Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PRESENTATION

 

 

Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

Recherche

Archives

6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 08:18

(mon intervention lors de la journée nationale du 29 juin)...

 

 

 Avec La Gauche Moderne, nous avons fait, il y a un an,  le choix de nous engager dans  la majorité présidentielle, et, malgré les difficultés du temps, malgré les « couacs », les maladresses ou les erreurs commises,  nous le confirmons, clairement.

 

Si nous avons fait ce choix, pas forcément évident pour des citoyens  à la sensibilité de gauche, c’est parce que l’on pensait (et on le pense toujours) que Nicolas Sarkozy serait capable, plus capable certainement que la gauche et les socialistes, de faire aboutir les réformes dont la France et les Français avaient besoin, de mener les politiques qui nous paraissaient nécessaires.

   

C’était :

 

La réforme d’un Etat, qui doit se  centrer sur ses missions essentielles, limiter ses  dépenses pour nous permettre de  retrouver des marges de manœuvre, notamment sociales,

 

la réforme des services publics comme l’éducation ou la santé que nous voulons tout à la fois, plus autonomes, moins coûteux et plus efficaces,

 

la réforme des retraites, dont nous savions qu’elle était difficile mais inéluctable,

 

le développement économique, condition de la solidarité, en favorisant l’initiative et la responsabilité, en  jouant le jeu d’une concurrence égale et loyale, en facilitant les partenariats public/privé,

 

une politique sociale capable de  cibler ses priorités, et qui loin d’une assistance démobilisatrice permette une égalité des chances ou mieux une   « égalité des possibles ».Une politique sociale qui soit un tremplin avant d’être si nécessaire un filet de sécurité,

 

une politique pour l’emploi qui réponde aux exigences de la flexisécurité, action emblématique du social-libéralisme, en permettant la liberté des entreprises et la sécurité  des salariés (et vice versa…),

 

une relance de l’Europe….

 

Il nous est apparu que ces changements, la gauche était dans l’incapacité de les réaliser, et que seul Nicolas Sarkozy pouvait y parvenir.

 

Nous en avons clairement pris conscience, la réforme a changé de camp.

 

La gauche ne peut pas faire les réformes que nous envisageons et elle ne le pourra pas. Non pas parce que ses leaders seraient moins intelligents ou moins imaginatifs que les autres, mais parce que la situation politique dans laquelle elle se place le lui interdit.

 

            D’abord parce que la majorité de ses militants, comme  sa clientèle politique (fonctionnaires et employés) craignant d’être les principales victimes du changement, s’accrochent à leurs statuts ou à leurs  droits acquis. La gauche, qui n’a jamais fait vis-à-vis d’eux la pédagogie nécessaire et a toujours choisi la défense de ces situations acquises ne prendra certainement pas le risque de les inquiéter et de perdre leur vote.  C’est la première raison. 

Ensuite parce que la gauche socialiste a impérativement besoin au 2ème tour, des voix du PC, des verts extrémistes, et même de celles l’Extrême Gauche…Or ces électeurs n’accorderont JAMAIS leur soutien à un parti qui se prononcerait pour des réformes économiques et sociales  telles qu’indiquées ci-dessus. En aucun cas. Soyons- en persuadés, malgré ses gesticulations, la gauche ne choisira pas, ne pourra pas choisir la réforme.

 

Alors, oui, la réforme a changé de camp. Non pas qu’elle soit passée à droite ; la droite traditionnelle, la vieille droite réac ou Gaullo- Chiraco-Villepiniste, n’en veut pas non plus (et on voit les difficultés que rencontre le gouvernement avec une partie de l’UMP), mais la réforme est représentée aujourd’hui par  Nicolas Sarkozy, soutenu par les réformateurs, les modernistes, les sociaux libéraux. 

 

 Nous le  soutiendrons d’autant mieux (et d’autant plus facilement) que les  réformes   répondront  à la définition qu’a toujours donnée Jean-Marie Bockel de ce qui est au cœur de nos choix et de notre action: LA REFORME JUSTE, c'est-à-dire à la fois efficace, équitable, solidaire.

 

Défendant cette conception de la réforme et du changement nous faisons non seulement un choix éthique, un choix militant  de gauche, nous faisons aussi  celui de l’efficacité.

 

On le sait, les réformes ne sont acceptées, et ne produisent vraiment leurs effets  que quand elles sont justes, ou, ce qui revient au même, quand elles sont ressenties comme telles.

 

Or, disons-le, ce n’est pas tout à fait le cas aujourd’hui où existe et se répand dans l’opinion le sentiment que les riches ne contribuent pas assez. Plus ou moins vrai, plus ou moins faux, en tous cas le sentiment que seules les classes moyennes ou les défavorisés sont mis à contribution et que les plus aisés sont épargnés, se répand. 

 

Il faut changer cela, il faut  donner un signe fort et visible.

 

Il faut faire admettre par le Président, le gouvernement, la majorité, (et Jean-Marie Bockel,  avec l’appui de La Gauche Moderne, est, avec d’autres, bien placé pour cela),… de prendre des mesures financières et fiscales, qui touchent les plus aisés, qui fassent clairement contribuer les plus riches à l’effort commun. On peut proposer deux types de mesures: la taxation des stock options, et la limitation des niches fiscales.

 

L’action de La Gauche Moderne en faveur de la Réforme juste se déploiera alors  de deux manières :

 

Pour le  court terme en obtenant que soit décidée cette nécessaire contribution financière  et visible des plus aisés aux efforts de tous. 

 

Pour  le moyen terme en travaillant sur les réformes à venir, en  faisant  des suggestions, des propositions afin d’obtenir qu’elles soient les plus justes et les plus solidaires possibles.

 

Agissant dans ce sens, nous serons fidèles à notre idéal de gauche mais nous serons  aussi les meilleurs soutiens de Nicolas Sarkozy et de ses réformes, qui sont aussi les nôtres, parce qu’on leur  aura permis d’être acceptées.

 

Oui,  La Gauche Moderne  soutient l’action du Président de la République et elle la soutient d’autant mieux qu’elle veut, en la rendant plus juste, plus équitable, plus solidaire lui donner toutes les chances d’être acceptée et donc de réussir.

 

Marc d’Héré

Partager cet article
Repost0
3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 17:09

A l’occasion de cette réunion du 29 juin, Jean-Marie Bockel a prononcé un discours divisé en trois parties : Comprendre, Rassembler, Agir. Aujourd’hui je vous propose la troisième partie.

 

Agir

La politique n’a pas de sens si finalement elle doit critiquer sans proposer.

Etre de gauche c’est savoir s’opposer à des intérêts, même puissants, des privilèges, des avantages, même anciens, lorsque c’est nécessaire, pour ne pas laisser passer le moment de faire les réformes dont le pays a besoin. C’est aussi de proposer dans la mise en œuvre de ces réformes la répartition équilibrée des efforts qui en fera des reformes justes.

Agir c’est être là où se fait l’Histoire, là où se construit la France de demain, pas être sur le nuage de nos souhaits et de nos rêves ! Agir, aujourd’hui, en France, c’est être, avec Nicolas Sarkozy, dans la majorité présidentielle, au gouvernement,  pour la réforme juste,!

