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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 10:22


Nous sommes au cœur de la crise mondiale, à son point le plus aigu, le plus douloureux, il n’est donc pas surprenant, compte tenu des coutumes françaises, que se déploient grèves et manifestations (même si, curieusement, la majorité de ceux qui manifestent,  les agents du public, sont ceux qui souffrent le moins de la crise).

  

La journée de protestation du 19 mars a été  importante, elle a montré la grande inquiétude et le désarroi  de la population,  mais je ne pense pas qu’elle ait témoigné, contrairement à ce que prétendent la plupart des commentateurs, une montée de la contestation vis-à-vis du gouvernement. Plusieurs faits illustrent cette opinion.

 

Les grévistes de la fonction publique ont été nettement moins nombreux que lors du 29 janvier dernier et si les manifestations ont attiré davantage de monde (environ 10% de plus), cela est sans doute dû au grand beau temps, à la présence accrue d’étudiants et de lycéens, et au plus grand nombre de manifestants du privé, victimes de licenciements ou menacés de plans sociaux. La crise a comme principale conséquence une progression très rapide du chômage, et les nouveaux chômeurs ou ceux qui craignent très directement pour leur emploi viennent très naturellement grossir les rangs des mécontents, des protestataires et donc des manifestants.

Mais ce n’est pas directement et prioritairement contre le gouvernement que ceux-ci manifestent: le Medef qui fait preuve de cécité et d’intransigeance, les patrons qui licencient brutalement ou qui refusent de négocier  étaient  -  à la différence de ce que l’on avait constaté lors de la journée du   29 janvier -   tout autant la cible des manifestants que le gouvernement et sa politique.
D’ailleurs, la moyenne des 8  sondages d’opinion réalisés au  mois de  mars vient confirmer que le gouvernement et le Président ne subissent pas une baisse de popularité, mais au contraire même une légère remontée par rapport au mois de février.

 

La réponse du gouvernement à cette journée de protestation a été responsable et  sensée: pas de nouvelles mesures sociales immédiates, évaluation dans les prochains mois, avec les partenaires sociaux, des importantes mesures déjà prises et de leurs effets ;  corrections éventuelles et mises en œuvre de  mesures complémentaires si cela s’avère nécessaire.
A cette réponse s’ajoute le plan très ambitieux  de Martin Hirsch sur l’emploi des jeunes, qui propose à 30.000 jeunes de s’engager dans un service civique avec une rémunération minimum, et une aide importante de l’Etat pour aider à l’embauche de jeunes dans les entreprises (1,5 milliards remboursés progressivement par les entreprises).

 

Doit-on faire plus ? Il y a eu, au sein de la majorité un débat sur des mesures propres à faire participer  davantage les très hauts revenus à l’effort national. Pierre Méhaignerie envisageait une contribution exceptionnelle, et limitée aux années 2009 et 2010, pour les revenus annuels supérieurs à 300.000 euros. Cette contribution, qui serait venue abonder le fonds d’investissement social créé à la demande de la CFDT, était un moyen de répondre au sentiment  que la politique menée n’était pas assez équitable et que l’on demandait moins d’efforts financiers aux plus riches.
Correspondant à la réalité ou non, sans doute exagéré, ce sentiment,  largement  partagé en tous cas méritait une réponse et celle proposée par Pierre Méhaignerie était, à mon avis, la bonne. Le gouvernement n’a pas jugé opportun d’aller dans ce sens. L’idée ne doit pas être abandonnée et il faudra l’évoquer à nouveau, même si le refus de François Fillon et de Nicolas Sarkozy de la prendre en compte a sa cohérence et  peut se comprendre.  

 

Quoiqu’il en soit, face à une  situation qui restera encore très  difficile pendant quelques mois,  les premiers effets positifs du plan de relance et des mesures sociales,  les résultats que l’on peut espérer significatifs de la réunion du G20, le 2 avril à Londres, et  l’action  à la fois responsable et ouverte du gouvernement,  peuvent contribuer à faire, lentement, diminuer l’inquiétude et renaître un début de confiance, condition nécessaire à une réelle reprise.

