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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 09:43


Le premier tour des élections régionales a été difficile pour la majorité, qui a, reconnaissons le,  « pris une claque ». 

 

Pourtant, il faut attendre les résultats du second tour pour savoir si l’on peut ou non parler véritablement, comme le claironne un Parti socialiste triomphaliste,  de défaite cuisante. Défaite  qui serait effective si la majorité perdait l’Alsace et si elle se retrouvait le 21 mars avec moins de conseillers régionaux élus et moins de présidences de régions qu’en 2004. Le risque existe, mais ce n’est pas certain, rien n’est joué, et les quelques jours qui restent doivent être ceux du rassemblement et de la mobilisation.

 

C’est pourquoi, on peut trouver particulièrement mal venues (et injustes) les critiques qui se sont élevées des rangs de la majorité, ou de ceux qui se prétendent de la majorité quand tout va bien et s’en désolidarisent dès que les choses sont plus difficiles. Il s’agit, sans surprise, de cette frange droitière, qui se satisfaisait fort bien de l’immobilisme Chiraquien, qui s’est  toujours opposée à Nicolas Sarkozy,  à ses réformes comme à l’ouverture. De Juppé à Raffarin ou Baroin, ceux qui se sont bien gardés de faire campagne, se précipitent pour déplorer « la défaite », réclamer un arrêt des réformes, la fin de l’ouverture (ah ! comme l’éventuelle nomination de Malek Boutih  à la Présidence de la Halde leur déplaît…) et une « droitisation » pour récupérer, vraisemblablement, les électeurs du Front National.

 

Evidemment, ils s’empressent de  rendre  responsables des mauvais résultats, le Président de la République  et la politique que celui-ci mène avec le gouvernement de François Fillon.

Cette analyse, ou plutôt cette critique orientée, outre qu’elle aurait pu attendre la fin du combat électoral pour s’exprimer,  ne semble pas correspondre à la réalité.

 

Ce sont  les chefs de file régionaux de la majorité qui ont refusé de faire une campagne équilibrée entre le régional et le national, comme le souhaitaient Nicolas Sarkozy et François Fillon, pour se concentrer sur leur campagne locale. Certains faisant disparaître de leurs  documents de campagne, de leurs discours et de leurs argumentaires toute référence à la majorité, à la politique de réforme menée pourtant avec leur soutien, et au Président de la République. On en voit le résultat notamment dans les Régions où les têtes de listes  Nouveau centre  ou parti radical, voire UMP ont été particulièrement discrètes sur leur appartenance à la majorité (Nord ou Bourgogne par exemple), et où les résultats ont été catastrophiques. A l’inverse en Franche Comté et dans les Pays de la Loire, où les têtes de listes n’ont pas caché leur soutien à la politique du Président et du gouvernement, les résultats sont incomparablement meilleurs.

 

Tout mettre sur le dos du Président quand on a refusé une campagne nationale et toute référence à son action, c’est au moins exagéré (mais pas si surprenant, quand on voit d’où viennent ces critiques), et pas très digne. Les sondages ne confirment d’ailleurs ni leurs  dires ni leurs cris !

 

Il faudra, après l’élection,  faire une analyse sérieuse et sans tabous des résultats et le Président de la République devra juger dans quelle mesure il lui faudra répondre au message que lui auront adressé les électeurs et les abstentionnistes.

 

Pour l’heure,  il faut faire campagne avec détermination et axer cette campagne sur 3 thèmes :

 

-          Comme sur le plan national, les présidents de région de la majorité s’engagent à ne pas augmenter les impôts, en réponse à la « folie fiscale » des présidents de région socialistes.

-          La politique régionale doit accompagner et  prolonger la politique nationale  et non lui mettre des bâtons dans les roues.

-          Mettre en avant la politique écologique et pour l’environnement, mise en œuvre par le gouvernement et les importantes mesures allant dans le même sens, proposées par les têtes de listes de la majorité

 

Tout n’est pas joué. La Gauche Moderne, qui soutient clairement la politique de sortie de crise et de réforme juste du Président de la République et de François Fillon, agira activement durant les 4 jours qui restent, pour que, dans toutes les régions de métropole et d’Outre-Mer, le maximum de voix se portent sur les listes de la majorité présidentielle.

 

Marc d’Héré

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 16:19



AFP et lepoint.fr...


François Fillon a critiqué mardi les négociations à gauche pour constituer les listes du second tour des régionales, opposant leurs "tractations" au "projet cohérent" de sa majorité.


"Comme nous l'avions prévu, aujourd'hui c'est le tour des tractations à gauche alors que depuis lundi matin à la première heure l'ensemble des listes de la majorité présidentielle ont repris le chemin du combat, de la conviction des électeurs", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une réunion du comité de la majorité en présence de tous les responsables des partis qui la composent.


"Au moment où le Parti socialiste et les Verts sont en train de se partager des vice-présidences, des présidences de commission et les voitures de fonction, nous nous sommes des militants qui allons jusqu'à la dernière minute arpenter le territoire national", a aussi dit M. Fillon.


"Ce n'est pas neutre. Pour les Français ça veut dire que dans chaque région il y a des équipes cohérentes autour de leaders mis en place il y a des semaines, autour d'un projet cohérent, et de l'autre côté il y a une immense incertitude", a-t-il poursuivi.


Selon lui, malgré le mauvais score de la majorité au premier tour, "dans toutes les régions, il y a des possibilités de gagner".

"Nous nous battons et nous faisons en sorte que la gauche ait moins de régions qu'en 2004. Nous n'avons quasiment rien à perdre et tout à gagner", a-t-il estimé ajoutant: "le changement c'est nous qui l'incarnons".


"Comme tous les sondages le montrent, une immense majorité des électeurs d'Europe Ecologie ne souhaitent pas d'accord avec les socialistes et donc il est inutile de faire de l'arithmétique pour prévoir le second tour des élections", a-t-il avancé.


Et le Premier ministre de citer quelques exemples des désaccords qui persisteront selon lui à l'issue du second tour: sur un grand aéroport à Nantes, sur les contournements de Strasbourg et de Saint-Etienne et sur le projet de fusion nucléaire Iter en Paca.


Il a également critiqué l'appel de Martine Aubry à battre la droite en Languedoc-Roussillon : "c'est finalement tout pour la victoire, il n'y a plus de réflexion autour de la morale et de l'éthique. Il faut battre la droite, il faut donc élire Georges Frêche".