Mettre en œuvre, rapidement, et avec pragmatisme, les réponses nécessaires :

Pour ce qui concerne la Cohésion sociale, que notre pays a besoin de retrouver ou de conforter, je voudrais vous dire que c’est tout l’enjeu des réformes en cours. Et que sur ce sujet, notre sensibilité de gauche est bien à sa place dans la majorité présidentielle et le gouvernement pour apporter un regard utile. Nous savons que les réformes ne sont bien acceptées dans une société que si elles sont justes, ou ressenties comme telles. C'est le cas pour beaucoup de l’immense travail gouvernemental et les Français, au fond,  les soutiennent. Pourtant nous voyons qu’il existe dans l'opinion un sentiment que les « riches » sont proportionnellement moins mis à contribution que les autres, et que l'essentiel des efforts reposent sur les classes moyennes voire sur les plus défavorisés. Ce sentiment est pour une large part exagéré. Mais il existe, et n'est pas toujours infondé. Il m'apparaît donc nécessaire et urgent que soit prises des mesures qui mettent davantage à contribution les plus aisés : deux pistes pour cela: s'attaquer aux niches fiscales et notamment à leur plafonnement, en allant beaucoup plus loin que ne l'a encore envisagé le gouvernement; taxer les stock options est par exemple un geste de nature à montrer la recherche d’équilibre dans la Réforme qui est ne nature à renforcer la cohésion de la société.

D’autre part, toujours en matière de cohésion sociale, il faut ouvrir des perspectives simples clairement compréhensibles pour les salariés dont les métiers ou les entreprises peuvent, un jour ou l’autre, être en danger. Dans ce but j’ai déjà proposé de doter chaque français d'un compte mobilité, qui garantisse les moyens de faire face à ses besoins qu'il s'agisse de compléter sa formation, de quitter un secteur sinistré avant d'être licencié ou d'accompagner un projet personnel. Cette idée simple et réalisable me semble mériter d’être mise en ouvre. Ce compte qui appartiendrait au citoyen, le suivrait quelle que soit sa situation ou son entreprise. Il serait abondé à la fois par l'Europe, pour les secteurs touchés par la mondialisation ; par l'Etat, pour ceux qui ont quitté le système scolaire de façon anticipée; par l'entreprise, pour ceux qui ont été confinés dans des spécialisations sans issue; et par le salarié qui souhaite préparer un projet de mobilité. Ce dispositif s’harmonise avec l’incitation à la reprise d’activité que sera la réforme des minima sociaux et la possibilité de les cumuler avec les revenus d’un emploi, dans le cadre du revenu solidaire d’activité pour lequel je me bats depuis longtemps et que le gouvernement a mis à son programme ;

La reforme, sur le terrain économique, est indissociable de celle qui peut être menée sur le terrain social. Si nous voulons des avancées sociales significatives, il faut les financer. Comment les réaliser sans introduire de la respiration, du jeu, de la flexibilité dans notre système économique. Il ne s’agit pas de choix idéologiques, mais de réalité pratique, il faut libérer la société française de ses lourdeurs sur le plan économique, faute de quoi rien ne permettra de dégager les marges nécessaires au progrès social.

Il faut encore faire énormément de choses pour enfin libérer l’énergie créatrice de tous les entrepreneurs. Je pense surtout aux milliers de PMI et PME, qui sont, dans notre pays, le berceau de l'innovation et de l'emploi, pour permettre de créer plus de richesses si nous voulons être en mesure de les partager mieux. Il faut aussi, dans cet esprit, trouver les moyens, les mesures qui pourront permettre d'associer mieux chacun, salarié et employeur aux bons résultats de l'entreprise commune. Je ferai prochainement sur ce sujet des propositions précises et efficaces, dans le but de permettre aux entrepreneurs d’aller vers le succès en mettant toute l'entreprise dans le coup. C'est ainsi que la France se défendra dans la mondialisation;

Pour ce qui est de la Réforme de l’Etat, chacun voit qu'il est trop lourd dans son fonctionnement, trop lent à produire des résultats, et trop cher, pour nos moyens budgétaires. Dans le même temps il apparaît incapable d’accomplir correctement les missions qui sont les siennes, et que les citoyens sont en droit d'attendre de lui. Il faut, par exemple, évaluer, avec la perspective que donne le temps, les réformes réalisées depuis la décentralisation, qui a changé le paysage de l'Administration française. Examiner dans les procédures mises en place, celles qui sont pertinentes et celles qui mériteraient d'être simplifiées, ou précisées. Il n'est pas bon pour la clarté et l'efficacité que cinq ou six organismes, les uns au dessus des autres - commune, communauté de communes, syndicats intercommunaux, pays, département, région, état - s'occupent concomitamment des mêmes choses comme cela arrive parfois. Les français ont du mal à comprendre qui est vraiment le responsable, ce qui leur saute aux yeux, c'est que tous utilisent pour réaliser les opérations dont parfois chaque entité se vante, le même argent : celui de leurs impôts. 

La réforme de la constitution, est aussi un moment important de la réforme. Chacun sait combien les mesures qu’elle contient, tant en termes de revalorisation du rôle du parlement qu’en matière de rapprochement des citoyens de la décision politique, constituent de véritables avancées attendues depuis si longtemps par nos concitoyens. Sur ce sujet, où sont, où seront les socialistes au moment du vote ? Je le demande à François Hollande et à Jean-Marc Ayrault : les socialistes seront-ils libres de voter ce texte selon leur conscience ? Alors que ce sont les électeurs et les sympathisants de la gauche qui, depuis tant d’années, ont exprimé le plus clairement leur souhait de ces réformes, ne serait-il pas paradoxal de voir les dirigeants des partis de gauche faire échouer, lors du Congrès, par un vote négatif, toutes ces avancées ? Certes, le projet gouvernemental ne reprend pas l’intégralité des propositions de la gauche, mais si les électeurs avaient souhaité cela, ce sont les partis de gauche qu’ils auraient porté à la direction des affaires de notre pays D’un autre côté, le Sénat doit il détricoter le travail d’une commission qui a produit une synthèse très avancée de réflexions venues d’horizon divers et dont le travail a guidé ce texte…

Il y a près de 40 ans lorsque Charles De Gaulle a proposé une grande réforme du Sénat, la gauche n’a voulu voir que sa position d’opposition et a refusé cette occasion. Depuis elle ne cesse de crier l’urgence de la réforme du Sénat. Va-t-on revoir les mêmes erreurs ? Devra-t-on attendre 40 ans encore la modernisation de nos institutions ? Tous ensemble, il faut attraper le train de la réforme constitutionnelle dont la démocratie française a besoin.

Le renforcement et l'approfondissement de la construction européenne sont la clef de notre avenir. Aujourd'hui au temps de l'économie-monde et du village planétaire, l'Union européenne est l'instrument indispensable qui, seul, est à la taille de cette réalité. Mais il est perçu souvent comme lointain, incompréhensible dans ses décisions, inutile même aux yeux d'une partie de nos concitoyens, en France et dans les autres pays de l'Union. Comment ne pas remarquer que ce sentiment existe, même si nous pensons que ce sont bien souvent de faux procès qui sont faits, nous ne pouvons laisser perdurer cet état de fait qui n'est pas bon pour l'avenir. Comme nous le montre le non irlandais. Ce n'est pas en mettant de côté nos convictions européennes que nous passerons les caps difficiles.