 

Marc d’Héré

 

 

 

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commentaires

M
Le conseiller spécial de l'Elysée Henri Guaino a rappelé aujourd'hui que le patronat devait faire des propositions sur la rémunération des dirigeants d'entreprise avant le 31 mars, précisant que ce n'était "pas une invitation" du gouvernement mais "un ultimatum".<br /> <br /> "Si personne ne veut être raisonnable, on aura toutes les solutions possibles sur la table", a-t-il prévenu. "Il n'y a pas forcément besoin d'une loi", "s'il en faut une il y en aura une mais ce n'est pas forcément le meilleur instrument", a-t-il toutefois indiqué.<br /> <br /> "Chacun doit prendre conscience de ses responsabilités morales, on ne peut pas tout traiter que par des lois, les lois elles viendront, les sanctions elles viendront si c'est nécessaire, mais s'il n'y pas de civisme, s'il n'y a pas de morale, alors nous courons tous collectivement à la catastrophe", a-t-il dit. Il s'est prononcé contre "des mesures ponctuelles, des lois ponctuelles au jour le jour en fonction des émotions de la crise".<br /> <br /> AFP
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M
Les mesures de relance. Le chef de l'Etat a été clair. Tout en défendant les mesures déjà mises en place, il a annoncé que "si la situation devait se dégrader, nous ferions davantage". Mais "la sagesse, le bons sens, le sang froid commandent d attendre que tout ce qui a été décidé soit mis en œuvre, qu'on laisse le temps à toutes ces mesures de produire leurs effets", a-t-il affirmé. Pour ce faire, il a proposé aux partenaires sociaux d'évaluer "avant l'été" les mesures du gouvernement. "Au vu de la situation économique et sociale, nous réfléchirons, si cela est nécessaire, à d'autres mesures", a-t-il ajouté. Plus globalement, il a assuré qu'il n'arrêterait pas les réformes et qu'il ne sera pas "le président de la République qui augmente les impôts". "Augmenter les impôts, ce serait diminuer un peu plus nos chances de renouer avec la croissance", a-t-il estimé, justifiant à nouveau la mise en place du bouclier fiscal.<br /> Le Monde.fr
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M
10 millions d'euros. C'est le montant que va mettre l'Etat pour venir en aide à Heuliez, menacé de cessation de paiement en avril. Le Fonds stratégique d'investissement (FSI) investira dans le capital d'Heuliez, à trois conditions : «qu'il y ait un vrai projet industriel réaliste, qu'il y ait un tour de table financier, et les actionnaires du groupe doivent participer à ce tour de table», a indiqué mardi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, lors d'une conférence de presse à Bercy. <br /> <br /> «Les dirigeants d'Heuliez doivent accompagner le mouvement. On ne peut pas imaginer que l'Etat aide cette entreprises sans que la famille (Queveau, actionnaire majoritaire d'Heuliez, ndlr) accompagne ce plan», a-t-il insisté.<br /> <br /> ...... Le fait que l'Etat entre au capital d'Heuliez pourrait couper court à la polémique déclenchée lundi par Ségolène Royal. La présidente socialiste de la Région Poitou-Charentes était venue hier chez l'équipementier automobile en difficulté Heuliez pour manifester avec les salariés inquiets pour leurs emplois. Elle s'était à cette occasion inquiétée d'éventuelles pressions du groupe Bolloré, qui développe une voiture électrique, pour faire échouer l'octroi d'un financement à Heuliez de 10 millions d'euros par l'Etat, via le Fonds stratégique d'investissement.<br /> <br /> Bolloré a répondu ce matin, condamnant « les insinuations de Madame Ségolène Royal concernant la concurrence qu'il aurait avec Heuliez». « Le groupe Bolloré rappelle qu'il n'est en aucune façon concurrent de la société Heuliez, mais seulement un fournisseur potentiel de batteries et de supercapacités. » a indiqué le groupe dans un communiqué. <br /> <br /> AFP<br /> <br /> Toujours les mêmes méthodes de Royal!
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M
Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a indiqué, à propos des stock-options, que son parti présenterait en avril des propositions qui "iront très loin" dans le partage de la valeur dans l'entreprise, dans un entretien à paraître demain dans les Echos.<br /> "L'UMP soutiendra les initiatives législatives du gouvernement ou sera à l'initiative de textes parlementaires. D'ailleurs, en avril, nous présenterons nos propositions pour favoriser un meilleur partage de la valeur dans l'entreprise, qui seront issues des travaux d'Eric Besson et de Frédéric Lefebvre. Nos propositions iront très loin", affirme M. Bertrand alors que le chef de l'Etat se déplace demain dans sa ville de Saint-Quentin.<br /> <br /> "C'est invraisemblable qu'il ait fallu toutes ces interventions politiques pour que les dirigeants (de la Société générale, ndlr) renoncent aux stock-options", a-t-il ajouté.<br /> En revanche M. Bertrand s'est montré prudent sur la question de plafonner la rémunération des patrons d'entreprises, évoquée par l'UMP Christian Estrosi.<br /> "En France se pose plutôt la question des écarts de salaire et des augmentations pour les résorber. Que les salaires de quelques-uns s'envolent quand ceux du plus grand nombre stagnent, ce n'est pas normal. Et nous proposerons là encore des évolutions législatives fortes", a déclaré M. Bertrand.<br /> "Je suis dans un esprit collectif", a-t-il par ailleurs répondu interrogé sur le patron des députés UMP Jean-François Copé qui s'est présenté comme "celui qui dit des vérités qui dérangent".<br /> AFP
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E
Le principe des stock-options, consistant à intéresser les dirigeants à la réussite de leur entreprise, n'est pas, en soi , absurde, mais il lui manque évidemment quelque chose pour que ce principe soit une réalité: qu'elles ne puissent pas être revendues tant que le dirigeant fait partie de l'entreprise.<br /> <br /> Ça n'a évidemment aucun rapport avec les bonus ou les parachutes dorés, déconnectés des résultats de l'entreprise.<br /> <br /> Par ailleurs, aucune interdiction de ma part à continuer à interpréter la participation aux manifestations en fonction de la météo (c'est le retour à la "théorie des climats" de Montesquieu); je note simplement qu'alors que, d'habitude, on explique l'affluence importante par le beau temps, ici on attribue une éventuelle affluence moins importante le 1er Mai prochain également au beau temps...Je voudrais comprendre, c'est tout...
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M
<br /> Oui, mais ce système présente l'inconvénient de ne concerner que la valeur boursière de l'entreprise...Ce n'est pas forcément très sain. Cela dit il faut effectivement voir comment légiférer sur<br /> l'ensemble de ces rémunérations. On y vient je crois, c'est excellent et va dans le sens de cette moralisation si nécessaire. <br /> <br /> <br />
M
Les critiques redoublent en France sur les stock-options après la polémique déclenchée par le plan d'octroi aux dirigeants de la Société Générale, le gouvernement s'interrogeant sur leur "pertinence" et n'excluant pas de recourir à la loi pour les encadrer.<br /> <br /> Les quatre principaux dirigeants de la banque française ont renoncé complètement dimanche aux stock-options qui leur avaient été attribuées mercredi, dont 70.000 au président Daniel Bouton et 150.000 au directeur général Frédéric Oudéa.<br /> <br /> Après cet épisode, le gouvernement s'interroge sur la "pertinence" du dispositif, qui permet à des cadres ou dirigeants d'acheter des actions à un cours avantageux en engrangeant des gains si le cours de Bourse a grimpé, sans perdre d'argent s'il a reculé.<br /> <br /> "Quand les actions baissent (...), les salariés qui en ont reçues sont un peu floués" et "quand les actions montent extraordinairement, c'est une augmentation de la rémunération qui n'est pas toujours justifiée", a souligné dimanche la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
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E
Il faut vraiment cesser avec l'argumentation météo des succès des manifestations: s'il y a du soleil, il y a moins de monde, et s'il pleut, il y a moins de monde aussi...