Comme dans tous ses discours de meeting, le Premier ministre s'en est pris à la volonté de la patronne du PS de "faire des régions des contre-pouvoirs, des bastions de la résistance au changement voulu par les Français, au moment où la situation de notre pays est la plus fragile".

"On a vraiment besoin de la synergie entre les régions et l'action du gouvernement", a-t-il jugé.

AFP

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 16:13

Une visite  et un excellent discours de Sarkozy, présentés par Le Monde. L'UMP l'évoque aussi
..

C.'était du Sarkozy de proximité. Un président qui règle les moindres détails, jusqu'à annoncer que La Poste va équiper de distributeurs de billets les bourgs centre qui n'en sont pas dotés d'ici à 2013. "C'est quoi le rôle du président de la République ? Se piquer de choses tellement grandes que personne ne les comprend", a lancé, mardi 9 février, le chef de l'Etat, la main au ciel, lors d'un discours sur l'avenir des territoires ruraux à Morée, dans le Loir-et-Cher. Il régnait une atmosphère de campagne électorale déguisée lors de ce déplacement dans la région Centre, que le secrétaire d'Etat à l'artisanat, Hervé Novelli, espère conquérir lors des élections des 14 et 21 mars.


Avant son discours, M. Sarkozy avait visité un point poste multiservices, une maison de santé 
 
pluridisciplinaire et une usine de sous-traitance automobile et aéronautique. Services publics,

santé emploi, tous les soucis de la ruralité sont embrassés.   Autographes, photographies,

petits mots gentils – "ne prenez pas froid"   merci""ça vous a réussi"

–, M. Sarkozy était en opération séduction.


Sa rencontre avec les ouvriers CGT est une aubaine. Retour aux fondamentaux de la campagne de 2007, au "travailler plus pour gagner plus". Le président de la République vante la suppression de la taxe professionnelle, la fin des 35 heures et les heures supplémentaires défiscalisées. Les ouvriers acquiescent, ils font des heures sup et paient moins d'impôts. "Ecoutez cela", lance-t-il, ravi, au Monde. Le président joue la complicité et parle football. Il est fan de tous les clubs : l'OM, les Verts légendaires de sa jeunesse avec
Dominique Rocheteau, le stade de Gerland à Lyon. Mais il doit être fidèle au Paris Saint Germain en difficultés. "On ne va pas les abandonner. L'autre jour, j'étais au mach avec Lorient. C'était dur", sourit-t-il avant de signer un autographe et de s'éclipser.


Le discours permet ensuite de corriger certains malentendus qui pourraient le brouiller avec la France rurale. A Paris et à Copenhague, on est Vert ; à Morée, plus pragmatique. Le déplacement individuel y est la priorité. "Je ne veux pas qu'on culpabilise la France rurale en disant que vous polluez quand vous vous déplacez. On ne peut pas faire un métro", explique M. Sarkozy, fustigeant "les cars ou les TER diesel qui roulent à vide". A Paris, M. Sarkozy vante les TGV. En province, il précise : "Je ne veux pas que cela se fasse au détriment des trains Corail."


Soucieux de défendre la France qui travaille, il a mis en garde les banques qui ne prêtent plus. "Je vais être obligé de revoir les banques. Je suis inquiet de ce qui se passe en ce moment", a-t-il confié. Puis il a réitéré son engagement de se battre à Bruxelles pour la préférence communautaire en matière agricole et d'instaurer une taxe carbone aux frontières.

Sûr de son effet, le chef de l'Etat a entonné un petit couplet contre la réglementation excessive, notamment celle sur les crèches et les gardes d'enfants, qui, heureusement, n'est pas obligatoire chez soi. "On viendrait nous les retirer, nos enfants", glisse M. Sarkozy. Il veut aussi "réhabiliter les produits locaux" pour qu'ils soient servis dans les cantines scolaires. Mais pour cela, il faut être souple. "On est passé dans l'excès où on ne peut plus rien faire", s'est-il désolé.


Les victimes en sont souvent les élus locaux, qui s'investissent à fond. "Etre élu de la ruralité, ce n'est pas un métier, c'est plus que du bénévolat. C'est un apostolat", salue-t-il, avant d'attaquer sans les nommer les collectivités, souvent socialistes, qui, après la suppression de la taxe professionnelle, veulent à la fois autonomie fiscale et solidarité des plus riches via la péréquation : "L'autonomie, ce n'est pas la folie fiscale qui consiste à augmenter les impôts et créer des emplois de fonctionnaires", accuse M. Sarkozy. Il se charge de défendre la réforme des collectivités locales en cours d'examen au Parlement, en glissant sur celle du mode de scrutin, totalement bloquée. Au début, il voulait supprimer un échelon, entre les communes et l'Etat. Il a changé d'avis. "C'était trop simple, car la France n'est pas une page blanche, elle a une histoire", a concédé celui qui voulait incarner la rupture en 2007.


Arnaud Leparmentier


Compte rendu fait par l'UMP:


Venu clore à Morée (Loir-et-Cher)  les Assises des territoires ruraux lancés en octobre 2009, le Président de la République a rappelé combien « l’avenir de la ruralité était un sujet majeur de cette année 2010 ».

Nicolas Sarkozy a présenté des mesures fortes qui permettront de redynamiser les territoires ruraux et d’assurer la cohérence territoriale pour les 11 millions de Français. Parmi elles :

  • améliorer la vie quotidienne en développant les services à la population dans  les transports avec des initiatives innovantes, dans la rénovation des centres-bourgs, dans l’offre de contact des services postaux…
  • favoriser l’accès au très haut débit fixe et mobile au plus tard en 2025 grâce notamment au grand emprunt.
  • développer la santé de proximité pour maintenir la qualité des soins pour tous sur tout le territoire grâce notamment au financement de 250 maisons de santé pluridisciplinaires en 3 ans.
  • donner à l’économie locale les moyens de se développer grâce aux aides aux PME locales et à l’incitation à la consommation locale

« Les assises des territoires sont le début d’un chantier de renouvellement en profondeur de notre politique pour la ruralité », a conclu Nicolas Sarkozy.