C'est avec plus, d'Europe mais surtout avec mieux d'Europe, que nous y parviendrons. C'est en montrant par des actes et des réalisations visibles que le pouvoir propulsif de l'idée et de la réalité de l'idée européenne n'ont rien perdu de leur force, que nous relancerons l'enthousiasme légitime que doit susciter ce projet. Ce projet, qui garantit depuis 50 ans la paix et la prospérité sur notre continent. A quelques heures de la Présidence française de l'Union, il nous incombe de faire avant l'automne des propositions concrètes, pratiques et efficaces en ce sens. Nous ne devons pas tout miser sur la mécanique institutionnelle. Il faut tout de suite réaliser, renforcer des politiques concrètes [au besoin en commençant avec ceux qui le voudront bien]. La politique agricole commune est fondamentale pour permettre à l’Europe de jouer son rôle dans la crise des prix que connaît le marché mondial des produits alimentaires. La politique industrielle est vitale pour l’emploi, si nous voulons mettre fin au mouvement de délocalisation et reprendre un leadership mondial que nous pouvons, ensemble, assurer dans de nombreuses spécialités. Ce que je fais à mon niveau ministériel pour les industries de défense, l’union doit le faire au sien pour donner un coup de booster à notre commerce extérieur. Il faut agir tout de suite, de façon décidé, flexible, pragmatique, c’est ainsi qu’avancera l’Europe et pas seulement par de « grosses machines » institutionnelles, certes remarquables, et que nous soutenons tout à fait, mais que l’on met dix ans à écrire, débattre et faire adopter…

Loin de la morosité, parfois entretenue par certains medias - un peu par habitude, il faut bien le dire- nous avons lieu d'être fiers de l’action du gouvernement. Bien sur il y a des difficultés, et nous ne voulons pas les masquer : mais ce sont les difficultés réelles du monde dans lequel nous sommes entrés. Ces difficultés, il faut dire qu'elles frappent d'abord et surtout ceux pour qui les politiques passées n'ont pas préparé suffisamment à temps l'adaptation aux nouvelles conditions du marché du travail, aux nouvelles exigences de la production à l'heure du tout numérique. Lorsque les gouvernements ne réforment pas à temps ce sont les plus faibles qui paient tôt ou tard. Ce que nous voulons faire, c'est ne laisser personne sur la sur le bord du chemin de l’avenir. C'est seulement ainsi que l'on réhabilitera durablement la valeur du travail : en lui permettant de créer de vraies richesses.

Je voudrais, puisque je parle avec vous un langage de vérité, être direct sur un sujet ou l'émotion a trop servi de prétexte à la lâcheté et à l’inaction. La politique de l'immigration, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, n'a jamais été traitée que sur un mode tantôt excessif (l'immigration zéro) tantôt compassionnel (les régularisations), qui chacun leur tour ont justifié l'inaction. Alors qu'il fallait commencer par des constats raisonnables, l’arrêt total des flux migratoires n'était ni possible, ni souhaitable. L’idée «d’immigration zéro», n’a eu pour résultat que de favoriser l’immigration illégale et clandestine. Il fallait construire les règles et les dispositifs d'une immigration légale, tournée vers le travail. Il fallait élaborer de nouvelles idées et de nouvelles pratiques qui, pourraient, appliqués à la France, préfigurer les grandes orientations de la future politique que pourrait adopter l'Union européenne, pour laquelle ce problème est un vrai défi. Je proposais déjà il y a quelques années de s'engager résolument sur la voie d'une politique de sélection et de co-développement avec les pays d'origine des migrants. Il fallait définir les contours d'une politique ouverte et raisonnée de maîtrise des flux migratoires, privilégiant le principe d’une régulation à la fois responsable et généreuse, et j'avais fait nombre de propositions précises en ce sens. Tout ce travail de réflexion et de proposition existait, qu'en a-t-on fait alors ? Rien ! Des années de retard ont été prises par notre pays. Une réforme est juste non pas à partir d’a priori idéologiques. C’est à ses résultats qu’il faut la juger. L’aurions nous fait mieux si nous l’avions fait alors avec les responsables de gauche qui l’ont refusée quand ils pouvaient la faire ? Nul ne peut le dire, mais nous aurions fait notre devoir en le faisant, il y a plus de dix ans.

 

Car, plus tôt sont faites les réformes, plus profondes elles sont, plus efficace est leur action, et plus elles constituent une garantie pour l'avenir de tous. C'est ce que fait le gouvernement auquel j'ai l'honneur de participer et auquel la gauche moderne apporte son soutien dans cet esprit. Un soutien dynamique et constructif, un soutien loyal. Et bien sur un soutien sincère, qui sait que, comme le disait déjà Beaumarchais, sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur.

 

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 10:26

A l’occasion de cette réunion du 29 juin, Jean-Marie Bockel a prononcé un discours divisé en trois parties : Comprendre, Rassembler, Agir.

Aujourd’hui je vous propose la deuxième partie.

 


Rassembler 

(comment construire notre parti)

 ……..

Mais les idées ne valent que si elles sont partagées. Nos idées ne peuvent forger le monde de demain que si elles disposent d’outils pour se propager pour les porter, pour se matérialiser. Le rôle que je m’assigne aujourd’hui, avec vous, en tant que responsable politique, c’est de Rassembler autour de ces idées.

Il nous faut de la force pour renverser les routines, les certitudes, les tabous, les conservatismes, les égoïsmes qui sont autant de fils qui tel Gulliver ligotent la France d’aujourd’hui.

Le refus de penser une politique moderne conduit le Parti socialiste à être incapable de faire la moindre politique. Nous le voyons se donner en spectacle, montrant une image qui se réduit au déchirement des égoïsmes personnels des dirigeants. La gauche ce n’est pas cela. La gauche c’est l’action. Parce que la politique c’est la force de la volonté.

Les idées ne valent que si elles sont incarnées, portées au plus haut par ceux qui ont fait ce choix courageux qui est le nôtre. Rassembler ceux-là en un Parti politique dynamique et ouvert, c’est mon ambition.

Cette volonté je l’ai, c’est le fruit de ma réflexion mais c’est aussi le fruit de mon expérience récente.

Cette Gauche moderne nous allons la constituer, Ensemble, au cours de notre Congrès fondateur les 29 et 30 novembre à Saint-Denis,

je voudrais tracer devant vous ses perspectives d’organisation :

·        La Gauche moderne représente déjà plusieurs centaines d'adhérents qui, de tous les horizons du pays, ont constitué leurs fédérations dans 20 régions et  de très nombreux départements. Notamment au travers de réunions publiques de lancement, comme à Pau la semaine dernière où nous étions près de 150 avec mon ami Yves Urieta. Parmi tous ceux qui nous ont rejoint ces derniers mois, nombreux sont ceux qui ont été récemment élus sous les couleurs de la Gauche moderne aux élections municipales:

o       110 conseillers municipaux participent à des listes majoritaires dans 70 communes;

o       une trentaine d'entre eux sont adjoints au maire;

o      une trentaine encore sont conseillers municipaux délégués;

o       auxquels il faut ajouter une cinquantaine de conseillers municipaux d'opposition.

·        La Gauche moderne a choisi la rupture avec les vieux modes d’organisation.. Elle a choisi de placer l’Internet au cœur de son système militant. Ce qu’a si bien réussi notre ami Barrack Obama, grâce à l’Internet est un modèle de ce que veut dire aujourd’hui construire un parti moderne pour l’action, pour gagner. Il ne sert à rien de permettre d’adhérer par Internet, si c’est à un parti vieillot, dont tous les cyber-adhérents auront fui au bout de six mois, comme nous l’avons vu faire l’an dernier en France. : Ce qu’il faut c’est faire un parti aussi moderne, aussi pragmatique, aussi efficace que ses idées. La Gauche moderne dispose d’organes d’information et de fonctionnement intégrant pleinement la révolution des technologies de la communication

o      un site Internet en prise permanente avec l’actualité ;

o      une lettre d’information bimensuelle distribuée par mèl, la Newsletter de la Gauche moderne ;

o      des blogs aussi, qui permettent une réaction immédiate et dynamique aux débats et à l’actualité, comme l’expression directe de nos militants, de nos sympathisants, de ceux qui s’intéressent à un titre ou à un autre à nos activités ;

o      des commissions coordonnées par des groupes de travails interactifs, qui associent en temps réel via l’Internet tous nos membres et nos responsables, de métropole et d’outre-mer, qui peuvent ainsi travailler efficacement sans tomber dans la réunionite. Il abordent toutes les grandes questions de l’heure, sans tabou, dans un esprit d ‘élaboration d’une perspective précise dans tous les domaines de la vie sociale, éducation économie, sureté, développement, défense, Europe, etc ;

o      nous avons mis sur pied un système de téléconférences pour coordonner les activités au plus près de l’action, qui est notre raison d’être.

