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….Certainement pas le Président. Martine Aubry représenterait l’adversaire idéale de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, où on voit mal comment elle pourrait l’emporter.
Martine Aubry manque de crédibilité. Deux éléments, dont elle ne parviendra pas à se défaire, la plombent : les 35 heures qu’elle a imposées, et continué à défendre, même après qu’une majorité des Français ait été convaincu de leur nocivité. Elle restera la « dame des 35 heures » ! Et puis la manière indigne dont elle a pris le pouvoir au PS, avec les tricheries et les fraudes, dans sa propre fédération, celle du Nord, sans lesquelles Ségolène Royal aurait été élue première secrétaire. On en parle moins, mais ce n’est pas oublié et, dans une campagne, elle ne manquerait pas de voir ressurgir cette faute contre l’éthique, particulièrement inadmissible et impardonnable pour la fille d’un Jacques Delors, unanimement respecté.
Elle manque aussi de crédibilité car son discours est tout sauf clair. Sur les retraites, elle a changé plusieurs fois de langage, et de position. Le socialiste Malek Boutih a déclaré : « Martine Aubry a un problème avec la vérité politique…Il n’y a qu’à voir la manière dont elle a slalomé sur le dossier des retraites ». Il avait déjà déclaré au mois de juin dernier : « Jacques Delors a souhaité ne pas prendre le pouvoir pour ne pas mentir. Sa fille, elle, ment en permanence pour avoir le pouvoir. » Et le 10 octobre, c'est le député socialiste Jean-Marie Leguen, proche de Dominique Strauss-Kahn qui déclare que la radicalisation du mouvement contre la réforme des retraites, "ne serait pas forcément rendre service aux salariés, ni au mouvement social", au moment même où Martine Aubry se radicalise. Il est vrai que le FMI, présidé par ce même DSK, a établi un rapport soulignant que la meilleure solution pour une réforme des retraites est de repousser l'âge légal de 2 ans. Ce que Martine Aubry refuse absolument, après l'avoir plus ou moins admis!.
Manque de crédibilité encore pour une première secrétaire incapable de trancher, de choisir, ou de faire choisir son parti sur les sujets de fond. Le PS d’Aubry n’a aucun projet, ni l’ombre d’un programme, et lorsqu’il prétend, par la voix de sa première secrétaire, revenir, au cas où il reprendrait le pouvoir, sur l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, près de 65% des Français n’y croient pas ! Seule avancée de Martine Aubry cette fameuse et fumeuse société du « care » qu’elle nous annonce et qui laisse abasourdis ses camarades, sceptiques ou franchement rigolards les Français, ceux du moins qui comprennent ce qu’elle a voulu dire !
Manque de crédibilité encore du fait des oppositions qu’elle provoque dans son parti, de la part des « réalistes » ou des sociaux démocrates sincères, à commencer par François Hollande, qui la voient jour après jour se rapprocher de l’extrême gauche, et se cantonner, par manque d’idées, dans un « anti sarkozysme » systématique et parfois injurieux. Et elle a le talent de faire revivre une opposition qui avait quasiment disparue, quand, par manque de courage, elle a refusé de débattre des retraites à la télévision, laissant Ségolène Royal y aller à sa place, faire un show remarquable et s’affirmer de nouveau comme sa grande rivale! Même chose hier où elle laisse Ségolène Royal intervenir sur la politique étrangère du PS et se payer le luxe de demander l'unité du parti. Derrière qui?...
Enfin, Martine Aubry manque totalement du charisme nécessaire pour une campagne aussi personnalisée que la campagne présidentielle. Susciter l’enthousiasme est nécessaire si l’on veut pouvoir mobiliser ses partisans et empiéter sur le terrain de l’adversaire. Malgré ses faiblesses, malgré ses foucades, malgré sa solitude, Ségolène Royal est parvenue à réaliser un score honorable en 2007, car elle a su susciter l’enthousiasme ! Qui pourrait s’enthousiasmer pour Martine Aubry ?
Article de Marc d’Héré