Depuis plusieurs mois et notamment depuis son grave échec lors du congrès socialiste de Reims, les sondages vont tous dans le même sens : Ségolène Royal est en baisse, elle est de moins en moins populaire, ses soutiens sont de moins en moins nombreux.
Ses dernières interventions n’ont fait qu’aggraver les choses : son « pardon » prononcé à Dakar avait déplu et choqué…Sa ridicule lettre à Zapatero l’a achevée. Basée sur des rumeurs et des citations tronquées émanant du quotidien Libération - qui a perdu à cette occasion une grande partie de sa crédibilité – la lettre de Ségolène Royal, a été très majoritairement ressentie, y compris dans son propre camp, comme maladroite, voire stupide et manquant de dignité. Ce n’était pas seulement une gaffe de plus, mais une attitude politique inacceptable qui la déconsidérait encore davantage.
Cette intervention épistolaire suivait d’autres déclarations fantasques et des positions politiques aberrantes, critiquant de manière excessive et à tout bout de champ, le Président de la République, poussant aux manifestations et à la radicalité en Guadeloupe, justifiant ou soutenant les brutalités et les actes illégaux dans les entreprises, ce qui la faisait passer pour plus proches de gauchistes irresponsables, que d’un leader politique raisonnable et cohérent.
Au sein du parti socialiste où elle avait déjà perdu une grande part de sa popularité (sa motion n’a été approuvée que par 30% des militants !), tous les politiques influents et de quelque envergure qui l’accompagnaient, Gérard Collomb, le marseillais Jean-Noël Guerini, Manuel Valls, Vincent Peillon lui-même, se détournent d’elle, voire annoncent qu’ils s’éloignent définitivement. Elle n’est plus entourée que de « deuxièmes couteaux » apparatchiks, bons garçons de peu de personnalité comme Bianco et Rebsamen, qui ne lui apporteront pas la moindre idée !
Reste il est vrai, le manager de comédiens ou de chanteurs, Dominique Besnehard qui ne la quitte pas et dont elle suit les conseils qui ont su faire d’elle une personnalité « people », abonnée aux journaux télévisés du dimanche soir, propre à déchaîner l’enthousiasme de groupies et des lectrices de Gala, mais ont contribué (elle y a aussi mis du sien) à ruiner sa réputation politique.
Je crois, sans trop de risques d’erreur, que l’on peut affirmer que sa carrière politique de premier plan est terminée. Reste à savoir maintenant quelle sera son attitude dans les mois et années à venir.
Acceptera-t-elle cette situation de femme politique de deuxième ordre (ce qu’elle était avant cette « bulle » médiatique) et mettra t-elle au service du parti socialiste ce qu’elle a conservé de notoriété et sa capacité à faire se déplacer les foules, ou donnera-t-elle priorité à son aigreur en utilisant son pouvoir de nuisance (qui demeure grand) vis-à-vis de ce parti qui la rejette après l’avoir encensée. En clair, rentrera-t-elle d’ici peu dans le rang et soutiendra-t-elle lors des prochaines présidentielles la candidate (Martine Aubry) ou le candidat (François Hollande) désigné par le parti, ou décidera-t-elle, envers et contre tout, de poursuivre son aventure personnelle et de se présenter contre le candidat du parti. Avec comme conséquence d’éliminer ce candidat (ou cette candidate) socialiste du deuxième tour, ses 7 à 8% étant suffisants pour faire passer celui-ci ou celle-ci derrière François Bayrou ! Aujourd’hui, ce que l’on sait d’elle ou ce que l’on voit de son action peut laisser penser que la deuxième solution est la plus probable.
Quoiqu’il en soit, une chose reste certaine : sauf si elle décidait de se consacrer enfin au cinéma ou au music hall, les premiers rôles, pour elle, c’est fini !
Marc d’Héré