·        Le Parti disposera début septembre d’un texte d’orientation qui sera soumis au débat de toutes nos fédérations pour préparer notre congrès fondateur.

·        D’ores et déjà nous nous sommes fixé un grand rendez-vous à Mulhouse le 20 et 21 septembre. Nous y débattrons de la politique sociale et son lien avec la politique économique.

Le sens d’un parti c’est d’agir. Agir fort, ici et maintenant et c’est la troisième mission qu’avec vous, je me suis assigné.

Jean-Marie Bockel

………
Partager cet article
Repost0
1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 10:18

A l’occasion de cette réunion du 29 juin, Jean-Marie Bockel a prononcé un discours divisé en trois parties : Comprendre, Rassembler, Agir.

Aujourd’hui je vous propose la première partie.

 

COMPRENDRE

  

Il faut comprendre que La France est aujourd’hui menacée de rester sur le bord du chemin par les bouleversements de l’Histoire.

Comprendre le monde cela demande de réfléchir librement et sans tabous, sans caresser l’espérance illusoire et délétère que demain sera comme hier comme on l’a trop fait depuis 30 ans. Car c’est avec de tels refus de voir la réalité sous son vrai jour que tant de nos gouvernements passés, et, - je dois le dire - beaucoup de gouvernements socialistes, ont renoncé à penser les difficultés, à penser les solutions, à penser les réformes nécessaires.

Rien n’est simple, dans la complexité du monde d’aujourd’hui, tout demande à être soumis à l’examen de la raison pour dégager des perspectives et éviter les pièges. Celui de l’immobilisme et de la paresse intellectuelle est celui dans lequel s’est complu le parti socialiste, et la politique française dans son ensemble depuis trop longtemps, mais il en est d’autres…

Derrière la perspective enthousiasmante de la mondialisation, se profile la nécessité de comprendre les nouveaux dangers, les nouveaux risques..

Renoncer à changer c’est laisser se développer les dangers : parmi eux je ne citerai que trois cas de pénurie et de répartition inégale, qui, si nous ne trouvons pas de réponses satisfaisantes à l’horizon des années qui viennent, deviendront de terribles facteurs de guerre :

·         l’eau, vitale pour les hommes ;

·         l’énergie, vitale pour le développement ;

·         et la nourriture : prenons ce dernier exemple : les émeutes de la faim qui ensanglantent les régions les plus pauvres, - notamment en Afrique - qui ne voit qu’elles sont largement dues à l’adoption de solutions non abouties, propulsées par de faux prophètes, qui au nom de la mode « bio » ont encouragé à faire brûler dans les moteurs des voitures et des camions des produits alimentaires. Les cours se sont ainsi trouvés indexés sur celui du pétrole, les jetant dans la spéculation. La nourriture est devenue inaccessible aux peuples de ces régions, et -vous l’avez vu aussi - beaucoup plus chère chez nous.

Comme vous le sentez, les plus formidables défis sont devant nous, pas derrière nous…

 

Mais la France a de formidables opportunités :

·         le haut niveau de qualification de ses travailleurs,

·        la grande qualité de ses savants,

·        sa capacité de cohésion sociale et d’absorption d’apports culturels extérieurs, qui peuvent lui donner un avantage incontestable dans la mondialisation. Toutes ces chances peuvent ne pas appartenir au passé.

 

Si nous savons penser les réformes justes et adaptées à notre époque.

Si nous savons profiter pleinement de la chance qu’est l’Union européenne, qui reste si largement à construire et à orienter pour faire face aux défis de l‘avenir, mais qui, seule, nous donne la dimension pour leur faire convenablement face.

 

Pour penser cet avenir nous devons - c’est indispensable - savoir quel est notre point de départ, savoir qui nous sommes, faute de quoi, aucune liberté de conception et de réflexion n’existe.

Là où règne l’obscurantisme idéologique et le refus d’être soi même - que professent chacun à sa manière les dirigeants du PS - rien de concret ne peut s’élaborer

 

-Qui sommes nous ?

Nous sommes de gauche ! La gauche héritière du combat contre les tyrans autour de l’idée du libéralisme politique. Depuis le combat des lumières au 18° siècle, jusqu’au combat contre les totalitarismes qui ensanglantèrent le 20° siècle : fascisme, nazisme, stalinisme, dictatures… C’est bien cette idée du libéralisme politique qui est au cœur de la gauche ;

Nous sommes de gauche ! La gauche héritière de la Révolution française qui avait choisi la voie du libéralisme économique pour conforter la démocratie. Cette gauche qui a compris qu’aucune des économies administrées et dirigées du siècle passé ne produirait jamais ni prospérité ni démocratie. Car on ne connaît pas de sociétés démocratiques qui n’aient été durablement libérales économiquement.

Cette gauche qui sait que dans le monde d’aujourd’hui - pendant que nous parlons librement ici - la majorité de l’humanité est encore enserrée dans les griffes de systèmes autoritaires, autocratiques, ou soumise à des dictatures. Le libéralisme politique c’est le système dont rêvent des milliards d’êtres humains, et nous, nous ne voudrions pas combattre sous son drapeau comme le font tous les grands partis socialistes d’Europe ?

Je le dis à Bertrand, François, Ségolène ou Martine : Tony Blair a changé la Grande-Bretagne vous n’avez rien voulu voir ;  Jose-Luis Zapatero a changé l’Espagne, vous n’avez rien vu ; le SPD a lancé de profondes réformes qui ont transformé l’Allemagne mais vous regardiez ailleurs. Toute la gauche européenne a choisi le social-libéralisme et la réforme, et vous êtes toujours engoncés dans des débats d’hier. Vous n’irez nulle part comme ça, et vous perdrez ceux qui voudront vous suivre.

Alors c’est bien de commencer à parler de social-libéralisme, mais il est temps d’agir, et plus de parler. Et puis fidèles à vous-mêmes, dès que l’un fait un pas en avant les autres font trois pas en arrière : Que de cris poussés pour les quelques mots bien anodins et bien timorés de Bertrand Delanoë ! Tellement timorés, qu’il a déjà dû reculer !

Le libéralisme c’est la rencontre de la liberté avec l’histoire. Oui, nous sommes dans ce mouvement là… Il fait partie de la nature de la gauche, même s’ il ne résume pas la gauche.

L’exception française, c’est que si la gauche se sent intégralement héritière de 1789, on voit bien aussi que l’écrasante majorité de ceux qui se reconnaissent dans le centre ou la droite s’en ressentent également héritiers, et que nul ne saurait leur dénier cette qualité. C’est cette exception, cette chance française, qui fonde une possibilité solide d’ancrer un projet largement majoritaire : la Réforme Juste :

Dès maintenant cette politique doit se déployer en urgence pour :

·         Assurer et renforcer la Cohésion sociale

·         Réussir la Réforme de l’Etat

·         Assurer la Libération de l’énergie créatrice de tous les entrepreneurs ;

·         Renforcer et approfondir la construction européenne… Je reviendrai tout à l’heure sur ces sujets.

