Les centres éducatifs fermés (CEF), petites structures réservées à des mineurs délinquants multirécidivistes créées en 2002, sont "d'ores et déjà une réussite", a estimé mardi le secrétaire d'Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel.
"Il faut faire une évaluation en continu, mais personne ne les remet en question, y compris ceux qui les critiquaient au départ", a déclaré M. Bockel à la presse, à l'issue d'une visite au CEF de Savigny-sur-Orge (Essonne), qui accueille au maximum 11 jeunes de 16 à 18 ans.
Selon la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), plus de 61% des mineurs passés par des CEF "ne sont plus impliqués dans une affaire pénale dans l'année qui suit la fin du placement".
Chaque CEF, ultime alternative à l'incarcération de ces mineurs au passé pénal chargé, héberge de 10 à 12 jeunes de 13 à 18 ans et compte une équipe de 25 personnes en moyenne. Selon la PJJ, 40 CEF, d'une capacité totale de 438 places, fonctionnent actuellement. D'ici à la fin 2011, il y en aura 49, pour 539 places.
En février, des violences avaient éclaté au CEF de Savigny-sur-Orge à la suite d'une dispute, lorsqu'un jeune avait introduit un pistolet dans l'établissement. Des syndicats d'éducateurs avaient alors dénoncé un manque de personnel spécialisé, évoquant "une structure d'enfermement avec un +habillage médico-social+".
A l'occasion de la visite de M. Bockel, le SNPES-PJJ a réitéré sa mise en garde face à la "dangerosité" de la situation, tant pour les jeunes que pour le personnel.
"On n'est pas avec des enfants de choeur, on le sait", a répondu une éducatrice sur place. "Il faut des gens volontaires, qui savent où ils mettent les pieds", a-t-elle ajouté.
"C'est un métier difficile", confirmait un de ses collègues.
Saluant le travail des équipes comme le concept de CEF, le secrétaire d'Etat à la Justice a également insisté sur la nécessaire prévention en amont de la délinquance des jeunes.
M. Bockel a rappelé avoir présenté en février un rapport préconisant une approche globale du problème, impliquant toutes les administrations concernées. Il a dit espérer organiser des "assises" à la fin de l'été ou au début de l'automne.
AFP et lepoint.fr