Site du Mouvement Populaire

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 14:52

Je ne partage  pas le pessimisme qu’expriment aujourd’hui certains membres de la majorité présidentielle et les médias,  sur le résultat des prochaines élections régionales. Je crois que loin de faire un grand chelem, les socialistes risquent fort de perdre de  6 à 7 Régions, 4 ou 5 au bénéfice de la majorité présidentielle (qui en outre devrait sans mal conserver l’Alsace) et 1 ou 2  au bénéfice de leurs concurrents d’Europe –Ecologie.

 

Les élections auront une forte composante nationale, et la situation difficile de l’exécutif dans les sondages actuellement fait craindre le pire à certains. Mais tout laisse à penser que le trou d’air que viennent de connaître le Président, le Premier ministre et la majorité ne durera pas (les derniers sondages montrent d’ailleurs un début de remontée). En effet celui-ci est dû à la période de  rentrée, traditionnellement difficile pour le pouvoir, à une succession de « dérapages » ou de « maladresses » comme le lapsus sur Clearstream, l’affaire Polanski, suivie de la polémique anti Mitterrand, et la question de l’EPAD…A cela s’est ajoutée la division, en grande partie artificielle, de la majorité sur les questions régionales et locales, alimentée par la volonté d’anciens chiraquiens un peu oubliés (Juppé, Raffarin, Baroin…)  de se manifester pour tenter d’exister encore un peu. Tout cela est derrière nous, l’année qui vient fera oublier les pseudo affaires et la majorité qui n’est pas si divisée que cela sur le fond des choses et n’est en tous cas pas suicidaire, refera sans difficulté son unité. Le contexte national sera nettement plus favorable dans 2 mois !

 

Autre élément d’optimisme la campagne, qui n’a pas encore vraiment démarré, se présente bien. La  majorité pourra la  centrer sur 4 thèmes forts, qui trancheront avec l’incohérence des propositions d’une opposition divisée.

 

-                             Renouvellement des équipes sur les listes d’une majorité présidentielle diverse mais rassemblée autour d’un projet,  face à une gauche profondément divisée (listes du NPA, du PC et du parti de Gauche, du PS, d’Europe écologie, du MoDem…) qui sera bien incapable de  se rassembler au second tour sur un projet commun !

 

-                             Importance d’élire  dans les Régions une majorité qui puisse agir en synergie avec la politique nationale au lieu, comme c’est le cas aujourd’hui de lui mettre des bâtons dans les roues. Cela  permettra  de rendre ainsi plus efficace la politique de relance et  la politique pour l’emploi et de créer des situations favorables à une réelle sécurité.

 

 

-                             Rupture avec une politique régionale développant la bureaucratie et les dépenses improductives, conduisant à une véritable « folie fiscale ». Les listes régionales de la majorité s’engagent, en concordance avec la politique nationale, à ne pas augmenter les impôts pendant toute la durée de  leur mandat.

 

-                             Enfin, on pourra développer une vraie politique environnementale pour les Régions, dans le prolongement du Grenelle de l’environnement, avec des mesures ambitieuses pour les transports et le logement. Une politique écologique incitative, responsable et   favorable au développement, qui refuse la décroissance prônée par les verts et l’immobilisme craintif des  socialistes.

 

Comme ce fut le cas pour les Européennes, les élections régionales devraient marquer une avancée de la majorité présidentielle  et  un succès des listes d’ouverture qu’elle présentera. La Gauche Moderne participera activement à cette campagne, consciente d’apporter à cette majorité les voix de gauche et de centre gauche, qui, dans certains cas, pourront faire la différence.

 

Marc d’Héré

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 06:47

Jean-Baptiste Garat, Le Figaro du 09 10 09...

Le projet, scindé en quatre textes, sera présenté le 20 octobre par Sarkozy.

Au bout du suspense. La réforme des collectivités locales, chantier annoncé par Nicolas Sarkozy il y a plus d'un an, s'incarne enfin dans un texte. Dans quatre textes, pour être précis, qui seront présentés par Brice Hortefeux au Conseil des ministres du 21 octobre. La veille, le chef de l'État défendra son projet à Chaumont. Le Figaro, qui s'est procuré le «projet de loi de réforme des collectivités territoriales», présente la nouvelle donne des territoires.


Premier objectif : «Réorganiser les collectivités autour de deux pôles : un pôle départements-région et un pôle communes-intercommunalité.» Cela passe, selon le gouvernement, par la création des conseillers territoriaux, qui se substituent aux conseillers généraux et régionaux. «On ne veut ni la mort des régions, ni celle des départements, assure-t-on place Beauvau. Mais nous avons calculé qu'un quart des dépenses des régions et qu'un cinquième de celles des départements couvraient des investissements croisés entre plusieurs collectivités. Le champ de la réforme s'étend donc sur quelque 18 milliards d'euros.» Sans compter les économies sur les indemnités des élus que le gouvernement compte faire en passant de 6 062 conseillers régionaux et généraux à «environ 3 000 conseillers territoriaux». Ceux-ci seraient rémunérés aux alentours de 1,2 fois les indemnités des conseillers régionaux.

 

«Nouvelles libertés locales»

 

Le gouvernement propose également l'élection des conseillers intercommunaux sur les listes des municipales, là encore «pour clarifier les débats et les investissements et restreindre le jeu de concurrence entre les collectivités». De «nouvelles libertés locales seront également offertes» aux communes, aux départements et aux régions pour fusionner. Mais, contrairement au souhait de plusieurs ténors de la majorité, «la consultation des électeurs (…) est facultative si tous les conseils généraux se sont prononcés en faveur du projet» de fusion.

Le projet fixe à 2014 l'achèvement de la couverture intercommunale. «Les préfets seront chargés d'élaborer pour la fin 2011 un schéma départemental.» «Ce travail sera fait en concertation permanente avec les élus», dit-on place Beauvau.


Pour les zones urbaines, le gouvernement propose un dispositif double. La création de métropoles regroupant «plusieurs communes qui forment un ensemble de plus de 450 000 habitants d'un seul tenant et sans enclave» et la création de «pôles métropolitains», une structure plus souple, pouvant regrouper des communes de plusieurs départements, voire régions. Les métropoles reçoivent de plein droit les compétences de gestion des voiries communales et départementales, des transports scolaires, de l'occupation des sols et de la politique d'habitat. Un «socle de compétences économiques» est transféré automatiquement en l'absence d'accord avec le département et la région. Les autres compétences des communes, des départements, des régions ou même de l'État peuvent, elles aussi, être transférées en cas d'accord. Les pôles métropolitains prendront la forme d'un établissement public en charge «d'entreprendre des actions d'intérêt métropolitain».


