Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PRESENTATION

 

 

Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

Recherche

Archives

16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 13:23

par Nicolas Baverez, Le Point du 12 02 09
...


L'année 2009 sera décisive

pour la trajectoire de la crise et, partant, pour la mondialisation. Non qu'elle puisse voir une reprise de l'activité : après la crise immobilière en 2006, la crise du crédit en 2007, la crise financière en 2008, 2009 est placée sous le signe d'une crise économique et sociale mondiale, avec une croissance nulle et 51 millions de chômeurs supplémentaires, selon l'OIT. Mais elle jugera de l'efficacité des politiques mises en place depuis l'automne 2008 pour sauver le système bancaire, enrayer la déflation, endiguer les pressions protectionnistes.
Soit la récession est bloquée, et l'espoir d'une lente et chaotique amélioration à partir de 2010 renaît. Soit la cascade des faillites et des suppressions d'emplois s'emballe, ce qui conduit à une désintégration des échanges et des paiements mondiaux, ouvrant la voie, comme dans les années 1880 ou 1930, à une longue stagnation et à des troubles politiques aigus.


Deux éléments seront déterminants

la vitesse de déploiement des plans de relance nationaux et la réunion du G20, en avril, à Londres, qui tranchera sur la volonté réelle de doter le capitalisme mondialisé d'institutions et de règles fiables.
Dans tous les cas, des mesures hétérodoxes seront requises, a fortiori si la situation venait à se dégrader. Ainsi des banques qui ont constaté 1 000 milliards de dollars de dépréciation sur 2 500 milliards de pertes et qui vont devoir faire face à la multiplication des défaillances d'entreprises : dans bien des cas, leur survie comme le maintien de l'activité de crédit passeront par la création de structures de défaisance et par la nationalisation, comme au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis.
Ainsi des banques centrales, qui, au-delà des taux zéro, s'engageront dans le rachat sur le marché d'actifs toxiques et de titres de la dette publique.
Ainsi des gouvernements, qui seront amenés à amplifier et diversifier les mesures nationales de soutien à l'activité tout en coordonnant leurs interventions.
Ainsi de l'Union européenne et de la zone euro, dont les instruments traditionnels-régulation du grand marché par la concurrence, politique monétaire centrée sur la lutte contre l'inflation, pacte de stabilité-ont implosé sous le choc de la déflation et qui devront faire preuve d'une solidarité accrue vis-à-vis des pays les plus menacés : l'Europe méditerranéenne et les nouvelles démocraties, en raison du rationnement des financements et de la hausse du coût de la dette ; l'Espagne, en raison du chômage (20 % de la population active en 2010) ; le Royaume-Uni, en raison de l'endettement des ménages (160 % du revenu disponible), du poids de la City (25 % du PIB), de l'ampleur de la bulle immobilière et de l'extinction progressive de la rente pétrolière de la mer du Nord.


Loin d'être protégée par son modèle

économique et social, la France est particulièrement exposée. Elle a été rattrapée par la crise au moment même où elle s'engageait dans la modernisation de ses structures productives, cinq à vingt ans après les autres grands pays développés. Le niveau élevé des dépenses publiques (54 % du PIB) et de l'emploi public (25 % du PIB) freine à court terme la baisse de l'activité et la remontée du chômage.
Mais quatre contraintes enserrent les stratégies de reflation et retarderont la sortie de crise. La contrainte financière, avec une dette publique de 66 % du PIB en 2008 et qui va s'élever au-delà de 80 % en 2012.
La contrainte extérieure, avec un déficit commercial de 55 à 56 milliards d'euros en 2008, qui oblige à user avec prudence des mesures de soutien à la consommation, sauf à refaire les erreurs de 1981 en ruinant le pays au bénéfice des nations exportatrices, Allemagne et Chine en tête.
La contrainte productive, avec une envolée des faillites (58 000, en hausse de 15 % en 2008) sur fond de chute des marges des entreprises depuis 2000 (moins de 30 % de la valeur ajoutée).
La contrainte sociale, enfin, avec un chômage de masse qui n'a jamais été éradiqué depuis les années 70, contrairement à l'immense majorité des économies développées.


Voilà pourquoi relance et réforme sont indissociables

Et ce d'autant que la crise, même si la déflation est désamorcée, débouchera sur une phase durable de croissance molle et de chômage élevé, tout en imposant une refonte de la régulation du capitalisme.
En France d'abord, où la relance doit être mise au service de la productivité via l'investissement productif et la recherche, garants de l'emploi présent et à venir, via la réforme du secteur public-qui a confisqué le surplus de richesse produit au détriment du travail depuis vingt ans-, via la formation et la lutte contre l'exclusion. La meilleure défense de la consommation et du pouvoir d'achat, c'est l'emploi-au moment où la baisse des prix améliore le revenu réel des ménages. Le meilleur vecteur de la sortie de crise, c'est la reprise du crédit et la restructuration des secteurs les plus touchés-banque et automobile en tête.
En Europe ensuite, dont les institutions ont fait la démonstration de leur fragilité en même temps que la crise provoquait une renationalisation et une divergence explosive des politiques économiques. D'où la nécessité de coordonner les programmes de relance entre les pays excédentaires, qui doivent privilégier la consommation, et les pays déficitaires, qui doivent cibler l'investissement. D'où la nécessité d'un gouvernement économique de la zone euro qui puisse être étendu au Royaume-Uni et d'une révision des missions de la BCE.
 Au sein du G20 enfin, qui offre une occasion exceptionnelle, aux antipodes de l'échec de la conférence de Londres en 1933, qui accéléra la dépression mondiale, d'imaginer une régulation adaptée à l'âge d'un capitalisme universel dont l'Occident n'a plus le monopole.

