Par Cyriel Martin Lepoint.fr...I
lls seraient un million. Un million de demandeurs d'emploi qui auront épuisé leurs droits à une allocation chômage à la fin de l'année 2010, selon une estimation de Pôle emploi. C'est essentiellement à eux que s'est adressé Nicolas Sarkozy, jeudi, lors d'un déplacement dans le Val-d'Oise. Alors qu'il visitait l'agence Pôle emploi de Gonesse, le président de la République a dit espérer un accord entre les partenaires sociaux sur le principe d'une allocation pour les chômeurs en fin de droits, dont ils bénéficieraient "plusieurs mois".
Le chef de l'État a précisé que "l'État était prêt, avec les partenaires sociaux et, si possible, avec les régions, à dégager plusieurs centaines de millions d'euros supplémentaires afin de proposer à tous ceux qui sont aujourd'hui sans solution" deux mécanismes. Le premier consiste en une "activité dans le cadre d'un contrat aidé". Financé par l'État, ce contrat représenterait pour le bénéficiaire une rémunération de 960 euros par mois pour 33 heures de travail par semaine, précise l'Élysée, "dans le cas d'un contrait aidé marchand." Et de 600 euros par mois (pour 20 heures de travail hebdomadaires) "dans le cas d'un contrat aidé non marchand". L'autre option proposée par l'Élysée est une formation "assortie d'une rémunération". "Outre la prise en charge des frais pédagogiques, la rémunération d'un stagiaire de la formation professionnelle est en moyenne de 650 euros par mois", explique la présidence de la République.
Aucun élément chiffré précis n'a été dévoilé
"Quand ceci ne sera pas possible", poursuit l'Élysée, "le chef de l'État a donné son accord pour qu'un filet de sécurité puisse être mis en place de manière exceptionnelle". Aucun élément chiffré précis n'a été dévoilé par le président de la République. L'exécutif a simplement indiqué que "le chef de l'État était prêt à cofinancer avec l'assurance chômage cette aide exceptionnelle, d'un montant qui pourrait être proche de celui de l'allocation spécifique de solidarité" (fixée à 15,14 euros par jour, mais modulée en fonction des ressources du bénéficiaire).
À l'issue du " sommet social " qui avait réuni, à la mi-février, Nicolas Sarkozy, François Fillon, plusieurs ministres et les partenaires sociaux, Laurent Wauquiez avait annoncé que l'État et l'Unedic allaient allouer ensemble "plusieurs centaines de millions d'euros" pour des chômeurs en fin de droits. Il avait évoqué des mesures pour la "fin mars", mais elles ont pris du retard. Concernant la fusion ANPE-Assedic, qui a donné naissance à Pôle emploi, Nicolas Sarkozy avait défendu ce rapprochement en novembre dernier, et assuré à leurs salariés qu'il était "fier" de leur travail malgré les "difficultés" liées à la conjonction de la crise et de la fusion de leurs deux entreprises.
Cyriel Martin
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