Dans la dernière partie du texte, consacrée à la clarification des compétences, le gouvernement prend date pour l'avenir plus qu'il ne propose de solution. Cet exercice «sera achevé dans un délai de douze mois à compter de la promulgation de la présente loi», temps de la concertation. Les compétences des départements et des régions devront être «en principe, des compétences exclusives», mais le texte ménage des «capacités d'initiative justifiée par un intérêt local» et «à titre exceptionnel, l'exercice de compétences partagées». Brice Hortefeux donne ainsi aux élus un gage de bonne volonté sur l'épineuse question de la suppression de la clause de compétence générale.

Jean-Baptiste Garat, Le Figaro

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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 07:51

Une réflexion, avant les régionales
...


La décentralisation est une des conditions de la modernisation de l’État, de l’approfondissement de la démocratie, du bon fonctionnement des services publics. Elle permet de mieux cerner les besoins, de répondre à l’aspiration des populations à maîtriser leur destin, alors que l’État central ne dispose pas des meilleurs moyens pour adapter son action aux particularités locales, même s’il doit conserver une capacité d’examen de long terme et de vision large. Elle permet aussi un meilleur contrôle citoyen sur une politique menée par des élus et des responsables proches d’eux. Les régions - et les villes, grandes oubliées de la décentralisation-  pourraient voir leurs compétences devenir majeures dans les domaines tels que les transports, le logement, la santé, la formation, l’environnement, la politique culturelle.  Ces compétences devront être propres à chaque collectivité et non se superposer ou s’enchevêtrer, comme c’est le cas aujourd’hui, ce qui nuit à l’efficacité et augmente les coûts. Les régions qui pourraient disposer de moyens supplémentaires et d’autonomie dans leur utilisation, auront toute latitude pour collaborer et contracter avec d’autres entités territoriales, y compris européennes, rechercher toutes sources de financement, rétrocéder au privé, sous condition d’évaluation, une part de l’exécution de leurs missions. La fiscalité locale devenue un « maquis inextricable », sera réformée en envisageant la spécialisation des taxes par collectivité, en édictant des règles de transparence et des modalités de contrôle.


On se dirigera vers une rationalisation des niveaux institutionnels qui aujourd’hui s’imbriquent, une simplification du « millefeuille » des territoires. On peut, pour disposer de régions suffisamment fortes, inciter au regroupement de certaines d’entre elles, envisager, après consultation des citoyens concernés,  des regroupements entre départements, entre départements et région. D’ores et déjà, les élus de ces deux collectivités pourraient être communs :  réduits de moitié, ils siègeraient  à la fois au conseil régional et au conseil général. Le développement des structures intercommunales qui concerne aujourd’hui plus des trois quarts de la population française, doit être poursuivi, leurs responsabilités élargies, leur caractère démocratique affirmé par l’élection de leurs exécutifs sur les listes municipales (méthode du fléchage).  


Les possibilités et les modalités de décentralisation peuvent être diverses.  Il  n’est pas souhaitable d’imposer des solutions uniques, l’égalité n’exige pas l’uniformité qui, pas plus dans ce domaine que dans d’autres, ne doit pas être un dogme. L’unité elle-même ne l’exige pas, qui peut se réaliser dans une juste prise en considération de la diversité, comme a pu l’écrire Edgar Pisani « il n’y a pas d’unité possible qui ne respecte la diversité ». La diversité peut être créatrice de progrès, les expérimentations, suivies d’évaluation,  peuvent être un levier du changement et de la modernisation. C’est la rigidité, l’uniformité de principe, impossible à satisfaire dans la réalité, et le refus de s’adapter à la diversité des situations qui créent souvent les injustices. Ce respect de la diversité n’empêchera pas l’échelon central de mettre en œuvre une relative péréquation des moyens permettant la solidarité entre territoires. Responsabilité et solidarité seront ainsi les principes autour desquels s’articulera la décentralisation. 

Pour montrer sa volonté décentralisatrice, l’État pourra recourir à des mesures de déconcentration : plusieurs ministères (on pense à l’agriculture et la pêche, l’environnement, l’industrie ou le tourisme…) pourraient s’installer en région, les sous-préfectures, en concertation avec les collectivités locales, seraient progressivement supprimées.

Marc d'Héré

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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 10:26


Le Figaro du 09 juillet

TRIBUNE - Par Xavier Bertrand, Dominique Perben et Jean-Patrick Courtois, Jean-François Copé et Gérard Longuet.

 Les auteurs sont respectivement secrétaire général de l'UMP, parlementaires et chargés de mission nationaux de l'UMP en charge de la réforme des collectivités locales, président du groupe UMP à l'Assemblée et président du groupe UMP au Sénat.


La décentralisation est l'une des avancées démocratiques les plus importantes des trente dernières années. Cette ambition est depuis longtemps partagée par l'ensemble des familles politiques de notre pays. Elle fut lancée par François Mitterrand et Pierre Mauroy en 1982 et approfondie par Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin en 2003 et 2004.

Agir au plus près du terrain et des besoins de nos concitoyens, libérer les initiatives des élus locaux pour trouver des solutions adaptées et pragmatiques, accroître le contrôle citoyen sur des élus plus proches, voilà des principes que nous partageons tous, à droite comme à gauche.

Pourtant, après les deux vagues de décentralisation, le bilan demeure contrasté. Ce n'est pas l'idée de décentralisation qui est en cause mais au contraire le fait que nous ne nous soyons pas assez interrogés sur les structures, les élus, les institutions qui doivent incarner et faire vivre l'action publique locale. En vérité chacun sait bien qu'en France si toutes les collectivités sont d'accord, on met deux fois plus de temps qu'à l'étranger pour réaliser un projet. Et si l'une d'entre elles s'y oppose, le projet est condamné.

Le président de la République a eu raison de lancer le grand débat de la réforme des collectivités locales en prenant le temps d'identifier les problèmes et d'imaginer les solutions. Le rapport du comité présidé par Édouard Balladur, pour ceux qui ont pris le temps d'en faire une lecture honnête, dégageait les axes principaux d'une réforme ambitieuse, consensuelle et moderne (consulter le rapport).

