LE FIGARO. Vous faites partie des ministres que Nicolas Sarkozy réunit régulièrement et à qui il demande de porter sa parole dans les médias. François Fillon vous demande de rester discrets. Comment allez-vous gérer cette contradiction ?
Brice HORTEFEUX. Le premier ministre a aussi dit, à juste titre, que le président de la République, comme lui-même, recevait qui il voulait, quand il le souhaitait. Que le président rencontre quelques-uns de ses ministres, cela me semble naturel, et c'est l'inverse qui serait surprenant ! Nicolas Sarkozy veut réunir régulièrement autour de lui quelques proches pour écouter, partager et expliquer. Il considère, à juste titre, que cela nous permet de mieux jouer collectivement la partition gouvernementale. Que nous demandent les Français ? D'être imaginatifs, collectifs et solidaires. Ces réunions y contribuent.
Certains y voient un gouvernement bis…
Ni bis, ni ter, ni quater, il n'y a qu'un seul gouvernement, entièrement tendu vers un unique objectif : réformer notre pays pour garantir son avenir et celui des nouvelles générations.
Il y a néanmoins une divergence entre le président et le premier ministre à ce sujet. Est-ce un problème ?
Pour moi, la seule mesure de la bonne entente au sein du couple exécutif est de savoir si les réformes sont mises en œuvre. Et la réponse est évidemment oui. Mais une vérité s'impose : les succès d'hier ont été possibles grâce à Nicolas Sarkozy. Ceux de demain le seront aussi. Nul besoin de chercher dans un trousseau la clé des succès de l'avenir, ce sera Nicolas Sarkozy !
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La rentrée du gouvernement n'est-elle pas facilitée par les difficultés du Parti socialiste à la veille de son congrès ?
Nous avons besoin d'une opposition car, comme l'a voulu Nicolas Sarkozy en faisant voter la réforme des institutions, celle-ci est indispensable à la vie d'une démocratie. Si, auparavant, le Parti socialiste avait au moins le ministère de la parole, aujourd'hui, il n'exerce plus que le ministère du silence ! Observez l'absence totale de propositions sur l'éducation, le chômage, la solidarité, la fiscalité, l'immigration, etc. C'est la Berezina de l'imagination et le vide de la pensée. On n'entend plus que le brouhaha des ambitions et le murmure des conspirations.
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Si Patrick Devedjian décidait de quitter le secrétariat général de l'UMP, seriez-vous prêt à assumer la responsabilité du parti ?
Par tempérament, je suis un homme de missions, pas d'ambition. Je suis donc à la disposition du président de la République pour accomplir le rôle qu'il souhaite me voir assumer. Souvenons-nous cependant qu'animer le parti majoritaire n'est jamais une tâche facile, et je sais que Patrick Devedjian souhaite œuvrer au service du président.
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La polémique sur le financement du RSA ne montre-t-elle pas que vos électeurs s'agacent d'un président qui préfère séduire la gauche au lieu de gouverner à droite ?
D'abord, rappelons une vérité sur son financement : sur 1 000 euros perçus au titre des intérêts du capital, seulement 11 seront prélevés pour financer le RSA. Surtout, après des années d'assistanat, enfin, une prime est accordée au travail. C'est en totale cohérence avec tout ce qui a été affirmé par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle afin de réhabiliter le travail et récompenser l'effort. Ce n'est pas une évolution économique, c'est une révolution sociale !
Un an après la polémique sur le test ADN, quel bilan faites-vous de votre action au ministère de l'Immigration ?
En un an, beaucoup de choses ont changé. Un nouveau ministère régalien a été créé. Nous avons des principes, une politique et des moyens. Cette politique est aujourd'hui comprise par les Français, par nos partenaires européens et par les pays d'émigration. Elle s'appuie sur trois principes qui recueillent un large consensus : d'abord, la France a le droit de choisir qui peut venir sur son territoire. Ensuite, un émigré en situation légale doit pouvoir s'intégrer dans de bonnes conditions. Enfin, tout étranger en situation irrégulière doit être reconduit, de manière volontaire ou contrainte.
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