………

Jean-Marie Bockel
Partager cet article
Repost0
26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 15:25

Monique Canto-Sperber   a publié récemment aux éditions Hachette littérature « le libéralisme et la gauche ». Vous trouverez ci-dessous quelques courts extraits d’un paragraphe intitulé : « à quoi ressemblerait une gauche sociale libérale ? »

 

Une pensée sociale libérale …considère que sur toutes les questions qui ne portent pas tort à autrui ou à la société, le jugement de l’individu est souverain, son autonomie est totale, nul n’a le pouvoir d’intervenir sur ses préférences, ses opinions, ses intérêts. En même temps, la gauche libérale souligne l’importance qu’il y a à garantir à chaque individu les moyens sociaux et matériels de forger un projet de vie et une représentation de l’avenir. Elle insiste aussi sur l’importance de l’éducation comme le seul moyen qui permette à chacun d’enrichir ses idées, d’être conscient de ses intérêts, de délibérer sur eux, voire de les soumettre à la critique.

 

Une politique sociale libérale souligne également la fécondité des données sociales dans la constitution de l’autonomie de chacun. Aussi grande que soit la valeur reconnue à l’individualité, chaque individu trouve dans l’entreprise collective des moyens d’action et de réflexion accrus. C’est le cas pour l’action dans des associations ou des mouvements sociaux, où la participation est volontaire, fondée sur l’activité professionnelle, les engagements privés ou les intérêts. C’est le cas aussi pour la délibération commune… [ ] La pratique du débat public contribue à améliorer l’intelligence d’un problème et l’évaluation des solutions.

 

Une vision sociale libérale rappelle enfin combien l’exigence d’un monde culturel riche et différencié, où plusieurs cultures, modes de vie, choix d’existence, sont représentés, est une source de perfectionnement pour les capacités de critique et de choix que chacun entretient à l’égard de sa propre vie. Cette exigence entraîne deux conséquences pratiques.

 

 D’abord la nécessité de s’assurer que la diversité de cultures ou de modes de vie est suffisamment préservée… [ ] Rien ne rend plus difficile l’exercice de sa propre liberté de jugement et d’action que le fait de vivre dans un monde culturel appauvri, où règne l’uniformité en matière d’informations, de jugements et de divertissements. Tocqueville dénonçait la tyrannie de l’opinion publique, mais toute homogénéité trop grande de l’offre culturelle, prise en un sens large, peut fournir le terreau où se nourrissent des hégémonies politiques. Des pressions considérables s’exerçant sur le fonctionnement des grands médias contribuent aujourd’hui à installer cette uniformité. La pensée libérale y voit un danger extrême pour les libertés. [ ]

 

Une autre conséquence pratique est liée au fait que le moyen le meilleur et le plus naturel d’assurer l’évaluation des opinions, des intérêts, des modes de vie et des préférences, est incontestablement le marché. C’est un lieu d’échange, un instrument critique, et la condition la plus adéquate pour dénoncer les fausses valeurs, les archaïsmes, les privilèges.  D’une certaine façon, le marché est la meilleure épreuve de vérité.

Mais cela ne signifie aucunement que tous les biens doivent être soumis au fonctionnement du marché, en particulier les biens qui, comme l’éducation, la santé, voire la diversité culturelle elle-même, sont autant de conditions qui permettent aux individus de participer au marché. Lorsque des personnes sont au départ dépourvues de ces biens, il est inévitable que le marché exerce à leur endroit une effroyable domination. Il est donc essentiel que les personnes puissent  accéder à ces biens selon des modalités qui ne relèvent pas seulement du secteur marchand. D’un autre côté, il n’est pas moins nécessaire de pouvoir évaluer, comme le permettrait le marché, l’action des organismes qui permettent l’accès à ces biens - le système éducatif, ou le système de santé – afin de mettre à l’épreuve leur efficacité. Souvent,  l’efficacité dépend du fait que le marché intervienne pour évaluer et apprécier ces pratiques. Plus généralement, dans les cas où c’est nécessaire, la gauche libérale ne doit pas exclure d’utiliser les ressources du marché, tout en se préservant de ses abus (par la rédaction de cahiers des charges – exigeant en particulier l’égalité de traitement de tous les usagers – et par la mise en place d’instances de contrôle, visant à éviter le situations de contrainte ou de domination que celui-ci peut entraîner).

 

Le social-libéralisme insiste sur la nécessité d’un lieu politique fortement constitué et symboliquement enraciné. Cette exigence a vu le jour progressivement, au rebours de deux orientations initiales du libéralisme : la méfiance à l’égard du politique et le scepticisme sur la capacité de la réforme politique à réaliser la réforme sociale. Mais le libéralisme a aussi montré comment il est possible de penser l’Etat, ou la communauté des citoyens, comme l’incarnation de règles universelles, pourvoyeur de garanties et défenseur de l’intérêt public. Notre monde abrite des interactions si nombreuses, la concurrence des intérêts et le choc des opinions y sont tels, qu’un lieu de légitimité politique transcendant par rapport aux conflits des opinions et des intérêts est plus que jamais nécesaire…

 

Monique Canto-Sperber

« le libéralisme et la gauche » ( extraits)

Partager cet article
Repost0
13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 09:34

Sur le site de « Gauche Moderne », http://www.lagauchemoderne.org,  Jean-Marie Bockel s’exprime sur le social libéralisme et son caractère soudainement « actuel ». Je me permets de reprendre ici son texte, tout en vous invitant à consulter son site.. 

 

Enfin ! Il était temps !


En fait il est bien tard… Combien de temps, combien d’erreurs, combien d’échecs a t il fallu aux dirigeants de la gauche pour comprendre que loin d’être l’ennemi, le libéralisme était indissociable de l’histoire de la gauche et surtout de son avenir.


Le libéralisme politique c’est la rencontre de la liberté avec l’histoire, et le libéralisme économique, la condition d’exercice de ces libertés, parce que la condition de la réussite économique, dans une société moderne. Mais depuis des années, à gauche, ces vérités étaient taboues. Quiconque les proférait était excommunié. Sans même avoir droit à un procès. Ce temps est révolu et je m’en félicite.


Le débat de fond peut maintenant pleinement s’engager dans le pays, avec tous les acteurs ou presque de sa vie politique et intellectuelle. Pour ma part je n’ai pas attendu l’inspiration tardive de dirigeants à l’autorité affaiblie, et je me suis clairement engagé dans la voie du social-libéralisme, qui, aujourd’hui, implique la réforme. Il implique à mes yeux, l’engagement, dans la majorité présidentielle, aux côtés du Président de la République, avec son gouvernement, qui a choisi de faire entrer la France dans ce cycle de réformes dont elle a besoin.


Qui ne voit que seules les réformes justes et équilibrées dans les efforts demandés, pour lesquelles le gouvernement travaille aujourd’hui, peuvent permettre à notre pays de continuer à respirer cet air de liberté, de droits sociaux et de droits de l’homme qui sont constitutifs de son identité, que nous avons le devoir de léguer à nos enfants.

C’est à cette aune que doit être jugé le libéralisme, qui s’oppose avant tout aux totalitarismes, aux  économies dirigées, au systèmes politiques fermés dans lesquels les peuples sont exploités, payés à vil prix et privés des droits fondamentaux de la personne humaine. Ces régimes, sous diverses formes pèsent encore sur la majorité de la population de notre planète,  ne l’oublions jamais.


Alors, oui, il fallait choisir, je l’ai fait, et je dois dire à quel point je me félicite d’avoir pris toute ma part au sein de la majorité présidentielle pour y développer mes convictions politiques et les transformer en actes, visibles par nos concitoyens.


Aujourd’hui je suis heureux qu’une nouvelle aire de débat se développe dans le pays, et j’y prendrai part, pour montrer quel parti la France peut tirer de la grande perspective social libérale qu’il faut continuer d’ouvrir devant elle.



Jean-Marie Bockel

http://www.lagauchemoderne.org
Partager cet article
Repost0
9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 20:54

Par Jean-Louis Caccomo
...



Herbert Marcuse (1898-1979) était un philosophe et sociologue marxiste américain d’origine allemande qui a profondément influencé l’intelligentsia de gauche. En France et aux USA, il fut un des maître-à-penser de l’antilibéralisme dont la rhétorique a fournit les principaux slogans de mai 68.