Depuis la remise du rapport, le Mouvement populaire a organisé dans toutes ses fédérations des débats qui ont réuni militants, sympathisants, élus de la majorité présidentielle mais pas seulement. Ces débats ont attiré au-delà de notre famille politique : des citoyens et des élus de toute tendance politique n'ont pas hésité à y participer, montrant ainsi l'intérêt des Français pour la réforme.

Que nous ont dit les Français ? D'une même voix, nos concitoyens et les élus locaux de terrain nous ont dit, en bousculant parfois de «grands élus» : «Mais qu'attendez-vous encore pour faire cette réforme ? Allez-y, on vous attend !» Ils nous ont mis face à nos responsabilités. Loin des conservatismes parisiens, ces débats montrent qu'aux yeux des Français cette réforme est évidemment nécessaire et ne peut être qu'audacieuse.

Le Mouvement populaire sera au rendez-vous de ces attentes.

Face à la confusion des structures qui s'empilent et se concurrencent, nous proposons la création de deux piliers. Le pilier territorial réunira la Région et le département. Un seul élu, le conseiller territorial, sera amené à siéger au conseil général et au conseil régional. Chacune de ces deux collectivités se verra reconnaître un ensemble de compétences propres mais ne pourra agir en dehors de celles-ci. À quoi bon multiplier les services d'action économiques ou touristiques ? À force que tous soient compétents en tout, personne n'est plus responsable de rien et nos concitoyens ne s'y retrouvent plus. Avec le conseiller territorial, nous passerons à 3 000 ou 3 600 élus pour la Région et le département contre 6 000 aujourd'hui. À l'heure où nous demandons aux Français des efforts pour réformer le pays, nous devons, nous élus de la République, montrer que nous pouvons nous aussi nous réformer.

Le pilier communal réunira la commune et l'intercommunalité. Aujourd'hui, près de 90 % des Français vivent dans une commune membre d'une structure intercommunale. Ces structures représentent 40 % des dépenses communales mais échappent au contrôle direct des électeurs. Nous proposons donc que les citoyens aient leur mot à dire dans la désignation de leurs représentants intercommunaux. Ils seront élus sur les listes municipales en même temps que les conseillers municipaux. Par ailleurs, en concertation avec les élus, la carte de l'intercommunalité sera complétée et rationalisée. À terme, l'essentiel des multiples syndicats intercommunaux a vocation à rejoindre les communautés urbaines, de communes et d'agglomération. L'élection municipale demeure néanmoins l'élection locale la plus identifiée par les Français. Le maire s'en trouve investi d'une grande légitimité démocratique. La commune doit donc être la seule collectivité conservant la clause générale de compétence.

Afin de prendre correctement en compte le fait urbain, un statut nouveau de métropole réunissant pour les 7 plus grandes agglomérations françaises (Lyon, Marseille, Nantes, Bordeaux, Lille, Toulouse et Nice) les compétences départementales et intercommunales sera créé. Elles pourront développer des politiques d'équilibre de la Région capitale et d'attractivité européenne. Ce statut sera ouvert afin que les agglomérations candidates puissent l'adopter.

Cette réforme devra comprendre des éléments de souplesse afin que les structures puissent s'adapter aux besoins de chaque territoire, qu'il soit urbain ou rural. Ainsi, si une Région veut donner une compétence à ses départements, elle pourra le faire. Au sein de chaque pilier, grâce aux élus communs, les synergies et les économies apparaîtront naturellement. Sur proposition des élus et après consultation des citoyens, les regroupements entre communes, entre départements ou entre Régions devront être facilités.

Parce que cette réforme est plus importante que les intérêts partisans, nous proposons que les nouveaux élus de ces deux piliers soient désignés en 2014. Mais parce que la réforme n'attend pas, les textes devront être votés au plus tard en 2010.

Les Français nous l'ont dit avec fermeté, il est temps de donner à la France l'organisation territoriale qu'elle mérite. Une organisation moderne, souple, efficace et économe. Le Mouvement populaire a fait ses propositions, il est prêt au débat.

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 22:04

Par Gérard Collomb, Maire de Lyon (PS
)...

Le Figaro du 10 03 09


Dépassant le clivage droite-gauche, le sénateur maire PS de Lyon Gérard Collomb adhère à l'espritdu rapport Balladur. Il estime que le chantier engagéde la réforme des collectivités locales doit s'articuler autourdes grandes métropoles.

 

Gérard Collomb.
Gérard Collomb. Crédits photo : Le Figaro

 

Le débat en cours sur le devenir de nos structures territoriales constitue un enjeu crucial pour l'avenir de notre pays.

Il serait dommageable qu'il soit dévoyé par des arrière-pensées électorales qui viseraient à gagner par un changement de la loi ce qu'on craindrait de perdre dans les urnes. Sur ce point, le mode d'élection pour les conseils régionaux retenu par le président de la République est capital. Si l'on change un type de scrutin qui favorise aujourd'hui la mise en place de stratégies globales et cohérentes au profit d'une fédération de supercantons qui aura les effets inverses, c'est la preuve que l'on est loin des ambitions prétendument affichées. Les tenants du statu quo s'en trouveraient nécessairement renforcés.

Or, aujourd'hui, nous avons besoin d'un vrai changement. Tout simplement parce que notre pays a changé, parce que l'Europe aussi a changé.


Pour qu'une réforme soit possible, il faut dépasser les querelles idéologiques pour s'attacher à prendre en compte la réalité socio-économique de nos territoires. Cela suppose de ne pas vouloir une organisation territoriale uniforme. De ce point de vue, les questions des regroupements des régions et des départements doivent être abordées de manière pragmatique.


Certaines régions ont la taille pertinente et elles correspondent à une culture commune. D'autres régions pourraient en revanche être utilement regroupées. Concernant les départements, dans les zones rurales et sur les territoires où il n'existe que des villes de petite taille, ils doivent continuer à être des pivots de la vie locale. En revanche, leur existence ne va pas de soi dans les grandes zones urbaines.


