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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 06:43

Pour restaurer sa légitimité face aux mutations du monde contemporain, la gauche, ou sa  composante la plus moderniste,  doit incarner une ambition collective en s’affirmant  force de propositions et initiatrice  d’actions adaptées aux nouveaux enjeux. Elle doit pour cela se rénover profondément dans ses idées comme dans ses projets, sans craindre de remettre en cause certaines modalités d’action  qui avec le temps ont été  considérées comme des principes intangibles, alors qu’elles  n’étaient  en réalité que des moyens pour atteindre des buts, qui eux  demeurent constants.

Nos  valeurs convergent avec celles des premiers  socialistes, les buts ou les objectifs ont peu varié,  mais    les moyens politiques à utiliser pour les atteindre, par définition liés à un moment de l’histoire, à une situation et  un environnement donnés,  peuvent et doivent  changer pour rester efficaces. 

La  pensée traditionnelle  de gauche  considère  comme des idéaux ou des objectifs, et donc comme intouchables,  des concepts qui n’étaient que   des moyens définis dans les années quarante, comme la gestion étatique des services publics,  l’interventionnisme   de l’Etat, le statut de la fonction publique,  les mesures strictement égalitaires  ou le recours à  l’assistance.  Elle a,  pour cette raison, hésité à   les remettre en cause, ou l’a fait  avec un sentiment de culpabilité qui retarde  ou interdit les politiques nouvelles indispensables. Lorsque  Tony Blair écrivait   :    « nous avons confondu les fins et les moyens, tolérant qu’un ensemble d’outils économiques éclipsent les buts qu’ils étaient censés servir »[1], il touchait un point central de la critique qui peut être apportée à l’action de  la gauche et dessinait en creux l’objectif d’une nécessaire modernisation. Admettre le découplage entre les fins et les moyens, et en comprendre la nécessité  permet de se libérer du carcan de dogmes pesants, de se doter d’une liberté d’action sur les plans économiques et politiques, de se retrouver en phase avec l’évolution du monde et de la société.  Nous devons repartir des objectifs fondamentaux qui sont ceux de la gauche et trouver, pour les concrétiser,  les moyens de notre temps.

 

 

 

L’alliance entre le libéralisme et la justice sociale est souvent considérée  comme contre nature, et le libéralisme économique, notamment, parait  incompatible avec les objectifs de la gauche.  Nous voulons mettre  au contraire en évidence que cette  alliance  est possible, qu’elle est même sans doute nécessaire à la réalisation dans le monde d’aujourd’hui des finalités et des valeurs de la gauche. Depuis trente ans, l’anti-libéralisme est devenu, en France,  la pensée uniforme  à gauche comme à droite. Il s’agit pour nous de lutter contre cette « trouble évidence »  et de montrer à quel point cette intégration des idées libérales au socialisme peut le renouveler et lui apporter une efficacité nouvelle[2]. 

Tout au long de son histoire, d’ailleurs,  le socialisme s’est enrichi de nombre  d’idées venant du libéralisme, de la même manière que le libéralisme s’est d’une certaine manière   socialisé. Le libéralisme a reconnu les risques de l’injustice sociale engendrée par une liberté trop absolue, les dangers que la libre initiative sans contrôle ou la concurrence non régulée  pouvait faire courir à la cohésion sociale. Le socialisme moderne a su accepter le marché et la propriété, de la même manière qu’il est devenu plus soucieux de l’autonomie des individus et du rôle essentiel  qui peut être celui des pouvoirs intermédiaires. Socialisme et libéralisme peuvent cheminer de concert et s’épauler dans la recherche du progrès social. C’est  leur combinaison qui  donnera une modernité et une capacité créatrice nouvelle à ces deux concepts anciens.    