Moi qui venais d’un milieu plutôt modeste et rural (j’ai passé mon bac dans une ville de 16 000 habitants), plus je lisais Marcuse, dont la plupart de mes professeurs m’imposait la lecture approfondie, et plus mon complexe d’infériorité provinciale était renforcé tant je ne comprenais rien à ce charabia qui s’apparentait plus, dans mon esprit vierge, à une démonstration pompeuse de rhétorique savante qu’à l’énoncé limpide d’une connaissance solide qui devient ainsi accessible à tous par la magie de l’enseignement et le talent du pédagogue. Aussi, le jour de mon partiel en « épistémologie critique », j’ai sagement récité Marcuse sans en comprendre le moindre mot, obtenant ainsi une des meilleures notes de ma promotion.

A force d’être gavé par Althusser, Gramsci, Marcuse, Rosa Luxemburg et Marx, je me demandais si j’étais bien fait pour faire des études d’économie, voire faire des études tout court. Il y avait si peu de mérite à obtenir un diplôme en récitant une prose obscure tel un perroquet qui mime le langage humain. De surcroit, je ressemblais si peu à l’étudiant aixois typique : paraître et penser à gauche tout en habitant dans la belle bastide provençale du papa avocat ou de la maman médecin. Au total, il me semblait que je n’apprenais pas grand-chose du monde réel qui m’attendait et j’avais peu de temps à consacrer aux envolées verbales de ces prophètes d’un autre monde. Et oui, le temps c’est de l’argent ; et cet argent, je ne pouvais pas le soutirer à volonté à mes parents et en priver mes frère et sœurs.

Heureusement, d’autres professeurs m’ont fait entrevoir la lumière dans les études d’économie et le bonheur de la connaissance, ce qui me motiva à continuer. Qu’ils en soient remerciés pour toujours.

 Avec le recul, ce que je lis désormais entre les lignes de ce penseur de la révolution m’apparait trop clair et frise l’escroquerie intellectuelle. Marcuse a atteint les sommets de la dialectique en prônant le concept de « tolérance répressive » par lequel il s’opposait carrément à la liberté de parole [1]. Ce droit fondamental dans la philosophie libérale était alors considéré par Marcuse comme un « concept bourgeois » favorisant l’ordre établi au profit des riches dans un raisonnement dont la logique est inversement proportionnelle à la rigueur. Mais puisque ce droit était vigoureusement défendu par des libéraux, il était forcément douteux.

Si l’on suit le raisonnement de Marcuse, la liberté de parole favorise les riches et les puissants puisqu’elle aboutit à une profusion d’idées et de concepts face à laquelle les plus modestes ne sont pas armés. On retrouve d’ailleurs les mêmes arguments qui permettent de fustiger internet pour tenter de le contrôler et c’est dans cet esprit qu’une véritable école libre ne saurait être tolérée par le monopole de l’Education Nationale.

 On voit ainsi comment une logique apparente atteint les sommets de la dialectique : au nom de la liberté, on veut supprimer la liberté de la même manière qu’au nom du peuple, on en arrive à opprimer le peuple. Les régimes totalitaires ne se qualifient-ils pas de « démocratiques » ? Telle est l’effroyable logique révolutionnaire : elle suppose de détourner le sens même des mots comme la magistralement illustré Orwell dans son roman « 1984 ».

Mais c’est une logique apparente fondée sur des contresens et sur l’usurpation du langage et du vocabulaire. Les paradoxes de Zénon ont l’apparence de la logique. Avant d’atteindre la cible, la flèche doit passer par le point A qui est à mi-distance entre le tireur à l’arc et la cible. Mais avant d’atteindre le point A, elle doit passer par A’ qui est lui-même à mi-distance entre le tireur et le point A. Mais avant d’atteindre A’, elle doit passer par A’’, A’’’ …en somme, elle n’atteindra jamais la cible. Le raisonnement a l’air logique, pourtant le résultat est faux. Les mathématiciens grecs ont flanché devant ce paradoxe. Mais au cours des siècles les mathématiciens ont affiné les concepts mathématiques pour lever le paradoxe, approfondissant du même coup la connaissance des mathématiques et le champ de la rigueur.

 En sciences sociales ou humaines, les experts n’ont pas toujours les mêmes scrupules ni les mêmes intentions. La dialectique marxiste est d’ailleurs le pur produit de cette démarche usurpatrice. Marx lui-même qualifiait d’ailleurs la logique de « science bourgeoise » ; c’est pourquoi il proposait une nouvelle méthodologique qualifiée de « matérialisme dialectique » au service d’une « science prolétarienne » qui a conduit à Lyssenko. C’est au nom de ce matérialisme dialectique que Marcuse prônait « l’intolérance envers les libéraux » qui défendent toutes les libertés et donc la liberté de parole – consigne qui a été strictement suivie à l’université qui est devenue un lieu de rééducation politique – afin de sauver la liberté véritable et la tolérance véritable.

En somme, la liberté de parole défendue par le libéralisme n’est pas la vraie liberté et seule la parole de Marcuse libère. Marcuse se donne le droit d’être intolérant au nom de la vraie tolérance dont lui seul connait les clés. On comprendra pourquoi une telle philosophie, lorsqu’elle cautionne un programme politique, ne peut qu’aboutir à des régimes meurtriers et concentrationnaires. On comprendra aussi pourquoi je suis las d’entendre le refrain nostalgique des porte-drapeaux de mai 68.

  Jean-Louis Caccomo

http://caccomo.blogspot.com/

Partager cet article
Repost0
6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 19:06

Le Figaro 05 06 08...

Jérôme Dubus, le vice-président du groupe UMP au Conseil de Paris explique pourquoi, à son avis, le libéralisme affirmé de Bertrand Delanoë s'arrête, en fait, à une conception libertaire et à une posture philosophique bien éloignées du vrai libéralisme.

Ainsi, la révélation principale du nouvel ouvrage de Bertrand Delanoë intitulé De l'audace, qui par ailleurs en manque cruellement, serait la conversion du maire de Paris au libéralisme. Comme tous les nouveaux convertis, notre édile paraît particulièrement enthousiaste sur ce sujet. On le croirait même prêt à s'inscrire dans la longue tradition française qui, de Montesquieu à Maurice Allais, seul Prix Nobel d'économie français du XXe siècle, a donné les meilleurs concepteurs du libéralisme.

Ne nous y trompons pas : pour Bertrand Delanoë, le chemin de la rédemption est encore long et difficile.

Cette annonce intervient d'ailleurs à un moment parfaitement calculé dans la prise de pouvoir au sein du Parti socialiste. Le «moment» libéral de Bertrand Delanoë ressemble beaucoup plus à une posture médiatique qu'à une conversion sincère. «Être dans le vent, disait Milan Kundera, c'est avoirla conviction d'une feuille morte.» Voilà à quoi s'apparente la démarche actuelle de notre nouveau libéral parisien.

Que ce soit dans son parcours politique ou dans l'exercice du pouvoir pratiqué à Paris depuis 2001, tout s'oppose à cette démarche, tout nous pousse à démasquer l'imposteur.

Au sein du Parti socialiste, Bertrand Delanoë n'a jamais appartenu à la deuxième gauche, celle de Michel Rocard et de Dominique Strauss-Kahn, héritiers du socialisme libéral de Charles Andler ou du solidarisme de Léon Bourgeois.

Bien au contraire, le maire de Paris s'est construit avec la protection de Lionel Jospin, venu de l'extrême gauche, en privilégiant systématiquement l'Union de la gauche en 2001 comme en 2008. Le MoDem en a d'ailleurs fait les frais cette année : le boa socialiste a dévoré la grenouille centriste après l'avoir fascinée et hypnotisée !