La vraie question qui détermine toutes les autres est l'émergence, en ce début du XXIe siècle, du fait urbain. Partout, les villes apparaissent comme des éléments clés de notre avenir. C'est là que se concentrent les ressources humaines, que se crée la richesse économique, que se réalise l'innovation scientifique et culturelle. C'est là aussi, hélas, que s'inscrivent les phénomènes de ségrégation et de rupture sociales.

Ce phénomène, qu'on peut constater aussi dans les villes moyennes qui désormais rayonnent sur un large territoire, rend caduque l'opposition traditionnelle ville-campagne.

L'intercommunalité a été une réponse à cette réalité. Tout en conservant l'échelon de la commune à laquelle nos concitoyens sont particulièrement attachés, communautés urbaines et communautés d'agglomération ont permis d'apporter des solutions à la bonne échelle, en matière économique, de politique du logement, d'équilibre territorial ou de création de grands événements culturels ou sportifs.


Cependant, il n'y a plus aujourd'hui de coïncidence entre leurs limites institutionnelles et leur réalité socio-économique. Pour répondre aux attentes des concitoyens dans leur vie quotidienne, comme à celles des entreprises, ces limites doivent être aujourd'hui repensées à l'échelle du bassin de vie.


La question de leurs compétences doit également être posée. Pour les agglomérations dont la population représente une part significative du département, il semble évident qu'elles devraient assurer sur leur territoire, avec leurs compétences propres, également celles du département, notamment en matière sociale. Car, en matière de logement par exemple, ces compétences sont très complémentaires.


Certaines de ces compétences nouvelles pourraient d'ailleurs être déconcentrées au niveau des territoires qui forment la communauté urbaine suivant un principe de subsidiarité.

Certaines propositions du rapport Balladur vont dans ce sens. Le président de la République a affirmé sa volonté de faire des agglomérations des acteurs majeurs de la société française, en renforçant leurs compétences et leur périmètre. C'est là la prise en compte d'une position que je défends depuis toujours.


À partir du moment où il y aurait extension du périmètre et des compétences des communautés urbaines, on voit mal comment leurs élus pourraient continuer à être désignés au second degré. Il faut donc une élection au suffrage universel.


Toutefois, dans l'attente du projet de loi, j'exprime de fortes réserves quant au mode d'élection des élus des intercommunalités défini par le rapport Balladur, et me félicite des propos du président de la République, qui renvoie cette question complexe au débat et au processus de concertation avec les associations d'élus. Le scrutin doit viser à conserver un lien avec le territoire. Il pourrait donc s'organiser sur la base des communes lorsqu'elles sont de taille importante, au niveau d'un regroupement de communes pour les autres, sur une liste distincte de celle des municipales pour garantir un réel débat démocratique sur les enjeux d'agglomération.


Cela étant, toutes ces propositions ne traitent toujours pas la question de la compétition avec les métropoles européennes. Une des leçons que j'ai tirées de la présidence des Eurocités, c'est que les onze métropoles retenues par le comité Balladur puissent soutenir la comparaison avec Barcelone, Milan, Manchester, Francfort, Munich et Turin. Le phénomène métropolitain suppose une autre dimension.


Voilà pourquoi, nous devons aller au-delà du renforcement des onze grandes agglomérations françaises visées dans le rapport. Nous devons concevoir des entités métropolitaines à une échelle plus large, de manière à pouvoir supporter la comparaison avec ces grandes villes européennes.


C'est à ce niveau-là en effet que se pose de manière pertinente un aménagement durable du territoire qui concentre développement de l'habitat et de l'économie autour des grands axes de transports en commun, tout en permettant de préserver les espaces agricoles ou naturels péri ou intra-urbains.

Cette construction métropolitaine doit être faite sur la base de l'expérimentation et du volontariat. En effet, la réussite d'une telle démarche doit se fonder sur l'adhésion de tous.

Enfin, j'insiste sur la nécessité de garder un impôt économique en lien avec le territoire. Il doit permettre aux nouvelles collectivités d'avoir des ressources pérennes d'un niveau équivalent à la taxe professionnelle. Aussi, je note que le président de la République s'engage sur la garantie de l'autonomie financière des collectivités locales et la compensation intégrale de la perte pour les collectivités de la suppression de la part de la taxe professionnelle sur les investissements.


Depuis les lois Defferre sur la décentralisation et la loi Chevènement sur l'intercommunalité, le fait urbain a été superbement ignoré. La loi Raffarin l'a uniquement abordée sous l'angle de l'aide à la pierre. Le chantier qui s'ouvre peut donc être majeur. Il suppose pour réussir que puissent s'y trouver réunies à la fois une vision ambitieuse du territoire mais aussi la prise en compte de sa diversité. C'est ainsi que l'on pourra se donner les moyens d'une croissance supplémentaire comme d'une meilleure qualité de vie pour les Français.



C'est pourquoi j'ai demandé, au titre de président de l'Association des communautés urbaines de France, à être reçu par le président de la République pour lui faire part de notre réflexion sur un sujet fondamental pour l'avenir de notre pays. Tout comme l'ensemble des associations d'élus, nous demandons à être associés à une concertation réelle.

Gérard Collomb

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 14:42


Edouard Balladur

Le Figaro du 26 02

Propos recueillis par Jean-Baptiste Garat, Philippe Goulliaud et Paul-Henri du Limbert

 

 
L'ancien premier ministre va adresser au chef de l'État deux projets de loi-cadre reprenant les propositions du comité sur les collectivités territoriales.

 

LE FIGARO. - Que vous inspirent les premières réactions au rapport du comité ?
Édouard BALLADUR. - À ce degré de mauvaise foi, elles m'inspirent une certaine surprise, aussi accoutumé que je sois à ce que sont les débats publics. Ce qui me frappe le plus, c'est qu'on puisse accorder crédit à des rumeurs colportées par les uns et les autres, sans avoir lu le texte du rapport. J'évoquerai les reproches tendant à accréditer l'idée que nous aurions voulu changer le régime électoral applicable aux élections régionales avec pour seul objectif de reconquérir les Régions aujourd'hui dirigées par la gauche. C'est faux. Il est expressément écrit dans le rapport que rien ne change pour les élections de 2010 et que la réforme du mode de scrutin n'entrera en vigueur, si on la décidait, qu'à partir de 2014.


L'émoi sur le devenir de certaines Régions est-il justifié ?

