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 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 07:26

Par Elie Arié
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Une des raisons de la pauvreté du débat politique, en France, est que l’opposition (qu’elle soit de droite ou de gauche) critique de façon systématique et automatique toute réforme du gouvernement, même celles qu’elle aurait elle-même réalisées si elle était au pouvoir ; pour ne prendre que des exemples récents :
- le vote de la gauche contre la réforme hospitalière Bachelot, qui reprenait, pour l’essentiel, les propositions du programme du Parti Socialiste (notamment la transformation des ARH en ARS, le regroupement des plateaux techniques dispersés dans de grands centres, la budgétisation des hôpitaux en fonction de leur activité réelle, etc.),
- le vote de la droite contre les mesures promulguées par Dominique Strauss-Kahn, lorsqu’il était Ministre de l’Economie, pour préparer le passage à l’Euro, mesures qu’elle aurait évidemment mises en œuvre si elle était au pouvoir à ce moment-là.

Cette opposition qui se veut « radicale » ne trompe personne, parce que chacun a pu constater que, depuis la ratification du traité de Maastricht, gauche et droite mènent des politiques assez voisines lorsqu’elles sont au pouvoir, les marges de manœuvre que leur laissent les traités européens qu’elles ont toutes deux ratifiés étant devenues assez faibles, et plus de 70 % de la législation française étant maintenant constituée de transpositions devenues obligatoires, dans le droit français, des directives de la Commission de Bruxelles.

Pour s’en convaincre, il suffit :
- de dresser la liste assez longue des réformes de Sarkozy contre lesquelles la gauche a voté, mais auxquelles elle ne touchera pas si elle revient au pouvoir, bien contente que le « sale boulot » ait été fait : réforme des régimes spéciaux de retraite, réforme hospitalière, autonomie des Universités, réforme de la Constitution augmentant les droits du Parlement, suppression de la publicité à la télévision publique, RSA, modification du statut de la poste, etc.,
- de constater l’absence de contre-propositions à la façon dont Sarkozy a géré la crise économique et financière, les critiques ayant successivement porté sur l’insuffisance de la relance de la consommation, puis…sur l’excès de la dette : deux critiques strictement contradictoires !

Le résultat de ce comportement qui se croit radical est la perte de toute crédibilité d’ un discours qui est perçu comme « Je ne sais pas encore de quoi il s’agit, mais je voterai contre puisque c’est le pouvoir  qui le propose, même si j’aurais voté pour si j’étais au pouvoir » : et, encore une fois, ceci est aussi vrai pour la droite que pour la gauche lorsqu’elles sont dans l’opposition. Ce qui est automatique, mécanique et prévisible n’est jamais crédible.
Ce comportement était justifié lorsque gauche et droite étaient porteuses –au moins en théorie- de deux projets de société totalement différents et incompatibles entre eux ; ce qui n’est plus le cas depuis que le Parti Socialiste s’est rallié à la social-démocratie (1983), puis à l’Union Européenne, puis au social-libéralisme (gouvernement Jospin).

On peut opposer à ce comportement celui des oppositions de toutes les grandes démocraties occidentales ( Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, pays scandinaves, etc.), qui votent certaines mesures proposées par les gouvernements, et proposent pour d’autres des amendements souvent acceptées par le pouvoir : il reste alors celles contre lesquelles elles votent, qui permettent aux citoyens de bien voir où se situe le clivage entre pouvoir et opposition, ce qui changerait s’ils décident de porter l’opposition au pouvoir, et de voter alors en connaissance de cause.

Ce comportement se traduit souvent par l’existence d’un « shadow-cabinet » , avec des responsables de l’opposition pour chaque Ministère du gouvernement, précisant à chaque débat parlementaire ce qu’ils feraient et ce qu’ils ne feraient pas: elles évitent la promesse si ridicule et jamais tenue en France d’un « projet crédible de l’opposition » : son contre-projet est visible à chaque débat parlementaire et se construit au jour le jour sous les yeux de l’opinion publique, sous forme de contre-propositions concrètes et non de phrases creuses sur « un nouveau projet de civilisation » « l’entrée dans la post-modernité », etc., dont personne ne sait ce qu’elles recouvrent…en particulier ceux qui tiennent ce discours.

C’est sans doute cette opposition mécanique, systématique  et pavlovienne de l'opposition  (qu’elle soit de droite ou de gauche) qui est responsable de la pauvreté du débat politique et démocratique en France.

Elie Arié
article publié aussi sur Marianne 2


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