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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 10:24
...par Jean-Louis Caccomo...

Tous les trois ans, l’O.C.D.E. procède à une évaluation des performances des systèmes éducatifs des principaux pays développés et des nouveaux pays en émergence [1]. Dans son dernier classement publié en décembre 2007, le recul déjà observé dans les précédentes études est confirmé. Alors qu’il était tabou d’en parler dans les années précédentes, sous peine de passer pour un traitre qui oserait critiquer le meilleur système du monde, le classement de l’O.C.D.E a fait l’objet de commentaires et de débats plus ouverts qui témoignent d’une prise de conscience salutaire. Mais si le malade est enfin conscient de sa maladie, encore faut-il qu’il accepte le remède et surtout, qu’il ne se trompe pas de remède.

Car les faits sont têtus : le niveau des adolescents se détériore dans toutes les matières fondamentales (maîtrise de l’écriture, de la lecture, baisse du niveau en mathématiques et sciences). Or, une grande partie de ces collégiens seront amenés à devenir quelques années plus tard des étudiants. Si les lacunes constatées ne sont pas comblées au lycée, elles conditionneront fortement les choix d’orientation de filières dans le supérieur. Dans certaines filières qui nécessitent une maîtrise indispensable de certains acquis de base, ces lacunes devront alors faire l’objet d’un rattrapage dans le supérieur provoquant un allongement de la durée des études que certains interprètent ensuite comme une élévation du niveau alors qu’elle est une forme d’inflation. Car la planche à diplômes est une forme de planche à billets... Mais cela explique en tout cas la quasi-absence d’étudiants dans les filières scientifiques et techniques compensée par la présence massive d’étudiants étrangers.

 Si l’O.C.D.E. procède à ce genre d’études comparatives, c’est parce que les économistes ont montré que la croissance économique et le développement ne dépendent ni de la possession de ressources naturelles (le Japon est pauvre en matières premières) ou de la quantité d’argent injecté dans le système (l’Algérie croule sous les pétrodollars accumulés), mais du capital humain, c’est-à-dire de la quantité et de la qualité de la population active. En France, l’école est d'abord une affaire politique : les programmes et les carrières des enseignants y sont tenus par des syndicats très puissants qui n’acceptent aucune remise en question de leur monopole. Et c’est sans doute ce caractère éminemment politique qui rend toute réforme impossible. Car pour y changer quelque chose, il faut obtenir le consensus, il faut l’accord de tous les acteurs (parents, enseignants, syndicats…etc.). Et comme un pareil consensus est aussi improbable qu’introuvable dans un système centralisé, alors on ne touche à rien.

 Selon un titre publié dans la presse nationale, « l’école française a échoué à gommer les inégalités sociales » [2]. Voilà qui résume bien le malentendu et toute la dérive de notre système de formation. Car ce simple commentaire est révélateur des présupposés idéologiques qui structurent la conception et les fondements de l’éducation nationale à la française. Car est-ce bien là le premier rôle de l’école ? Le système éducatif a vocation à former au minimum des futurs citoyens respectueux, respectables et responsables et, au mieux, à fournir les compétences multiples et variées dont aura besoin la société dans le futur, notamment en donnant à chaque enfant la possibilité de trouver sa voie et de réaliser ses talents potentiels. Plutôt que d’égaliser tout le monde en fonction d’un niveau moyen qui serait extérieur à chaque élève, il faut au contraire donner la possibilité à chacun des élèves d’exploiter son propre potentiel et d’atteindre ses propres limites. C’est déjà un objectif éminemment complexe que l’on ne saurait confier à une organisation centralisée et planifiée sauf si l’on veut transformer les êtres humains en de dociles moutons écervelés.