Sur cette question précise, la position du comité est simple et claire : nous considérons qu'il y a trop de Régions et qu'il vaudrait mieux qu'elles fussent plus puissantes. Pour autant, il ne nous appartenait pas de préconiser tels ou tels rapprochements qui, dans notre esprit, seraient fondés sur le volontariat des conseils élus des Régions.


Pourquoi cette agitation autour du rapport ?

Tout simplement parce que cette réforme est très difficile, beaucoup plus difficile que celle de la Constitution, puisqu'elle met en cause beaucoup d'intérêts et de positions de pouvoir.


Pierre Mauroy, membre du comité, déplore «une occasion manquée»…

Le comité a travaillé dans une ambiance bonne, cordiale, sereine, marquée par la considération réciproque. Nous sommes d'ailleurs parvenus à l'unanimité sur 16 des 20 propositions du rapport. Il y en a quatre que les représentants de la gauche, Pierre Mauroy et André Vallini, n'ont pas voté. Inutile de se le dissimuler, ce sont quatre propositions importantes, portant sur le maintien aux seules communes de la clause de compétence générale, le Grand Paris, l'élection lors du même scrutin des conseillers départementaux et régionaux, le transfert de compétences départementales aux « Métropoles » dont le rapport propose la création.


Quelles sont les lignes directrices du comité ?

Il y en a quatre : plus de puissance pour les collectivités locales, plus de démocratie, plus d'efficacité, plus de diversité. C'est à ces objectifs que répondent la création de « Métropoles », l'élection au suffrage universel des conseillers intercommunaux et de ceux des « Métropoles », une meilleure coordination des départements et des Régions, une meilleure définition des compétences pour chaque échelon, le souci que la suppression de la taxe professionnelle ne porte pas atteinte aux moyens des collectivités, la création du Grand Paris.


Le débat annuel au Parlement sur les finances locales n'est-il pas une atteinte à l'autonomie des collectivités locales ?

Il s'agit de choisir le sens de la démocratie. Je suis tout à fait favorable à la décentralisation, mais il est parfaitement légitime que le Parlement s'en préoccupe, dès lors que les collectivités locales ne perçoivent l'impôt que par autorisation parlementaire. Je souligne qu'il n'y a pas de risque d'inconstitutionnalité dès lors que cet objectif n'est pas contraignant. Nous avons d'ailleurs pris soin que l'intégralité de nos propositions ne nécessite aucune révision de la Constitution.


Une réponse institutionnelle peut-elle être apportée à la crise aux Antilles ?

Nicolas Sarkozy a proposé des États généraux de l'outre-mer. Il est probable qu'à cette occasion la question de l'avenir du statut des départements et des régions d'outre-mer sera posée. C'est une grande question qui nous invite à réfléchir aux institutions de l'outre-mer français, dans le respect, bien entendu, du principe d'égalité. En attendant que se tiennent ces États généraux, peut-être serait-il préférable que toute décision modifiant le statut actuel dans telle ou telle Région de l'outre-mer soit suspendue. Je pense au statut de Mayotte, dont la modification pourrait peut-être être reportée (Une consultation populaire est prévue le 29 mars à Mayotte, NDLR), chacun pourrait le comprendre, jusqu'à ce qu'on y voie plus clair sur l'ensemble des institutions d'outre-mer, mais je sais que cela pose le problème du respect du calendrier déjà fixé. Le comité ne s'est pas prononcé sur ces questions et s'est borné à proposer qu'une Assemblée unique se substitue aux conseils régionaux et aux conseils généraux qui régissent le même territoire.


Selon vous, quelles propositions du rapport seront retenues par le président de la République ?

Pour la révision constitutionnelle, il a retenu 80 % de nos propositions. Il faut lui laisser le temps de prendre connaissance de nos conclusions. Mais ces réformes doivent être engagées dès maintenant, il n'est que temps de décider. Il y a cinquante ans qu'on en parle, il faut passer aux actes. En même temps que mon rapport, je vais adresser au président de la République, par lettres distinctes, deux projets de loi-cadre, le premier sur le droit commun et le second sur le cas particulier du Grand Paris. Proposer deux projets distincts permet un échelonnement des concertations nécessaires et, je l'espère, un apaisement. Alors, le premier texte pourrait être discuté dès cet automne.


La crise va-t-elle compliquer votre tâche ?

Elle ne la facilite pas. Mais une des idées justes que défend Nicolas Sarkozy, c'est qu'il ne faut pas arrêter les réformes. Réformer les collectivités locales est une façon de préparer l'avenir dans un champ essentiel de la vie publique et de la vie économique. On pourra toujours nous expliquer qu'au moment où nous enregistrons près de 100 000 nouveaux chômeurs, il y a d'autres priorités. Mais on doit aussi préparer l'avenir et s'employer à faire comprendre les enjeux de cette réforme ; elle est essentielle pour notre pays, sa compétitivité, sa force économique, sa cohésion.


En prônant la concertation, ne prenez-vous pas le risque qu'il ne se passe rien du tout au final ?

Préféreriez-vous que je recommande la décision autoritaire immédiate ? Mon souhait est que le législateur décide au terme de la concertation. Quant à moi, je reprends ma liberté de parole, j'espère que nous éviterons le conservatisme et l'inertie. Quant au Grand Paris, qu'on demande aux Franciliens par référendum s'ils sont satisfaits de la situation des transports, du logement. Doutez-vous de la réponse ? Il est grand temps de sortir de la confusion.


Êtes-vous optimiste sur l'aboutissement de la réforme ?

Ce serait une belle réforme, une grande réforme. Jusqu'à présent, un effort louable de décentralisation a été engagé, mais on n'est pas allé jusqu'à son terme. On ne le pourra que si les collectivités locales sont plus puissantes. C'est notre but. Bien sûr, les premières réactions devant l'ampleur de notre projet ont été la surprise. Mais nous allons nous appliquer à expliquer, à clarifier et à débattre. Je remets le projet de loi à Nicolas Sarkozy qui nous reçoit jeudi. Ensuite, au gouvernement et au Parlement de décider.

Edouard Balladur,

Le Figaro

P.S. Nicolas Sarkozy souhaite le dépôt à l'automne d'un projet de loi d'orientation sur la réforme des collectivités territoriales, a déclaré l'ex-premier ministre Edouard Balladur aujourd'hui à l'Elysée où, entouré de son comité, il avait remis son rapport au président. AFP 5 mars.