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M
<br /> Ah bon il faut cesser? Le Dr Arié en a décidé ainsi...<br /> <br /> Et pourtant, vois-tu on continuera, dans la mesure où cela peut avoir une importance. Bien entendu, ce ne peut pas être la seule raison d'un afflux ou d'un manque de manifestants, mais cela joue,<br /> et il est surprenant que tu veuilles interdire de l'évoquer..<br /> <br /> <br />
M
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, a estimé lundi qu'il faudrait "légiférer sur certains points" pour "mieux partager la richesse", après la polémique autour des stock-options attribuées aux hauts dirigeants de la Société Générale, qui y ont finalement renoncé.<br /> <br /> "Le sujet est de mieux partager la richesse, et il faudra légiférer sur certains points", a déclaré M. Lefebvre lors du point de presse hebdomadaire de l'UMP.<br /> <br /> "L'attitude absolument intolérable des dirigeants de la Société Générale, qui ont fini par entendre raison après beaucoup de démonstration de leur déconnexion de la réalité, ne rend que plus important" ce travail, a-t-il dit, annonçant des propositions de l'UMP "dans un premier rapport d'étape" à la "mi-avril".<br /> <br /> "C'est se foutre du monde que ce type de comportement", a-t-il dit. "Un certain nombre de patrons n'ont pas l'air de comprendre qu'en temps de crise, il faut qu'ils aient des comportements vertueux, on est bien décidé dans ce cas-là à légiférer".<br /> <br /> AFP
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A
D'autre part l'hypothèse de l'influence du soleil sur le nombre de manifestants pourra être avancée par les syndicats le 1er mai si les cortèges sont moins fournis (genre : mieux vaut la plage que les pavés... surtout quand on a pas de vacances). Alors que, si ça se trouve ce sera grâce aux retombées du plan de relance, du début de la reprise, du sommet réussi du G20 qui auront contribuer à rassurer les gaulois raleurs.
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M
<br /> En tous cas, je crois vraiment que ça a joué cette fois-ci...Pour le 1er mai, si les syndicats confirment cette date ils jouent gros, car s'il y avait moins de monde, on ne pourrait pas ne pas<br /> interpréter cela comme une baisse de la mobilisation. Une chance pour eux on ne pourra pas noter une nouvelle baisse des grévistes...<br /> <br /> <br />
A
Pour reprendre ton expression de "coutume française" je dirais qu'à force d'être descendus dans la rue pour tout et n'importe quoi les français ont effectivement accrédité l'idée que c'était devenu un sport national, presque un divertissement. Il n'en reste pas moins, qu'en la circonstance, descendre dans la rue est la moindre des choses quand on patît un temps soit peu de cette crise et qu'on en a compris les origines (des excès inadmissibles). Je confirme que dans ma ville de province les slogans et pancartes présents dans le cortège laissaient entrevoir une colère diffuse et multiforme qui allait du slogan fourre-tout-anti-Sarkozyste à la dénonciation précise de faits de société (la bourse, les paradis fiscaux, les bonus...). J'étais moi-même dans la rue sans AUCUNE revendication catégorielle précise, ni augmentation, ni abrogation de quoi que ce soit. Par déformation professionnelle sans doute, j'ai mémorisé des jeux de mots sur le bouclier fiscal, la bourse, le nom de Sarkozy, la richesse, la crise, c'est à dire plein de petites choses mélées qu'on ne trouvait pas dans les manifestations "traditionnelles" de ces dernières années !
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M
<br /> <br /> Effectivement le côté fourre-tout de la manifestation ne m'avait pas échappé...<br /> <br /> Je constate seulement, que Sarkozy et le gouvernement n'étaient pas la cible unique et que le Medef et les patrons l'étaient aussi, ce que je trouve tout à fait intéressant et légitime.<br /> <br /> Par ailleurs les réponses du gouvernement à cette manifestation sont, me semble-t-il, responsables. Et on a bien besoin de responsabilité ces temps-ci...<br /> <br /> <br /> <br />