S'il ne reste qu'un admirateur des années de gouvernement Jospin, Bertrand Delanoë sera celui-là.

La gauche plurielle est son domaine, dont le libéralisme est bien évidemment exclu comme il l'était de la butte Montmartre quand notre maire débuta sa carrière politique cornaqué par Claude Estier et Lionel Jospin.

La pratique du pouvoir mise en place depuis 2001 s'inscrit d'ailleurs parfaitement dans cette histoire, loin, très loin des idées libérales, qu'elles soient d'ordre politique ou économique.

La concentration du pouvoir politique dans notre capitale n'a jamais été aussi forte que sous la mandature 2001-2008. Si l'on excepte la création des conseils consultatifs de quartiers en début de mandat, aucune responsabilité nouvelle n'a été accordée aux maires d'arrondissement, qui sont pourtant les mieux placés pour répondre aux problèmes quotidiens des Parisiens.

Une pratique bien peu libérale si l'on considère que le libéral préfère à une intervention publique une intervention des intéressés eux-mêmes, spontanément associés.

Bien peu libéral également le choix de la contrainte comme moyen de politique publique : n'est-ce pas ce qui fut pratiqué en matière de circulation en inventant la congestion comme mode de régulation des déplacements ?

Avec une augmentation de 30 % des frais de fonctionnement de la Ville en sept ans, on ne peut pas dire que Bertrand Delanoë ait participé au recul de l'interventionnisme municipal alors que la société civile a plutôt besoin aujourd'hui de collectivités sveltes et non obèses. On nous parle aujourd'hui d'une municipalisation de la distribution de l'eau qui permettrait soi-disant de faire baisser son coût : est-ce bien raisonnable ? Est-ce bien libéral ?

Le libéralisme n'est pas une idéologie : il s'incarne au contraire par la reconnaissance des droits de propriété et de la liberté contractuelle.

Je ne crois pas que le rôle d'une municipalité soit d'encourager les squatters à multiplier leurs actions et leurs occupations, comme le fait actuellement la Ville de Paris.

N'y a-t-il pas là une atteinte directe à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, qui stipule clairement que «les droits naturels et imprescriptibles sont la liberté, la propriété, la sécurité et la résistance à l'oppression» ?

Oui, décidément, bien peu libéral, M. Delanoë !

Le plus troublant néanmoins demeure cette capacité à vouloir s'exonérer de toute responsabilité politique quand aux résultats obtenus : si le Grand Paris n'avance pas, c'est parce que Jean-Paul Huchon, président du conseil régional, n'en veut pas ; si 110 000 Parisiens attendent un logement, il faut chercher la responsabilité chez l'équipe précédente, incapable, paraît-il, d'acquérir des réserves foncières ; si les transports ne marchent pas, la faute en incombe à l'État, impécunieux et donc incapable d'investir dans l'amélioration des transports en commun !

Et pourtant, l'un des trois piliers du libéralisme, c'est bien la responsabilité.

Friedrich Hayeck, l'un des plus grands penseurs du libéralisme, le disait clairement : «L'individu doit supporter les conséquences de ses actions : il recevra estime ou blâme pour elles.»

Non, décidément, Bertrand Delanoë ne sera pas le Tony Blair «à la française». Trop étatiste, trop attaché à la culture de l'impôt et à la centralisation des décisions, son libéralisme s'arrête à une conception libertaire, à une posture philosophique bien éloignée du vrai libéralisme.

Méfions-nous néanmoins des contrefaçons : elles peuvent parfois le temps d'un printemps faire gagner quelques voix…

Jérôme Dubus
Le Figaro

Partager cet article
Repost0
5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 19:57

Un article de réflexion politique publié en avril 2007, que la volonté de rénovation du PS et  les déclarations de Delanoë ou de Valls, rendent  toujours actuel...



Pour restaurer sa légitimité face aux mutations du monde contemporain, la gauche, ou sa  composante la plus moderniste,  doit incarner une ambition collective en s’affirmant  force de propositions et initiatrice  d’actions adaptées aux nouveaux enjeux. Elle doit pour cela se rénover profondément dans ses idées comme dans ses projets, sans craindre de remettre en cause certaines modalités d’action  qui avec le temps ont été  considérées comme des principes intangibles, alors qu’elles  n’étaient  en réalité que des moyens pour atteindre des buts, qui eux  demeurent constants.

La  pensée traditionnelle  de gauche  considère  comme des idéaux ou des objectifs, et donc comme intouchables,  des concepts qui n’étaient que   des moyens définis dans les années quarante, comme la gestion étatique des services publics,  l’interventionnisme   de l’Etat, le statut de la fonction publique,  les mesures strictement égalitaires  ou le recours à  l’assistance.  Elle a,  pour cette raison, hésité à   les remettre en cause, ou l’a fait  avec un sentiment de culpabilité qui retarde  ou interdit les politiques nouvelles indispensables. Lorsque  Tony Blair écrivait   :    « nous avons confondu les fins et les moyens, tolérant qu’un ensemble d’outils économiques éclipsent les buts qu’ils étaient censés servir »[1], il touchait un point central de la critique qui peut être apportée à l’action de  la gauche et dessinait en creux l’objectif d’une nécessaire modernisation. Admettre le découplage entre les fins et les moyens, et en comprendre la nécessité  permet de se libérer du carcan de dogmes pesants, de se doter d’une liberté d’action sur les plans économiques et politiques, de se retrouver en phase avec l’évolution du monde et de la société. 

Nous devons repartir des objectifs fondamentaux qui sont ceux de la gauche et trouver, pour les concrétiser,  les moyens de notre temps.

 

 L’alliance entre le libéralisme et la justice sociale est souvent considérée  comme contre nature, et le libéralisme économique, notamment, parait  incompatible avec les objectifs de la gauche.  Nous voulons mettre  au contraire en évidence que cette  alliance  est possible, qu’elle est même sans doute nécessaire à la réalisation dans le monde d’aujourd’hui des finalités et des valeurs de la gauche. Depuis trente ans, l’anti-libéralisme est devenu, en France,  la pensée uniforme  à gauche comme à droite. Il s’agit pour nous de lutter contre cette « trouble évidence »  et de montrer à quel point cette intégration des idées libérales au socialisme peut le renouveler et lui apporter une efficacité nouvelle[2]. 

Tout au long de son histoire, d’ailleurs,  le socialisme s’est enrichi de nombre  d’idées venant du libéralisme, de la même manière que le libéralisme s’est d’une certaine manière   socialisé. Le libéralisme a reconnu les risques de l’injustice sociale engendrée par une liberté trop absolue, les dangers que la libre initiative sans contrôle ou la concurrence non régulée  pouvait faire courir à la cohésion sociale. Le socialisme moderne a su accepter le marché et la propriété, de la même manière qu’il est devenu plus soucieux de l’autonomie des individus et du rôle essentiel  qui peut être celui des pouvoirs intermédiaires. Socialisme et libéralisme peuvent cheminer de concert et s’épauler dans la recherche du progrès social. C’est  leur combinaison qui  donnera une modernité et une capacité créatrice nouvelle à ces deux concepts anciens.    

