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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 20:10

 

Par Laurent Py...

 

 

J’ai rédigé ce texte le lendemain du premier tour des élections cantonales. Ceci explique qu’il ne soit plus tout à fait d’actualité…il s’agissait d’une première réaction, un peu naïve, que j’avais décidé de laisser de côté. Et puis j'ai décidé d'attendre les résultats du second tour pour le publier en me disant qu'il ne changeront pas fondamentalement ce que j'ai à dire. Je vous le livre car j’espère que nous n’avons pas fini de parler de ces élections malgré ou à cause des résultats de ce soir. J'attends vos réactions !

 

 

Les résultats des élections cantonales de dimanche dernier nous ont choqué à plus d’un titre. La forte abstention et la poussée d’un Front National qui cristallise le mécontentement, le vote accordé à des candidats inconnus et qui n’ont que l’étiquette pour se faire apprécier, tout cela reflète un mécontentement et une perte de confiance qui malheureusement semblent s’installer. Devant cette situation qui se répète malheureusement à chaque élection lorsque les Français n’ont plus confiance en leurs élus, les injonctions au sursaut moral et les prises de positions idéologiques ne pourraient bien ne faire qu’empirer la situation. Car derrière le Front National se sont des électeurs en perte de repère qui se cachent. Stigmatiser ces électeurs avec un air de supériorité en s’en détachant sous couvert de « front républicain » c’est attiser l’idée que UMP ou PS c’est la blanc bonnet et bonnet blanc et nourrir le discours de tous les extrêmes. D’ailleurs la vitesse avec laquelle se délient en général les « front républicains » ne traduit une fois de plus que la célèbre myopie de la politique qui pourrait bien être une des raisons de plus du désengagement civique.

 

Pourtant tout le monde s’accorde à dire que ce à quoi il faut faire barrage en premier lieu c’est aux raisons qui poussent les électeurs à choisir les partis du mécontentement (qu’ils soient de gauche comme de droite). « Le mauvais choix n’est pas entre les idéologies, il est entre les moyens » disait Edgar Faure. Or que nous proposent les partis pour endiguer la montée des extrêmes ? Ils campent en général sur leurs positions continuant à voir le monde à travers leurs programmes, certains de leur capacité à pouvoir changer les choses. La gauche met l’accent sur la crise, l’absence de sécurité matérielle, le délitement des services publics assimilé à l’abandon, le besoin d’assistance au risque de l’infantilisation et la nécessaire augmentation du pouvoir d’achat sans vouloir voir tous les changements, tandis qu’une partie de la droite critique le laxisme, prône plus d’adaptation et voudrait revenir à l’identité, à la nation et à la sécurité au risque de la stigmatisation et de la remise en cause d’une certaine forme de solidarité nationale. Les bons esprits pensent s’en sortir en affirmant qu’il faut certainement un peu de tout cela pour revenir à une situation « normale ». On en oublie presque que cela dure depuis plus de vingt ans…et que le mal ne touche pas seulement la France, mais la plupart des grandes démocraties d’Europe. Rares sont les élus ou les prétendants qui s’interrogent sur leur rôle, sur leur manière de faire la politique, sur l’adaptation des institutions aux nouveaux enjeux, sur la place des citoyens, sur la manière de leur redonner envie de s’engager, éventuellement sur les nouveaux devoirs qui doivent accompagner les nouveaux défis et les nouvelles possibilités, bref rares sont ceux – mais je me trompe peut-être – qui osent tenir un discours vrai sur leur rôle, la démocratie elle-même et son fonctionnement, sur leurs faiblesses et sur ce qui serait à faire pour endiguer la lente mais certaine perte de contrôle.

 

En un sens, cela est compréhensible. Aborder ces questions, c’est prendre le risque de se faire taxer de démagogue. Le « tous pourris » n’est-il pas le fond de commerce de tous les extrêmes, qu’il s’agisse d’un Mélenchon ou d’une Le Pen ? Sans sombrer dans un discours facile et médiatique qui tendrait à nier le travail considérable fait par nos élus, leur dévouement et la rudesse de leur tâche, je pense qu’il est possible et nécessaire de s’interroger sur ces questions de manière rationnelle en portant la réflexion sur le fonctionnement de nos institutions. Parce que le centre a toujours eu comme souci de contribuer à l’éducation des citoyens et à l’épanouissement de chacun en cherchant à multiplier la possibilité d’influer sur son environnement et sur sa propre vie, parce qu’il est moins enclin aux prises de positions populistes pour se rapprocher des besoins réels, parce que je connais sa préférence pour les débats et le travail de fond plutôt que pour les premières places sur les scènes médiatiques, je pense que c’est lui qui est le plus à même de porter ce débat aujourd’hui. Je n’ai pas la réponse, mais je suis persuadé que le mal est si profond que nous ne pouvons plus faire l’impasse sur ces questions : le fonctionnement de notre démocratie est-il adapté aux nouveaux enjeux et surtout permet-il de redonner confiance aux citoyens pour ne pas avoir à exprimer à chaque fois leur mécontentement par le choix des extrêmes ?