 

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 20:11

Article et titre du point.fr du 19 02 2009
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Le Point.fr


Nicolas Sarkozy a reçu durant près de trois heures les élus des DOM pour faire le point sur la crise en cours dans ces départements. D'après les premières déclarations publiées par l'Élysée, le chef de l'État se rendra en Guadeloupe "dès le calme revenu", pour ouvrir une série d'états généraux avec tous les acteurs sociaux, économiques et politiques. Le but : débattre des grands enjeux de l'outre-mer selon un processus étalé sur trois mois. "Il s'agira de la plus grande consultation jamais réalisée en outre-mer", a assuré jeudi le chef de l'État à une trentaine d'élus de Guadeloupe, Martinique, Réunion et Guyane. Ce cycle de réunions devrait aborder les cinq thèmes de "la formation des prix, les circuits de distribution et le pouvoir d'achat", les "productions locales" et le "développement endogène", "la gouvernance au sens large", les "chantiers de la relance et les grands projets" et "la rénovation du dialogue social".


Ces consultations devraient nourrir "avant la fin du mois de mai" la première réunion du nouveau Conseil interministériel de l'outre-mer, qui déboucherait sur l'adoption d'un "vaste plan de modernisation de l'outre-mer".

D'ici là, Nicolas Sarkozy a détaillé une série de propositions destinées notamment à améliorer le pouvoir d'achat des populations de Guadeloupe, de Martinique, de la Réunion et de Guyane et promis un "effort supplémentaire" de l'État de 580 millions d'euros à leur profit, dont 280 millions pour la mise en place du revenu de solidarité active (RSA). Il a d'abord ajouté 150 millions d'euros pour financer des "améliorations" à la loi pour le développement de l'outre-mer, qui doit être examinée à partir du 10 mars prochain au Sénat.

Parmi ces pistes, il a évoqué l'extension des secteurs visés par les zones franches d'activité et l'extension des exonérations de charges auxquelles elles donnent droit, ainsi qu'un effort fiscal en faveur du logement social. Sur le pouvoir d'achat et l'emploi, Nicolas Sarkozy a proposé de travailler "à une amélioration des conditions de concurrence", notamment avec la grande distribution "pour obtenir rapidement une baisse des prix" et s'est dit prêt à "remettre complètement à plat le système de fixation des prix des carburants". Il a par ailleurs repris la proposition de François Fillon sur une "exonération des charges" sur les augmentations de salaires qu'accorderaient les entreprises à leurs salariés "sous la forme d'une prime".


L'évolution institutionnelle n'est pas un "tabou"

Le président Nicolas Sarkozy a aussi évoqué "la question de l'évolution institutionnelle de l'outre-mer qui n'est à ses yeux pas tabou". "Je suis favorable à la création d'une collectivité unique par département, si c'est le choix de la population", a-t-il donc affirmé tout en rappelant que la création de collectivités uniques, regroupant dans chaque DOM département et région, avait été rejetée lors des référendums de 2003 en Martinique et Guadeloupe. Les quatre DOM sont des régions monodépartementales. Selon le chef de l'État, "dans certains territoires, on souhaite une collectivité unique ou des habilitations législatives plus larges dans le cadre de l'article 73 de la Constitution (ndlr, relatif aux départements), dans d'autres cas, l'accès au régime d'autonomie de l'article 74 de la Constitution (ndlr, relatif aux collectivités d'outre-mer, comme la Polynésie française). "Là encore, rien n'est tabou", a insisté Sarkozy. Concernant la gouvernance des DOM, le chef de l'État s'est enfin déclaré "favorable" à la création d'une collectivité unique par département d'outre-mer, "si c'est le choix des populations".

Lors de cette rencontre, Nicolas Sarkozy est également revenu sur l'"assassinat" d'un syndicaliste du LKP en Guadeloupe. "Il n'est pas question de tolérer que, dans un État de droit comme la France, la vie de nos compatriotes soit mise en danger. Nos compatriotes attendent que l'État les protège."

Le Point.fr

 

Réactions des élus :

 

AFP et lepoint.fr


Voici les réactions de quelques élus d'outre-mer aux mesures et propositions qui leur ont été présentées jeudi soir à l'Elysée par Nicolas Sarkozy :


- Victorin Lurel, président PS du Conseil régional de Guadeloupe: "au total, sous réserve d'expertise pour celles et ceux qui sont les premiers intéressés, c'est une avancée significative (...) c'est un travail qui commence, j'espère que les partenaires qui sont en train de discuter comprendront qu'il est de l'intérêt du pays, comme disait Maurice Thorez, d'arrêter une grève et que des avancées significatives ont été faites".


- Lucette Michaux-Chevry, sénatrice UMP de Guadeloupe: "ses décisions sont claires. Il a répondu pendant des heures aux questions de tout le monde et il a essayé de bien faire comprendre qu'il a pris le temps de la réflexion et qu'il avait un projet pour répondre à nos préoccupations (...) comme on dit chez nous +il faut bon désordre pour mettre en ordre+".



- Jean-Paul Virapoullé, sénateur UMP de la Réunion: "on a eu des avancées ce soir très solides (...) les résultats ne vont peut-être pas arriver dans quinze jours, mais ça va permettre de bien débattre de ces avancées et de mettre la pression pour que nous élus et le gouvernement ne baissions pas les bras dans les mois qui viennent et pour que ce qui a été dit, soit réellement fait".

- Alfred Almont, député UMP de la Martinique: "nous avons reçu des réponses aux préoccupations qui s'expriment aujourd'hui. Les services du président ont bien travaillé. Le président prend des engagements qui sont forts (...) de vraies solutions ont été proposées, l'essentiel maintenant c'est qu'elles soient mises en oeuvre".


- Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil régional et député indépendantiste de la Martinique: "il est très difficile de dire si on est satisfait ou non. Le président a reconnu qu'il y avait crise. On lui a répondu que, même s'il n'y avait pas de crise mondiale, la situation en Martinique aurait +pété+ parce que c'est une accumulation des insuffisances passées, du mépris avec lequel nous avons par moment été traités. Nous avons des jeunes formés qui n'ont pas d'emploi, tout ça fait un mélange détonnant".

AFP et Lepoint.fr

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