C’est, sans conteste, une journée à marquer d’une pierre blanche, où les bonnes nouvelles, voire les très bonnes, se sont données rendez-vous.
D’abord bien sûr, les résultats encore meilleurs qu’espérés de ce G20 historique, qui marque sans doute comme l’annonce Gordon Brown, la naissance : « d’un nouvel ordre mondial ». Cette nouvelle coopération mondiale s’est déjà traduite par un grand nombre de mesures d’une importance capitale pour lutter contre la crise, accélérer la relance, et réguler mieux un capitalisme que ses propres excès incontrôlés menaçaient gravement.
- C’est d’abord 1.000 milliards de dollars de relance et d’aides aux pays les plus pauvres et les plus en difficultés, par l’intermédiaire notamment du FMI, qui voit ses capacités d’intervention tripler, passant de 250 à 750 milliards de dollars.
- C’est aussi, le début, concret, d’une véritable régulation de l’économie mondiale, permettant un meilleur fonctionnement de l’économie de marché, l’anticipation de crises graves et l’instauration de règles et de garanties propres à éviter le retour de crises systémiques. Au centre de ces mesures, une « nouvelle organisation mondiale de la finance » :
- Les sanctions possibles contre les paradis fiscaux, désignés, qui ne renoncent pas à leurs pratiques ; « l’ère du secret bancaire est révolue » a pu dire Gordon Brown.
- L’encadrement et la surveillance des « hedge funds », ces fonds d’investissements spéculatifs qui accroissent la volatilité des marchés financiers.
- Des standards de régulation bancaire renforcés, limites apportées à la « titrisation », révision et harmonisation des règles comptables, normes de solvabilité plus rigoureuses.
- De nouvelles règles sur les salaires et les bonus des traders, qui s’appliqueront sur toutes les places financières,
- Le contrôle des agences de notation.
- Ce sont notamment ces mesures, destinées à la régulation financière, qui justifient les termes « d’historique », ou de « nouveau capitalisme mondial ». Voulues essentiellement par la France et l’Allemagne elles ont finalement étaient approuvées par tous, ce qui montre la force de cette « alliance franco-allemand » (que certains, en France, estimaient affaiblie !), mais traduit aussi que les Etats-Unis n’ont plus la même arrogance et sont davantage prêts à prendre en compte les attentes et les avis des autres membres de la communauté internationale et notamment de l’Europe. Cela vient d’ailleurs souligner et ruiner, parmi tous les mensonges proférés par les « anti OTAN » de Bayrou aux socialistes, en passant par Villepin, (voir article de B.H.L. sur ce blog) celui qui consiste à dire : le retour dans le commandement intégré nous soumettra aux Etats-Unis qui refuseront toujours de prendre en compte la position des Européens. Belle réponse donnée par Obama à ces dénigreurs professionnels et qui apporte une justification et une légitimité supplémentaires à la décision de Nicolas Sarkozy et du gouvernement.
A côté de cet évènement historique, d’autres bonnes nouvelles, de moindre importance, mais certainement pas anodines sont venues éclairer cette journée du 2 avril.
- La Bourse qui en France a connu une hausse de plus de 5%. Réponse au G20, sans doute, mais surtout poursuite et accélération d’une remontée entreprise depuis un mois. Même s’il y aura, aujourd’hui, des prises de bénéfices, nous connaîtrons sans doute la quatrième semaine consécutive de hausse d’un CAC 40, qui avait touché les 2450 points il y a un mois et se trouve proche (aujourd’hui à 11 heures) des 3.000 points.
- La BCE a baissé de 0,25% son principal taux directeur, le ramenant à 1,25%, ce qui sera favorable aux investissements et accélèrera la reprise.
- Au mois de mars les ventes de voitures neuves ont augmenté, en France, de plus de 8%, premier chiffre positif depuis des mois, qui montre que le plan de soutien à l’automobile est efficace, et qui laisse augurer, malgré le mauvais mois de février, que l’évolution de la consommation du premier trimestre 2009, ne sera pas trop négative.
- Un nouvel accord vient d’être signé pour une meilleure prise en charge par l’Etat de l’indemnisation du chômage partiel dans les deux secteurs fortement menacés de l’automobile et du textile. Mesure sociale, qui permettra une meilleure indemnisation des salariés, mais permettra aussi aux entreprises, en grandes difficultés, de recourir davantage à « l’activité partielle » qu’au licenciement.
Toutes ces bonnes nouvelles ne signifient pas la fin de la crise, et les difficultés des uns et des autres ne sont pas prêtes à disparaître. Mais elle peuvent redonner un peu d'espoir et de confiance. Et quand on sait quel est le rôle déterminant de la confiance en économie...
Marc d’Héré