 

Dominique Bourg et Kerry Whiteside dans leur livre « Vers une démocratie écologique » (La République des idées, Seuil, octobre 2010) ont commencé ce travail en lançant quelques idées. Je ne les partage pas toutes : l’opposition entre démocratie représentative (la démocratie des modernes de Benjamin Constant) et enjeux écologiques extraterritoriaux et supra générationnels me semble trop simple quand on sait la manière dont certains élus ont su, de par le passé, aborder des problèmes tous aussi impalpables, par anticipation et courage politique. Surtout, je continue à penser que les institutions supranationales ont un rôle essentiel á jouer dans les questions environnementales. Mais je retiens de leur livre un questionnement sur la place des citoyens et des scientifiques dans notre démocratie et m’interroge avec eux sur la question de savoir s’il ne serait pas temps d’introduire une part de participation directe dans la démocratie représentative. Nous savons que cela se fait de plus en plus au niveau local : conseils de quartiers, conseil des résidents étrangers, etc. Pourquoi ne pas l’institutionnaliser au niveau national ? Lorsqu’un enfant se plaint de ne pouvoir obtenir ce qu’il veut, lorsqu’il en veut à ses parents incapables de lui offrir ce qu’il aimerait, lorsqu’il commence à se rebeller contre une autorité jugée inadaptée, le comportement responsable des parents n’est-il pas celui qui consiste à l’associer pour lui montrer les difficultés, à tenir compte de ses propositions pour mieux préciser ses attentes et mieux arriver au résultat, éventuellement à le faire faire et ainsi à l’aider à grandir ?

 

Je ne suis ni un constitutionnaliste, ni un spécialiste, mais j’avais déjà proposé lors des débats su le Contrat de Première Embauche qu’il existe une chambre qui rassemble des acteurs de la société civile, des associations, des chercheurs spécialistes, des citoyens tirés au sort, qui puissent donner un avis sur les lois et suivre leur mise en application. Certains diront qu’il s’agit du rôle du Conseil Economique et Social. Mais celui-ci est-il suffisamment visible et symbolique ? Non, d’autant plus qu’il n’associe pas les citoyens. Avec une chambre nouvelle, cela changerait. L’initiative et le vote des lois resteraient aux représentants élus, mais ceux-ci seraient obligés de consulter cette chambre nouvelle qui pourrait lui soumettre des propositions et surtout se verrait confiée l’évaluation des lois. Cela permettrait en quelque sortie de disposer d’un contrôle intermédiaire. Les citoyens tirés au sort profiteraient de cette participation qui stimulerait la participation citoyenne plutôt que de la tenir à distance et encouragerait l’engagement associatif et le travail d’expertise scientifique.

 

Ce n’est là bien sûr qu’un exemple qui nécessiterait d’être précisé, mais je pense qu’il devient urgent de faire des propositions qui s’attaquent aux causes des dissidences civiques et au sentiment d’impuissance généralisé ; des propositions qui dépassent le cadre de la prochaine élection et de la modification de la loi électorale pour rendre notre pays et ses habitants plus apte à s’attaquer, COLLECTIVEMENT et dans le respect de la diversité, aux défis actuels et futurs.

 

 

 

