un "premier engagement financier" de 10 milliards de dollars (6,6 milliardsd'euros) aux plus vulnérables pour les aider à réduire leurs émissions de CO2.


Le chef de l'Etat s'exprimait, à huis-clos, au sommet du Commonwealth à Trinidad-et-Tobago, largement consacré au réchauffement climatique, à 10 jours de l'ouverture de la conférence de l'ONU sur le climat à Copenhague (7 au 18 décembre).


C'est la première fois qu'un président français est invité à un sommet de cette assemblée composée de 53 pays, essentiellement d'anciennes colonies de l'ex-empire britannique.

"L'accord de Copenhague doit être juste. Il doit prévoir des actions concrètes pour aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables", a affirmé M. Sarkozy.

"Pour cela, nous devons adopter à Copenhague un premier engagement financier sur 2010, 2011 et 2012 de 10 milliards de dollars par an", a-t-il ajouté.


Selon le président, "un mécanisme ambitieux devra également être adopté pour assurer les financements nécessaires aux pays en développement après 2012".

M. Sarkozy a l'intention de soumettre cette proposition à Copenhague, où il se rendra les 17 et 18 décembre.


La France se place ainsi dans la fourchette haute de ce que propose l'Union européenne (entre 5 et 7 milliards d'euros, sans clé de répartition à ce jour entre les pays membres).

Le Premier ministre Gordon Brown a aussi proposé vendredi, sur son site internet, de lancer un fonds de 10 milliards de dollars pour aider les pays les moins avancés, sans préciser sur quelle durée.

Il a toutefois précisé que son pays était prêt à participer à hauteur de 1,3 milliard de dollars (880 millions d'euros), sur trois ans.


Ce projet de financement entre dans le cadre du "fast start" (fonds d'urgence) que les Vingt-sept veulent mettre en place au profit des pays les plus vulnérables, sans avoir à attendre l'entrée en vigueur de l'accord de Copenhague, au 1er janvier 2013.


M. Sarkozy a également proposé qu'éviter la déforestation soit "une priorité reconnue à Copenhague" parce qu'"éviter la déforestation est l'un des moyens les moins coûteux et les plus efficaces pour réduire les émissions mondiales de CO2", a-t-il fait valoir.

La déforestation est responsable de près d'un cinquième des émissions de gaz à effet de serre.

"Je propose que nous adoptions ensemble l'objectif de réduire de moitié la déforestation d'ici à 2020 et d'y mettre un terme d'ici à 2030. Et nous devons commencer sans attendre", a-t-il dit.


Le président Sarkozy a réaffirmé ce qu'il avait dit jeudi à Manaus aux dirigeants des pays amazoniens: que 20% du financement international des trois prochaines années au profit des pays les plus vulnérables soient consacrés à la protection de la forêt.


Autre proposition réaffirmée devant le Commonwealth par M. Sarkozy: la création d'une organisation mondiale de l'environnement et du développement durable.


Enfin, M. Sarkozy a lancé "un appel à tous les chefs d'Etat et de gouvernement à venir en personne au sommet de Copenhague. Seuls les leaders pourront prendre les décisions majeures qui s'imposent pour conclure l'accord le 18 décembre", a-t-il plaidé.

AFP et Lepoint.fr

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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 13:23


On a tendance à  croire qu’il y a une sorte d’équivalence idéologique politique et électorale, entre « écologistes » et « verts ». Les deux mots sont considérés comme pratiquement synonymes, et les médias qui ne s’embarrassent pas de nuances, s’emploient allègrement à les confondre. Et cela malgré la présence de mouvements –certes peu importants-  d’« écologistes indépendants », malgré l’irruption d’ Europe Ecologie, regroupement plus ouvert, moins sectaire et plus libéral que les verts . Pour les médias cela ne change pas grand-chose, ils continuent à répandre l’idée que tout citoyen, préoccupé par les questions écologiques et soucieux de la protection de l’environnement,  doit adhérer aux préjugés, aux thèses, aux injonctions des « verts ».  Et voter pour eux. 

                                

Or,  il est une autre manière de défendre l’environnement,  il y a une autre écologie politique, que l’on pourrait appeler « l’écologie bleue ».  Cette écologie politique différente, n’est pas représentée par un parti (au nom de quoi d’ailleurs un parti devrait-il s’approprier cette préoccupation universelle ?), mais se retrouve portée  et  mise en œuvre par le gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République.

 

1-   A la différence de l’écologie verte (teintée de rouge), « l’écologie bleue » veut favoriser la croissance qui est la condition du développement et du progrès. La décroissance ou le ralentissement de la croissance voulus par les « verts », serait catastrophique pour le pouvoir d’achat et  pour l’emploi - on le voit bien dans cette période de crise-  et diminuerait  les moyens disponibles pour une politique sociale comme pour une politique écologique. Oui, il  peut y avoir une écologie de la croissance, d’autant que les investissements réalisés dans les secteurs de l’énergie,  des  transports - développement des transports en commun et des transports « propres », sans pénaliser  les utilisateurs de  voiture individuelle -   du logement, participeront à cette croissance et au développement.  

 

2-      « L’écologie bleue » est une écologie offensive qui compte sur le progrès et l'innovation pour assurer la protection de l’environnement. Plus que sur la restriction, la privation, sur la limitation culpabilisante de la consommation, l’écologie bleue considère que c’est par des investissements massifs dans la recherche, par  les progrès de la science et de la technique que nous protègerons le mieux et de manière la plus durable, notre environnement. Ce n’est pas en adoptant une attitude défensive, en restreignant de manière drastique  la consommation d‘énergie, et certainement pas  en renonçant au nucléaire – énergie propre, qui assure notre indépendance énergétique -  que nous « sauverons » la planète, mais bien en accélérant les efforts de recherche et de mise en oeuvre des énergies renouvelables.  Nous ne voulons pas de cette fausse écologie, tournée vers le passé, effrayée par tout changement, opposée au progrès et prônant une utilisation paralysante du principe de précaution.

 

 

3-      « L’écologie bleue » est une écologie de la liberté et de la responsabilité. Elle respecte, autant qu’il est possible, le libre arbitre des individus et des sociétés. Refusant l’écologie tyrannique et  punitive qui est celle du parti  « vert », nous  ne voulons pas imposer des règles contraignantes ou infliger des contributions et des charges excessives. Nous voulons inciter et non contraindre à une attitude écologique.  Les exemples de la taxe carbone (fixée à un niveau raisonnable,  et compensée)   ou du bonus-malus automobile vont clairement dans ce sens  de l’incitation :  ceux qui font des efforts et pollueront moins seront gagnants quand seuls ceux qui continueront à polluer paieront davantage. L’écologie ne doit pas être  un élément d’une idéologie opposée à l’économie de marché et au dynamisme économique, en  emboîtant le pas  à l' extrême gauche,  mais doit  participer au développement nécessaire et peut s’intégrer à la politique  de réforme et de modernisation voulue par le gouvernement.

 

 

 Cette « écologie bleue »,  dont les principes, qui commencent à se concrétiser dans le cadre du  « Grenelle de l’environnement »  et se sont étendus à l’Europe lors de la « présidence française », s’affirme comme une écologie  pragmatique  et de progrès,  une écologie efficace, responsable  et ambitieuse.  C’est celle que défendront les listes d’Union de la majorité lors des prochaines élections régionales et c’est celle qu’elles mettront en œuvre dans les Régions, si les Français leur accordent majoritairement leur soutien.

 

Marc d’Héré

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