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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 18:51

Par FRANCINE GIROND membre du conseil national de la Gauche moderne.
Dans Libération.fr du 03 08 09


La ministre de la Justice devait-il demander au Parquet l’appel pour les prévenus dont les peines ont été inférieures aux réquisitions, dans le procès du «gang des barbares» ?


A contrario, remettrait-on en question la notion de grâce présidentielle, en tant qu’il s’agit du geste individuel d’un représentant de l’Etat au plus haut niveau, qui prend une décision en son âme et conscience  ?

On aurait apprécié que ceux-là même qui s’offusquent du comportement de la garde des Sceaux se soient insurgés avec la même ardeur en février 2006 lorsque l’on a découvert l’horreur du calvaire d’Ilan Halimi…


Pourquoi est-il juste que Michèle Alliot-Marie réagisse de cette manière ? Et un appel est une reconsidération, pas un jugement. Parce que ce crime est l’illustration du point de bascule d’une idéologie. Ce n’est surtout pas établir une hiérarchie du monstrueux en matière d’assassinat, que de pointer la spécificité de cette affaire. Cela ne retire rien à la conscience de la souffrance des petites victimes d’un Marc Dutroux ou du martyre de la famille Flactif. Les meurtriers, violeurs d’enfants sont des tortionnaires dont la pathologie perverse est individuelle.


Or, il est question pour Fofana et ses complices, actifs ou collaborateurs passifs, de bien autre chose : leur pathologie antisémite est non seulement idéologique, mais peut encore devenir une pathologie collective, comme cela s’est déjà produit - et se produit encore dans les pays d’un négationnisme et d’une haine d’Etat.

Il s’agit bien ici de justice et pas de vengeance, comme certains médias semblent l’orienter depuis la semaine dernière, en nous opposant deux types d’interviews. D’une part, les réactions de la famille d’Ilan - sa mère ou ses sœurs - et de l’autre, des personnes symboliques qui n’ont aucun lien affectif avec la victime - des représentants de syndicats de magistrats, etc. Ce n’est pas seulement la communauté juive qui doit s’inquiéter, mais la communauté nationale tout entière, car la déshumanisation de la victime au nom d’une pathologie idéologique met en péril notre humanité à tous. Et quand l’humanité est en danger, on peut éviter de rester calme.


Nous, citoyens français, ne devrons jamais nous remettre de ce massacre. Et que nous soyons juifs ou non-juifs, justement parce que le jeune homme a été torturé et exécuté en tant que juif.

La vie et la mort d’Ilan appartiennent à la sphère du privé, du familial, du religieux. Mais l’assassinat d’Ilan Halimi appartient à la sphère collective de notre République : c’est le deuil impossible de notre nation.

Francine Girond
La Gauche Moderne

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commentaires

A
"Nous, citoyens français, ne devrons jamais nous remettre de ce massacre...que nous soyons juifs ou non-juifs..."Pourquoi l'assassin du jeune Ilan Halimi, ainsi que ses complices ont-ils procédé avec une telle perversité, un tel racisme et un tel aveuglement ? Je souhaite revenir sur le seul point de l'aveuglement ou de la totale confusion mentale qui a accompagné les atrocités jugées. Lorsque les condamnés sortiront de prison, il leur restera de nombreuses années à vivre, la prison leur aura-t-elle fait prendre conscience de leurs aberrations ? Vu les comptes rendus du procès, je doute que ce soit le cas pour tous, crime et châtiments n'impliquent pas obligatoirement la rédemption comme dans les romans."Au milieu du chemin de notre vie, je me trouvais dans une forêt obscure, car j'avais perdu la bonne voie." L'Enfer de Dante débute par cette phrase précèdant ses rencontres avec quelques uns des plus grands criminels qui se lamentant sur leur passé.Le châtiment a porté ses fruits mais rien ne permet de le modifier pour l'éternité.Dans notre monde temporel, quels processus permettraient de remettre sur la "bonne voie" ceux dont les comportements insensés ont motivé la condamnation ?  Je ne crois pas aux miracles que la littérature pourrait opérer, quant au lavage de cerveau, c'est le viol de la personne qui le subit. Dans la mesure où un condamné est appelé à ressortir de prison, au moins en France, un jugement ne devrait-il pas  prévoir que le retour à la société doit s'accompagner de l'obligation de respecter les Citoyens qui la composent ? A un moment où l' Administration judiciaire rencontre des difficultés de tous ordres, cette question peut apparaître comme une complication supplémentaire mais dans ce cas le fonctionnement de notre société devrait comporter des mesures pour empêcher que de nouveaux "gangs des barbares" sévissent à nouveau ce qui paraît tout aussi impossible. Prévenir ou guérir radicalement, des choix devraient être clairement formulés. Merci pour les réactions.    
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