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commentaires

M
<br /> Ni la Loire, ni la Savoie ne basculent à gauche comme l'espéraient les socialistes...La "victoire" socialiste dans cette élection est vraiment toute, toute petite!<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Choisir les deux, la formule est jolie mais ne correspond pas aux choix des électeurs FN qui rejettent plutôt les 2 partis.<br /> Sur le fond, sur le plan économique, la politique de l'UMP vaut celle du PS, c'est à dire une banale politique social-démocrate. L'UMP a plutôt mené une politique de gauche avec des taxes et impôts<br /> nouveaux, une aggravation des déficits, la création du RSA, ce n'est pas un hasard si des formations comme la gauche moderne l'ont rejoint.<br /> S'il y a eu droitisation, ce n'est que du discours, c'est à dire la pire qui soit pour un gouvernement et un Etat puisqu'elle accroit la défiance des citoyens vis à vis du pouvoir tout en<br /> banalisant le discours identitaire et nationaliste qui vise à faire de l'islam une menace.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Finalement on peut se dire que la montée du FN n'est que le résultat d'une droitisation de l'UMP et d'une gauchisation du PS. Plutôt que de choisir l'un ou l'autre, beaucoup d'électeurs préfèrent<br /> choisir les deux : ce que propose le FN n'est finalement rie d'autre que l'articulation du nationalisme identitaire et du protectionnisme social...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Tu as raison, je pense. La droitisation de l'UMP est assez claire, mais je ne suis pas d'accord avec ceux qui  prétendent qu'il y a droitisation du gouvernement depuis 5 mois! <br /> Gauchisation du PS, sans doute.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Invité sur RTL, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a assuré que "l’UMP doit préparer 2012 et s’engager dans des débats", rappelant que celui prévu le 5 avril sur la laïcité est "un<br /> vrai débat". "Tous les jours nous avons à répondre sur ces questions", explique-t-il, au lendemain de vives tensions au sein du parti majoritaire sur le sujet.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> "Nicolas Sarkozy en pleine crise d'autorité"<br /> <br /> (...)<br /> <br /> "C'est enfin la droite elle-même sur laquelle Nicolas Sarkozy a perdu son ascendant. Pour l'emporter en 2007, il avait brillamment réussi à rassembler derrière lui toutes les familles de son camp,<br /> ou presque: les néogaullistes et une bonne partie des centristes, les bonapartistes et les orléanistes, les libéraux et les populistes, à quoi il avait ajouté, à l'été 2009, les souverainistes de<br /> Philippe de Villiers et les "chasseurs", toujours bons à enrôler.<br /> <br /> Le style du président et son perpétuel activisme, la crise économique, l'usure du pouvoir, les revers électoraux des deux dernières années: tout a contribué à mettre à bas ce bel échafaudage. Et à<br /> placer désormais Nicolas Sarkozy devant un redoutable dilemme : s'il penche trop à droite, il s'aliène les modérés que rêve de fédérer Jean-Louis Borloo ; s'il veut ménager le centre, c'est Marine<br /> Le Pen qui menace de rafler de gros bataillons de l'électorat populaire.<br /> <br /> L'UMP elle-même porte de plus en plus mal son nom : l'union est chaque jour un peu plus de façade ; le mouvement est paralysé; quant au qualificatif de populaire, les cantonales ont démontré<br /> cruellement sa fragilité. Sur un socle aussi branlant, le temps commence à manquer pour espérer restaurer une autorité de plus en plus contestée."<br /> <br /> Gérard Courtois- Le Monde<br /> <br /> http://tinyurl.com/5twmkpn<br /> <br /> <br />
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M
<br /> "Pour la majorité, il est absolument vital de se rassembler et non pas de se diviser", a déclaré M. Juppé en marge d'un point presse qui précède traditionnellement le conseil municipal de la ville<br /> de Bordeaux, dont il est maire.<br /> "Si je m'associe à d'autres pour lancer un appel au rassemblement c'est qu'il y a des tentations ici ou là. Faisons vivre une famille politique diverse, il ne faut pas avoir peur des débats, il<br /> faut simplement les organiser pour qu'ils soient rassembleurs et non pas diviseurs" car "toute séparation serait porteuse d'échec", a-t-il averti.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Plus d'un Français sur deux estime que le Front national (FN) devrait être considéré comme «un parti comme les autres», selon un sondage BVA-Absoluce diffusé lundi et réalisé en partenariat avec<br /> Les Echos et France Info.<br /> <br /> A la question : «Vous personnellement, estimez-vous que le Front national devrait être à présent considéré comme un parti comme les autres?», 52% des personnes interrogées répondent oui, 47% non,<br /> et 1% ne se prononce pas. C'est la première fois que les «oui» sont majoritaires à cette question puisqu'en septembre 2010, 42% de Français répondaient par l'affirmative, contre 57% de non et 1% ne<br /> se prononçaient pas.<br /> <br /> Dans le détail, 74% des sympathisants de droite (+13 points), dont 68% de sympathisants UMP (+14 points), estiment que le FN devrait être considéré comme «un parti comme les autres» contre 31 % des<br /> sympathisants de gauche (+8 points). Dans les couches plus modestes de la population, 63% (+17 points) répondent par l'affirmative à cette question contre 46% lors du dernier sondage en 2010.<br /> <br /> La majorité n'a pas toujours raison...<br /> <br /> <br />
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E
<br /> De l'excellent Erik Izraelewicz:<br /> <br /> "En fait, ce que souligne ce scrutin, c'est que, depuis 2007, le fossé entre les Français et leurs dirigeants politiques ne s'est pas réduit, qu'au contraire, il a continué à se creuser. Lors de la<br /> campagne de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy avait diagnostiqué avec pertinence le danger pour la démocratie de ce divorce entre les citoyens et leurs élus. Il avait compris que, pour rétablir le<br /> lien, il fallait que les politiques parlent un langage de vérité, qu'ils s'attaquent aux vrais problèmes, qu'ils cessent de provoquer des débats inutiles ou d'exacerber de grandes peurs. Pour ne<br /> s'être pas tenu à cette feuille de route, pour avoir fait, en de nombreux domaines, l'exact contraire, le chef de l'Etat a en réalité contribué, au cours de ces dernières années, à aggraver cette<br /> crise de la démocratie."<br /> <br /> http://tinyurl.com/4rcyyye<br /> <br /> <br />
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