Il se trouve que la société aura probablement toujours besoin de boulangers, de maçons, d’hôteliers, d’avocats, de coiffeurs, d’écrivains, de scientifiques, de chirurgiens, d’enseignants, d’artistes, de chauffeur de taxis ou de pilotes d’avions et tant d’autres nouveaux métiers qu’il reste à imaginer. Or dans une société où peut s’épanouir et co-exister une telle variété de métiers et de professions, l’inégalité sociale – mais je préfère parler de « diversité », fruit de la liberté - est inévitable. Faut-il alors s’en plaindre ? Non dans la mesure où cette inégalité n’est pas le résultat d’un découpage a priori de la société humaine en castes étanches qui interdirait toute mobilité individuelle et tout espoir d’évolution personnelle.

 A force de s’échiner à gommer l’inégalité sociale en tant que telle, notre système éducatif finit par détruire les compétences et les métiers, en jetant sur le marché du travail une armée de jeunes sans qualification et sans motivation. Au lieu d’être inégaux dans la richesse et la croissance économique, ils seront égaux dans la pénurie et la stagnation, rendus totalement vulnérables et dépendant de la générosité publique.

 

[1] Organisation de Coopération et de Développement Economiques

[2] le quotidien Libération du 27 août 2007.

Jean-Louis Caccomo

http://caccomo.blogspot.com/

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commentaires

M
En annonçant un budget supplémentaire de 50 millions d'euros pour l'allocation de rentrée scolaire (ARS), qui sera modulée en fonction de l'âge à la rentrée 2008, le gouvernement a voulu envoyer un signe d'apaisement aux associations familiales, plutôt inquiètes ces derniers mois. Le Point.fr et AFP
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S
Quelques idées en vrac pour compléter votre discussion1/ Il m'apparaît au fil des lectures sur ce blog, ou sur tous les articles traitant du sujet, qu'il n'y a pas d'accord sur les objectifs assignés à l'école (et à ses différents cycles).2/ Le débat sur l'école est, en France, confisqué par les syndicats enseignants.  Pour paraphraser Clémenceau, l'école est trop importante pour être laissée aux enseignants.  C'est donc aux citoyens, aux élus de se saisir de ce dossier, avec un apport d'expertise et des propositions qui doivent venir des ensignants (le simple fait que l'on se réfère aux enseignants comme un corps est extrêmement révélateur).  De nombreuses expériences ont lieu, en France comme ailleurs, pour améliorer la pédagogie, mieux utiliser les nouvelles technologies, augmenter le niveau des élèves (les enquêtes OCDE fournissent un élément mesurable et objectif à ce sujet).  Mais, en France, à part quelques enseignants spécialistes, tout le monde s'en fout, car, sous l'impulsion des syndicats (et un peu du gouvernement) tout revient toujours à une question de moyens.3/ Le rôle de l'école est quand même de lutter contre les inégalités sociales, c'est-à-dire de permettre à chacun d'aller au bout de son talent, quelques soient les revenus de ses parents (ou leur profession).  C'est là le vrai échec de l'école à la française (à part le fait que les jeunes ne savent plus écrire le français) : selon sa naissance, son parcours est quasi tout tracé.voilà pour aujourd'hui
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M
Je suis habitué aussi. bye
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T
je trouve votre commentaire très réducteur et méprisant, mais je suis habitué. C'est la réaction de quelqu'un qui n'a aucun argument. Allez bye.
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M
Voilà Tintin qui revient donner des leçons et nous parler encore de lui  et de sa famille !
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T