Socialistes et libéraux, nous ne pouvons continuer à  soutenir les principes d’un socialisme émollient qui confond justice sociale et assistance, qui ne comprend la régulation que globale et émanant de l’Etat,  qui veut limiter  le  recours à l’initiative et à la prise de responsabilité  parce qu’il  en craint les abus.  L’expérience nous permet d’affirmer au contraire  que c’est la liberté de la personne, l’engagement individuel et  collectif, qui ouvrent la voie au progrès et à  de nouvelles formes de justice sociale. L’initiative et la concurrence favorisent l’innovation et  sont, pour une société, des facteurs de dynamisme. La  compétitivité économique n’est pas l’antithèse de la cohésion sociale, elle peut même la favoriser.  L’abandon d’une  réglementation centralisée des rapports sociaux et économiques au profit du  contrat et de la négociation entre partenaires responsables, peut permettre de  reformer ce lien social qu’un Etat interventionniste tend à dissoudre. L’aide gagne en  efficacité, y compris pour ceux qui en bénéficient, si au lieu d’être   apportée de manière globale et automatique, elle est  ciblée et adaptée aux publics, aux individus qui en ont besoin et se présente comme un tremplin. 

Le refus des principes dépassés du socialisme, ne nous situe pas pour autant dans le camp des thuriféraires du capitalisme,  l’ensemble de nos propositions a même   pour objet de lutter contre  la dureté et l’injustice qu’il provoque.  Avec Lucien Jaume nous pensons qu’on ne peut assimiler le  libéralisme - et encore moins le socialisme  libéral - à un capitalisme débridé, comme les tenants du politiquement correct, de droite ou de gauche,  ont tendance à le faire ou à un ultra libéralisme synonyme d’absence de règles et de loi du plus fort.

Le libéralisme économique lui-même  qui repose sur l’échange, la concurrence égale, l’édiction de  normes permettant le fonctionnement libre et juste   du marché  a trop souvent été purement et simplement  assimilé au capitalisme, à sa  logique de puissance, d’accumulation ilimitée de richesses et  de destruction de l’échange, de concentrations tendant au monopole, à ses excès. Vouloir  bénéficier du dynamisme qu’il apporte, utiliser sa force motrice,  ne nous empêche pas d’agir pour limiter sa brutalité ainsi que  son emprise – et celle de l’argent – sur la société.  

Notre vision est celle d’un humanisme actif qui, faisant appel à la responsabilité de chacun, ouvre un large champ d’autonomie et d’épanouissement personnel,  d’initiatives sociales  et d’actions transformatrices. Elle exprime  une confiance en l’homme et en  ses facultés d’initiative, une confiance  dans la capacité d’une société libre à affronter le présent et à s’engager, de manière plus dynamique sur la voie du futur.

Marc d’Héré   



[1] Tony Blair: New Britain . My vision of a new country. 1996

 

 

 

[2] Ces idées sont exprimées dans deux ouvrages de Monique Canto-Sperber,  publiés en février 2003  «   Le socialisme libéral » édité aux éditions Esprit, diffusée par Le Seuil, et « Les règles de la liberté » édité chez Plon. 

 

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commentaires

B
OK. A bientôt de te lire. Les législatives arrivent.   jmb
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M
Certains pensent encore que c'est le clivage gauche droite qui est déterminant........à l'évidence ce ne l'est plus, même si cette différence reste un élément, mais second....Et je crois toute aussi fausse la boutade disant que quand on nie le clivage gauche droite....on est à droite..<br /> En attendant d'écrire plus longuement à ce sujet, je dirais que la différence essentielle  se situe entre les libéraux et les étatistes, ou les tenants de l'ouverture ou de la fermeture, pour parler un peu comme Perrineau....Et à l'intérieur des libéraux , ou des tenants de l'ouverture, il y a des gens de gauche (nous en sommes) ou de droite....Idem chez les étatistes...
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B
Article, bien sur. Article de l'amour. Ne jamais désespérer. L'Histoire est grave de ceux qui sont passés de la gauche à la droite bodybuildée. jmb
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B
On est bien seuls . A quand cher Marc le 2nd aticle sur l'UMPisme monopoliste d'Etat ?   jmb
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B
Bravo<br /> jmb
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