Sociaux-libéraux, nous ne pouvons continuer à  soutenir les principes d’un socialisme émollient qui confond justice sociale et assistance, qui ne comprend la régulation que globale et émanant de l’Etat,  qui veut limiter  le  recours à l’initiative et à la prise de responsabilité  parce qu’il  en craint les abus.  L’expérience nous permet d’affirmer au contraire  que c’est la liberté de la personne, l’engagement individuel et  collectif, qui ouvrent la voie au progrès et à  de nouvelles formes de justice sociale. L’initiative et la concurrence favorisent l’innovation et  sont, pour une société, des facteurs de dynamisme. La  compétitivité économique n’est pas l’antithèse de la cohésion sociale, elle peut même la favoriser.  L’abandon d’une  réglementation centralisée des rapports sociaux et économiques au profit du  contrat et de la négociation entre partenaires responsables, peut permettre de  reformer ce lien social qu’un Etat interventionniste tend à dissoudre. L’aide gagne en  efficacité, y compris pour ceux qui en bénéficient, si au lieu d’être   apportée de manière globale et automatique, elle est  ciblée et adaptée aux publics, aux individus qui en ont besoin et se présente comme un tremplin. 

Le refus des principes dépassés du socialisme, ne nous situe pas pour autant dans le camp des thuriféraires du capitalisme,  l’ensemble de nos propositions a même   pour objet de lutter contre  la dureté et l’injustice qu’il provoque.  Avec Lucien Jaume nous pensons qu’on ne peut assimiler le  libéralisme - et encore moins le socialisme  libéral - à un capitalisme débridé, comme les tenants du politiquement correct, de droite ou de gauche,  ont tendance à le faire ou à un ultra libéralisme synonyme d’absence de règles et de loi du plus fort.

Le libéralisme économique lui-même  qui repose sur l’échange, la concurrence égale, l’édiction de  normes permettant le fonctionnement libre et juste   du marché  a trop souvent été purement et simplement  assimilé au capitalisme, à sa  logique de puissance, d’accumulation ilimitée de richesses et  de destruction de l’échange, de concentrations tendant au monopole, à ses excès. Vouloir  bénéficier du dynamisme qu’il apporte, utiliser sa force motrice,  n'empêche pas d’agir pour limiter sa brutalité ainsi que  son emprise – et celle de l’argent – sur la société.  

Notre vision est celle d’un humanisme actif qui, faisant appel à la responsabilité de chacun, ouvre un large champ d’autonomie et d’épanouissement personnel,  d’initiatives sociales  et d’actions transformatrices. Elle exprime  une confiance en l’homme et en  ses facultés d’initiative, une confiance  dans la capacité d’une société libre à affronter le présent et à s’engager, de manière plus dynamique sur la voie du futur.


Marc d’Héré   



[1] Tony Blair: New Britain . My vision of a new country.

1996

 

 [2] Ces idées sont exprimées dans deux ouvrages de Monique Canto-Sperber,  publiés en février 2003  «   Le socialisme libéral » édité aux éditions Esprit, diffusée par Le Seuil, et « Les règles de la liberté » édité chez Plon. 

Partager cet article
Repost0
27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 15:12
27/05/2008
Le Figaro...

Depuis quelques jours, à gauche, tout le monde se déclare libéral. Mais que ce mot signifie-t-il aux yeux de ceux qui s'en prévalent ? Réponse d'un jeune essayiste libéral. Par Mathieu Laine.

Qui l'eût cru ? Alors que personne ne l'attendait, la mode printemps-été 2008 se veut… libérale ! Michel Drucker, qui se croyait dans le vent en invitant Besancenot, a eu tout faux. L'éternel gendre idéal et le Che Guevara des boîtes aux lettres n'ont plus qu'à retrouver leur cher vélo : la lutte des classes, c'est has been. Le dalaï-Paname, grand timonier de la tendance et prince des bobos et des vedettes, a parlé : «Je suis libéral !» 

L'adjectif banni de tous les programmes, ennemi juré des speechwriters professionnels, identifié comme l'insulte suprême des plateaux de télévision, vient d'être, en trois mots, propulsé sur le devant de la scène comme le nec plus ultra de la modernité. «La droite ne l'est pas», insiste Bertrand Delanoë. La honte ! Elle s'est même bien gardée de l'être, Nicolas Sarkozy rappelant très clairement qu'il n'était «ni Reagan, ni Thatcher»…

«Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s'ils ne tiennent plus les termes de “concurrence” ou de  “compétition“ pour des gros mots, c'est tout l'humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique», écrit le maire de Paris dans «De l'audace !» (Robert Laffont). Et de l'audace, il en fallait pour briser les tables de la loi marxiste et lancer, à contre-courant, cette OPA non annoncée.

La lutte pour le poste de premier secrétaire s'annonçait pourtant moins éclatante : entre la Poitevine au «sourire à visage humain» (Philippe Muray) et l'inventeur du festivisme parisien, la vacuité devait l'emporter sur le fond, la belle image sur la raison. Surprise. Ou quand Bertrand l'exorciste dédiabolise ce que Pascal Salin appelle l'Humanisme avec un grand H, «car le libéralisme n'est pas un humanisme parmi d'autres, mais l'Humanisme, en ce qu'il est la seule philosophie qui respecte, vraiment, l'Homme» (Libéralisme).

Le libéralisme serait donc l'avenir du socialisme ? C'est ce que disent, depuis longtemps, Manuel Valls, qui va au-delà des pétitions de principes et propose des mesures en rupture avec la culture des éléphants («Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin de gauche !») ou Monique Canto-Sperber («Le libéralisme et la gauche»). Cette dernière, grande prêtresse du «socialisme libéral», prédit même que le premier leader de gauche de premier plan qui comprendra la nécessité de rompre avec le collectivisme et de retrouver, comme l'ont fait la plupart des partis de gauche à travers le monde, la tradition libérale, emportera la mise. Au XIXe siècle, faut-il le rappeler, les libéraux étaient à gauche : ils défendaient le libre-échange contre les conservateurs, de droite.

Certes, les résistances seront nombreuses. Mélanchon criera au loup. Laurent Fabius, l'ancien blairiste au flair tactique indépassable, se peinturera de rouge. Julien Dray a même rappelé qu'il «reste de formation marxiste». Déjà, Libé râle ! Mais ils auront beau s'agiter, les voici, à jamais, ringardisés.

Certes, encore, la sortie de notre «Paris-plagiste en chef» paraît plus stratégique qu'idéologique. Mais, précisément, si se dire libéral devient le comble de la ruse politicienne, et si la gauche pouvait, ne serait-ce que par habileté, le devenir, tout le monde y gagnerait. Y compris la droite, qui pourra, plus facilement qu'hier, oser la liberté.

Reste à savoir et c'est là que tout se joue ce qui se cache derrière ce mot. Car attention : un Vélib'(éral) peut en cacher un autre ! Et le libéralisme proclamé peut être liberal, au sens américain, et s'avérer très étatiste, jouant de réglementations tout en pensant régulation et pariant sur l'impôt pour colmater la nation. Et dans ce cas, point de rupture. Et pas d'espoir de guérison, pour un État en perdition.

S'il est, en revanche, authentiquement libéral ; s'il restaure, vraiment, la liberté individuelle, la responsabilité personnelle et la propriété privée ; s'il comprend les vertus de l'ordre spontané et sa supériorité sur l'ordre naturel ou artificiel ; s'il parie sur la baisse de la pression fiscale pour libérer les énergies, l'assouplissement du droit du travail pour faciliter l'embauche et l'ouverture à la concurrence pour stimuler l'innovation et satisfaire au mieux les consommateurs ; s'il incarne l'alternative au conservatisme et au gradualisme ; s'il intègre le fait qu'être libéral n'est pas un simple positionnement économique, mais une posture philosophique et morale, alors il opérera, comme ailleurs, son œuvre libératrice et créatrice. «La liberté individuelle, je le répète, voilà la véritable liberté», disait Benjamin Constant. Ne nous trompons donc ni de liberté ni de libéralisme… Mais soyons d'ores et déjà heureux que cette philosophie passe, à nouveau, de l'ombre à la lumière.

Mathieu Laine
Le Figaro

Partager cet article
Repost0