@CC,Quand vous dîtes que M.d'Here a de bonnes idées mais un peu éloignées de la réalité, vous donnez une appréciation mesurée ... Vous êtes sûrement une excellente professeur. M.d'Here ne connaît pas du tout le système éducatif mais il se permet de donner des idées qui sont déjà mises en application. Dans son commentaire N°6, il indique que des implficiations peuvent être apportées avec l'utilisation de l'informatique. Mais, M.d'Here, l'informatique est une réalité dans les collèges et les lycées et d'ailleurs ce sont des profs qui sont des heures de déchargement pour s'occuper du réseau informatique de l'établissement et de tous les postes de travail informatiques. Je sais de quoi je parle, mon épouse, prof de maths en lycée fait ce boulot avec une de ses collègues dans son établissement. Le remplacement entre collègues, ça veut dire quoi ? Ma fille était en terminale, sa prof de maths était enceinte, elle a été remplacée. Où est le problème ? Généralement, il n'y a pas trop de souci pour remplacer un prof. La recomposition des filières et des options, ça veut dire quoi ? A l'évidence, Darcos veut supprimer la filière S, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne solution pour préparer les élèves partant en prépa, en médecine ou en école d'ingénieur. D'ailleurs, si le niveau a baissé en maths, c'est parce qu'on a déjà baissé le nombre d'heures de maths enseigné en lycée. Quant à M.Caccomo qui nous parle de la quasi-absence d'étudiants dans les filières scientifiques et techniques compensée par la présence massive d'étudiants étrangers, il s'agit d'une affirmation sans fondement. C'est tout de même étonnant qu'un universitaire fasse de telles affirmations sans aucune preuve tangible.   C'est toujours pour discréditer le système scolaire français. On est conscient qu'on peut améliorer le système mais l'école de peut pas à elle seule résoudre les inégalités sociales dans ce pays et tous les problèmes sociaux. Mais faire croire que le niveau des écoliers français est plus bas que celui des autres pays industrialisés n'est pas très sérieux. OK, les pays nordiques sont à la pointe mais ils y mettent les moyens, par exemple en école primaire où en plus de l'instituteur, une 2ème personne suit la classe pour les élèves en difficulté. Pour les autres pays, mon épouse a eu l'occasion de discuter avec des collègues qui avaient fait des échanges avec des collègues d'autres pays (par USA, Canada), leurs enfants avaient un niveau beaucoup plus élevés que les autres élèves dans les classes où ils étaient intégrés. Tout ça pour dire que pour parler d'un sujet, il est préférable de bien le connaître.
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C
Avec plaisir, Marc !Et je file corriger mes copies, vraiment !CC
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M
Le débat est manifestement à poursuivre...
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C
Que le système soit mal géré, je n'en doute pas. Il suffit d'avoir à téléphoner à un rectorat pour s'en rendre compte. Mais attention aux idées reçues absurdes : 30 000 professeurs en équivalent temps plein qui ne voient jamais d'élèves, ça ne veut rien dire. Dans ce chiffre (sorti d'on ne sait où, puisque le ministre n'est même pas capable de dire combien de profs il y a en tout...Près d'un million...mais ce n'est même pas précis.) Mais "équivalent temps plein" comme l'expression l'indique, ça ne veut pas dire 30000 profs. C'est un nombre d'heure ramené à un équivalent temps plein, d'accord. Dans ces heures sont probablement comptés les heures de formation, les TZR entre deux postes de remplacement et les décharges syndicales. Et sur un million, ce n'est pas significatif. Ou si peu.Quand aux tâches qui pourraient être faites par d'autres...OK. Quels autres ? Les assistants d'éducation ? On en supprime aussi à tour de bras. Dans mon collège d'environ 260 élèves, il y a deux postes de surveillants. La sécurité n'est même pas assurée pendant les récréations. (et en plus, je suis en ZEP ambition réussite.)Vous avez de bonnes idées, mais un peu éloignées de la réalité...
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M
Je comprends votre point de vue, mais on sait bien que la France a le plus grand encadrement par élève de toute l'Europe, que 30.000 professeurs (en équivalent temps plein) ne voient jamais un élève...et que beaucoup de simplifications peuvent être apportées avec l'utilisation de l'informatique, les remplacements entre collègues, la "recomposition" des filières et des options.....Et puis certaines tâches, annexes, répétitives ou de surveillance pourraient être accomplies par d'autres que des professeurs....Vraiment, de groses améliorations et d'importantes économies y compris de personnel peuvent être apportées à notre école et cela la rendra certaiement plus efficace.
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