Nicolas Baverez
Le Point du 12 02 09

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
34.000 entreprises ont été créées en France en janvier, soit une hausse de 35% par rapport à décembre, une progression "record" due au nouveau statut de l'auto-entrepreneur et à l'envolée du chômage, a annoncé le secrétaire d'Etat chargé du Commerce, Hervé Novelli.<br /> <br /> "34.000 entreprises nouvelles ont été créées en janvier, ce qui représente une hausse de 35% par rapport à décembre. C'est d'une ampleur inédite", a déclaré M. Novelli, en citant les chiffres de l'Agence pour la création d'entreprise (APCE), dans un entretien à La Tribune à paraître demain.<br /> <br /> Selon lui, ce chiffre s'explique par "l'entrée en vigueur le 1er janvier dernier du statut de l'auto-entrepreneur" et par l'envolée du chômage. "Une entreprise nouvelle sur deux est lancée par une personne qui était au chômage", a souligné M. Novelli, alors que la France compte 90.200 demandeurs d'emploi supplémentaires en janvier.<br /> <br /> AFP
Répondre
M
Le député PS André Vallini, membre du comité Balladur sur la réforme territoriale, a appelé lundi ses amis socialistes à "ne pas apparaître comme des conservateurs" face aux réformes en cours.<br /> "Nous, les socialistes, devons être attentifs à ne pas apparaître comme des conservateurs", a-t-il déclaré à l'AFP. "Et chaque fois que Nicolas Sarkozy annonce une réforme, ne pas donner l'impression que nous sommes crispés sur ce qui existe, et que nous n'avons qu'un souci, celui de défendre le statu quo". <br /> "Il y a des réformes nécessaires (audiovisuel, universités, collectivités territoriales)", a-t-il insisté. "Il ne faut pas avoir peur de heurter les corporatismes et les conservatismes... Pour moi, être de gauche, c'est être réformateur, et il nous faut proposer nous-mêmes des réformes progressistes qui marquent la différence avec ce que fait la droite".<br /> <br /> Le parisien.fr
Répondre
M
L'Etat va injecter "entre 2,5 et 5 milliards d'euros" sous la forme de prêts subordonnés dans le nouvel ensemble issu de la fusion entre Caisse d'Epargne et Banque Populaire qui doit être annoncée cette semaine, a indiqué lundi sur Europe 1 la ministre de l'Economie Christine Lagarde.<br /> <br /> "L'Etat ajoutera entre 2,5 milliards et 5 milliards d'euros supplémentaires qui seront apportés sous forme de prêts subordonnés", a déclaré la ministre.<br /> "Ces deux établissements ensemble vont devenir le deuxième groupe bancaire français", a-t-elle rappelé, soulignant que ce mariage est "intelligent entre deux types d'établissements qui ont en commun une culture mutualiste".<br /> <br /> Il s'agit de donner "une taille stratégique" au groupe, a encore dit Mme Lagarde.<br /> Selon elle, la part de l'Etat dans le processus de commande du nouvel ensemble "sera en proportion de ce que sera sa participation dans l'établissement".<br /> Alors que, selon plusieurs médias, ce serait un proche de Nicolas Sarkozy, François Pérol, secrétaire adjoint de l'Élysée, qui prendrait la direction de la nouvelle entité, la ministre de l'Economie a indiqué ne pas vouloir commenter "des rumeurs de marché", sans plus de précision sur le nom du futur dirigeant.<br /> <br /> Caisse d'Epargne et Banque Populaire vont annoncer "cette semaine", selon le président de la République Nicolas Sarkozy, leur union et donner naissance à la deuxième banque française. La conclusion du mariage a été hâtée par le gouvernement, soucieux de mettre un terme à des négociations tendues entre les deux banques.<br /> Europe 1
Répondre
M
Le projet de loi de "mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion" a définitivement été adopté jeudi par le Parlement, après un ultime vote de l'Assemblée nationale. Sans surprise, la majorité (UMP et Nouveau Centre) a voté pour, l'opposition (PS, PCF, Verts) contre. "Nous devons, gouvernement, élus, partenaires sociaux, bailleurs sociaux, associations oeuvrant dans le domaine de l'insertion, réunir nos forces et nos compétences pour répondre à la crise immobilière et à la crise du logement que la France connaît actuellement", a déclaré la ministre du Logement Christine Boutin, répétant sa satisfaction au terme de débats qu'elle a qualifiés "d'apaisés" et "d'une grande richesse".<br /> <br /> Lepoint.fr<br /> <br /> Pendant la crise les réformes continuent...
Répondre
A
"...réforme du secteur public qui a confisqué le surplus de richesse produit au détriment du travail depuis vingt ans". Oui mais c'est aussi un secteur qui fait office de matelas social aujourd'hui et qui a certainement limité la déroute financière dans certains secteurs (on imagine La Poste version Natixis). Et puis, n'en déplaise à Baverez, son discours, déjà peu goûté en France du temps où il était déclinologue et auteur de "la France qui tombe", est désormais devenu inaudible... ou plutôt "inécoutable" !
Répondre
M
<br /> Pas trop d'accord. Il faut simplement le lire sans préjugés.<br /> <br /> N'imaginons pas que la solution réside dans "pas de réformes" et augmentations de salaires! Or le langage inverse de celui de Baverez c'est celui-la. Je trouve celui de Baverez plus convaincant.<br /> <br /> <br />