Alors qu’on se dirige vers la fin de la longue crise de la réforme des retraites, c’est le remaniement qui va venir au premier plan de l’actualité. Rien ne filtre sur les décisions du Président de la République, et il ne serait pas très sérieux de se livrer au jeu des pronostics pour essayer de déterminer qui sera nommé Premier ministre.
Pourtant, quelque chose me dit que ceux qui apparaissaient il y a peu comme les deux favoris – François Fillon et Jean-Louis Borloo - ont sans doute compromis leurs chances de devenir ou de rester Premier ministre.
Fillon a soutenu cette réforme sans beaucoup d’enthousiasme. Sur le plan pédagogique, ses interventions, notamment sa dernière « apparition » sur TF1, ont été nulles, presque contre productives. Et puis, il partage avec Jean-Louis Borloo l’échec de la crise de l’approvisionnement en essence.
Borloo, justement, s’est tenu constamment à l’écart de la réforme des retraites, n’intervenant jamais pour la défendre ou l’expliquer. Ministre de l’énergie, il a laissé se développer, sans réagir, la crise de l’approvisionnement en essence, et s’avère incapable de la contrôler et de la juguler. Les informations erronées et rassurantes qu’il donnait ont conduit à une grave sous estimation de l’ampleur de la crise et ont amené les membres du gouvernement qui se « mouillaient », à faire des déclarations sans rapport avec la réalité vécue sur le terrain.
Tous les deux, l’un en tant que chef du gouvernement, l’autre en tant que ministre de l’énergie, n'ont pas vraiment assumé leurs responsabilités et ont fait preuve, au minimum, de mollesse et de laxisme. Sans doute pour ne pas compromettre leur image future dans un conflit social.
J’ignore ce que sera la décision de Nicolas Sarkozy, mais je ne serais pas étonné, que son choix, in fine, se porte sur une autre personnalité pour diriger le futur gouvernement de la France. Et ce serait juste.
En ce sens, parce qu’elle a permis d’en apprendre beaucoup sur les hommes au pouvoir, cette crise aura finalement été utile.
Marc d’Héré
P.S. Borloo et le gouvernement ont l'air de se décider à régler le premier problème qui est le manque d'essence à la pompe (cela dit il reste plus de 2.500 stations service en panne!). Mais rien n'est encore fait pour le problème qui va surgir, celui des raffineries. Les 12 raffineries sont en grève. Or ce sont elles qui fournissent les dépôts d'essence. Lorsque ceux-ci commenceront à avoir des difficultés de réapprovisionnement, ils demanderont des livraisons de carburant aux raffineries...Or pour relancer celles-ci il faut plusieurs jours, puis plusieurs jours pour livrer les dépôts et plusieurs jours encore pour arriver dans les stations services. Il paraîtrait donc prudent de commencer à faire les réquisitions nécessaires pour relancer les raffineries.
P.S. 2: le vote bloqué au Sénat! Etait-ce vraiment nécessaire? Comme si on ne pouvait pas supporter 3 jours de plus les sottises des socialistes.