Je ne partage pas le pessimisme qu’expriment aujourd’hui certains membres de la majorité présidentielle et les médias, sur le résultat des prochaines élections régionales. Je crois que loin de faire un grand chelem, les socialistes risquent fort de perdre de 6 à 7 Régions, 4 ou 5 au bénéfice de la majorité présidentielle (qui en outre devrait sans mal conserver l’Alsace) et 1 ou 2 au bénéfice de leurs concurrents d’Europe –Ecologie.
Les élections auront une forte composante nationale, et la situation difficile de l’exécutif dans les sondages actuellement fait craindre le pire à certains. Mais tout laisse à penser que le trou d’air que viennent de connaître le Président, le Premier ministre et la majorité ne durera pas (les derniers sondages montrent d’ailleurs un début de remontée). En effet celui-ci est dû à la période de rentrée, traditionnellement difficile pour le pouvoir, à une succession de « dérapages » ou de « maladresses » comme le lapsus sur Clearstream, l’affaire Polanski, suivie de la polémique anti Mitterrand, et la question de l’EPAD…A cela s’est ajoutée la division, en grande partie artificielle, de la majorité sur les questions régionales et locales, alimentée par la volonté d’anciens chiraquiens un peu oubliés (Juppé, Raffarin, Baroin…) de se manifester pour tenter d’exister encore un peu. Tout cela est derrière nous, l’année qui vient fera oublier les pseudo affaires et la majorité qui n’est pas si divisée que cela sur le fond des choses et n’est en tous cas pas suicidaire, refera sans difficulté son unité. Le contexte national sera nettement plus favorable dans 2 mois !
Autre élément d’optimisme la campagne, qui n’a pas encore vraiment démarré, se présente bien. La majorité pourra la centrer sur 4 thèmes forts, qui trancheront avec l’incohérence des propositions d’une opposition divisée.
- Renouvellement des équipes sur les listes d’une majorité présidentielle diverse mais rassemblée autour d’un projet, face à une gauche profondément divisée (listes du NPA, du PC et du parti de Gauche, du PS, d’Europe écologie, du MoDem…) qui sera bien incapable de se rassembler au second tour sur un projet commun !
- Importance d’élire dans les Régions une majorité qui puisse agir en synergie avec la politique nationale au lieu, comme c’est le cas aujourd’hui de lui mettre des bâtons dans les roues. Cela permettra de rendre ainsi plus efficace la politique de relance et la politique pour l’emploi et de créer des situations favorables à une réelle sécurité.
- Rupture avec une politique régionale développant la bureaucratie et les dépenses improductives, conduisant à une véritable « folie fiscale ». Les listes régionales de la majorité s’engagent, en concordance avec la politique nationale, à ne pas augmenter les impôts pendant toute la durée de leur mandat.
- Enfin, on pourra développer une vraie politique environnementale pour les Régions, dans le prolongement du Grenelle de l’environnement, avec des mesures ambitieuses pour les transports et le logement. Une politique écologique incitative, responsable et favorable au développement, qui refuse la décroissance prônée par les verts et l’immobilisme craintif des socialistes.
Comme ce fut le cas pour les Européennes, les élections régionales devraient marquer une avancée de la majorité présidentielle et un succès des listes d’ouverture qu’elle présentera. La Gauche Moderne participera activement à cette campagne, consciente d’apporter à cette majorité les voix de gauche et de centre gauche, qui, dans certains cas, pourront faire la différence.
Marc d’Héré