Le premier tour des élections régionales a été difficile pour la majorité, qui a, reconnaissons le, « pris une claque ».
Pourtant, il faut attendre les résultats du second tour pour savoir si l’on peut ou non parler véritablement, comme le claironne un Parti socialiste triomphaliste, de défaite cuisante. Défaite qui serait effective si la majorité perdait l’Alsace et si elle se retrouvait le 21 mars avec moins de conseillers régionaux élus et moins de présidences de régions qu’en 2004. Le risque existe, mais ce n’est pas certain, rien n’est joué, et les quelques jours qui restent doivent être ceux du rassemblement et de la mobilisation.
C’est pourquoi, on peut trouver particulièrement mal venues (et injustes) les critiques qui se sont élevées des rangs de la majorité, ou de ceux qui se prétendent de la majorité quand tout va bien et s’en désolidarisent dès que les choses sont plus difficiles. Il s’agit, sans surprise, de cette frange droitière, qui se satisfaisait fort bien de l’immobilisme Chiraquien, qui s’est toujours opposée à Nicolas Sarkozy, à ses réformes comme à l’ouverture. De Juppé à Raffarin ou Baroin, ceux qui se sont bien gardés de faire campagne, se précipitent pour déplorer « la défaite », réclamer un arrêt des réformes, la fin de l’ouverture (ah ! comme l’éventuelle nomination de Malek Boutih à la Présidence de la Halde leur déplaît…) et une « droitisation » pour récupérer, vraisemblablement, les électeurs du Front National.
Evidemment, ils s’empressent de rendre responsables des mauvais résultats, le Président de la République et la politique que celui-ci mène avec le gouvernement de François Fillon.
Cette analyse, ou plutôt cette critique orientée, outre qu’elle aurait pu attendre la fin du combat électoral pour s’exprimer, ne semble pas correspondre à la réalité.
Ce sont les chefs de file régionaux de la majorité qui ont refusé de faire une campagne équilibrée entre le régional et le national, comme le souhaitaient Nicolas Sarkozy et François Fillon, pour se concentrer sur leur campagne locale. Certains faisant disparaître de leurs documents de campagne, de leurs discours et de leurs argumentaires toute référence à la majorité, à la politique de réforme menée pourtant avec leur soutien, et au Président de la République. On en voit le résultat notamment dans les Régions où les têtes de listes Nouveau centre ou parti radical, voire UMP ont été particulièrement discrètes sur leur appartenance à la majorité (Nord ou Bourgogne par exemple), et où les résultats ont été catastrophiques. A l’inverse en Franche Comté et dans les Pays de la Loire, où les têtes de listes n’ont pas caché leur soutien à la politique du Président et du gouvernement, les résultats sont incomparablement meilleurs.
Tout mettre sur le dos du Président quand on a refusé une campagne nationale et toute référence à son action, c’est au moins exagéré (mais pas si surprenant, quand on voit d’où viennent ces critiques), et pas très digne. Les sondages ne confirment d’ailleurs ni leurs dires ni leurs cris !
Il faudra, après l’élection, faire une analyse sérieuse et sans tabous des résultats et le Président de la République devra juger dans quelle mesure il lui faudra répondre au message que lui auront adressé les électeurs et les abstentionnistes.
Pour l’heure, il faut faire campagne avec détermination et axer cette campagne sur 3 thèmes :
- Comme sur le plan national, les présidents de région de la majorité s’engagent à ne pas augmenter les impôts, en réponse à la « folie fiscale » des présidents de région socialistes.
- La politique régionale doit accompagner et prolonger la politique nationale et non lui mettre des bâtons dans les roues.
- Mettre en avant la politique écologique et pour l’environnement, mise en œuvre par le gouvernement et les importantes mesures allant dans le même sens, proposées par les têtes de listes de la majorité
Tout n’est pas joué. La Gauche Moderne, qui soutient clairement la politique de sortie de crise et de réforme juste du Président de la République et de François Fillon, agira activement durant les 4 jours qui restent, pour que, dans toutes les régions de métropole et d’Outre-Mer, le maximum de voix se portent sur les listes de la majorité présidentielle.
Marc d’Héré