Les affaires militaires ne sont pas ma spécialité, l’article qui suit relève donc davantage d’impressions et de lectures un peu superficielles, que d’une étude approfondie. C’est pourquoi, je verrais avec plaisir des lecteurs, plus au fait que moi de ces questions, utiliser la rubrique « commentaires » pour donner leur avis et proposer leur analyse de la situation en Afghanistan, et de la politique qu’il conviendrait d’y mener…
La guerre en Afghanistan est une guerre juste, la France a eu raison d'y participer et Nicolas Sarkozy a eu raison, il y a près de deux ans, d’augmenter les forces françaises engagées.
Pourtant, aujourd’hui, la politique menée par les Etats-Unis paraît rendre la situation de plus en plus difficile. Indécis et quelque peu démagogue, le Président américain qui évoque un retrait pour l’année prochaine (comment mieux faire naître la défiance et l’inquiétude ?) peine à imposer une stratégie, peut-être même à en concevoir une. Les américains privilégient la stratégie militaire, mais la crainte de pertes trop élevées les conduit à un relativement faible engagement et des bombardements approximatifs qui se traduisent par la multiplication des bavures et des morts de civils afghans.
Plus que d’actions militaires lourdes, sans doute serait-il nécessaire, en complément ou en priorité, d’apporter une aide économique, sociale, sanitaire aux populations. C’est sans doute davantage par la construction de routes ou d’hôpitaux, par des aides directes à l’agriculture, par la diffusion de l’éducation et de la formation, que par des opérations militaires (certes nécessaires), que cette guerre contre l’obscurantisme et la tyrannie peut être gagnée. C’est aussi en apportant cette aide directement aux populations concernées, sans passer par le truchement d’un gouvernement corrompu et incompétent, ou pire encore en versant, en pure perte, des millions de dollars à des « seigneurs de la guerre » !
La France doit dire clairement les choses et poser comme condition à son maintien en Afghanistan, un immédiat changement de politique.
Nicolas Sarkozy devrait pouvoir entraîner sur cette position nombre de pays, européens ou d’autres continents, engagés en Afghanistan, et c’est collectivement qu’ils pourraient faire part de leurs exigences à Obama et à l’OTAN
En rompant avec la politique d’effacement et de renoncement de la période Chiraco/villepiniste, la France a depuis 3 ans suffisamment montré sa loyauté envers ses alliés et son implication dans la lutte contre le terrorisme, pour avoir le doit de se permettre cette attitude exigeante et ferme. On comprendrait de moins en moins bien, dans notre pays, une poursuite de l’engagement de la France dans les conditions d’aujourd’hui, en se soumettant, sans les remettre en question, à la stratégie discutable d’un Barack Obama et d’une administration américaine qui semblent dépassés.
Marc d’Héré