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 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 21:24

Le Figaro 23/09/2008.

 

François Géré, directeur de recherche à Paris-III, président de l'Institut français d'analyse stratégique et membre du comité des sciences humaines de l'OTAN, prône une forme d'engagement différent en Afghanistan, articulée notamment autour de l'Organisation de coopération de Shanghaï.


La France, aux côtés de ses alliés, a renforcé sa présence militaire en Afghanistan. Or loin d'être une simple mission de reconstruction, il s'avère qu'une partie des opérations relève aussi de la guerre de contre-insurrection. Humanitaire contre «guerre sale» ? Finissons-en avec les fantasmes français de guerres coloniales vieilles d'un demi-siècle. Évitons d'employer trop vite des termes démagogiques comme «bourbier». Considérons la réalité de la contre-insurrection dans ce pays et à ce moment. Elle repose sur un subtil dosage entre actions militaires ponctuelles et engagement en profondeur au cœur de la population, l'ensemble devant être adapté à l'âge de l'information.

Gagner en Afghanistan est possible, sous réserve de clarifier les raisons de notre présence fondées sur un principe de désengagement au plus tôt, car nous n'entendons pas occuper l'Afghanistan. Point n'est besoin de dates contraignantes, exploitables par l'ennemi. L'échelonnement du retrait sera fonction du bien-être croissant de la population lié à la stabilité politique et à la restauration d'une économie satisfaisant les besoins de tous. Demeurer temporairement en Afghanistan se justifie donc par cinq raisons.

Il est juste de ne pas abandonner ce pays, ses populations, à l'anarchie, à la loi du plus violent, de donner aux Afghans, dans leur diversité, le choix de leurs croyances, de leur mode de vie. Il est également souhaitable à nos yeux de ne pas abandonner ce pays aux groupuscules terroristes étrangers qui en font un camp d'entraînement et la zone d'épandage d'une idéologie salafiste violente et sectaire que récusent les Afghans, foncièrement attachés à l'islam coutumier qui est le leur. Rester présente aussi le mérite de stabiliser une zone centrale aux enjeux considérables, la drogue mais aussi le risque de trafics nucléaires très préoccupants. Cela évite encore que la déstabilisation ne se propage vers les zones proches du Moyen-Orient, très instable en raison de la situation irakienne non résolue et de la crise iranienne, elle-même en cours de développement. Ce choix, enfin, revient à maintenir la cohésion des alliés, des partenaires, la crédibilité de l'Alliance et de l'Union européenne qui, par-delà des nuances, sont désormais solidaires et qu'un échec affecterait gravement.

Comment y parvenir ? Il convient d'abord de clarifier les objectifs politiques, tant pour les opinions publiques occidentales que pour les Afghans eux-mêmes. Éradiquer le terrorisme pour éviter qu'à partir de ses sanctuaires il ne frappe les pays occidentaux n'est pas un argument suffisant, quelle qu'en soit la valeur. Il ne peut guère motiver et convaincre les Afghans qui voient la question terroriste sous un angle totalement différent. L'objectif majeur doit être d'aider pendant quelques temps la société civile afghane à se donner des équilibres politiques et économiques, en bonne entente avec ses voisins. La suppression du terrorisme en découlera naturellement.

Cela suppose en deuxième lieu une manœuvre diplomatique plus innovante et plus hardie que celle pratiquée à ce jour. Sachant qu'aujourd'hui le Pakistan constitue le maillon faible sur lequel il importe de concentrer les efforts, des démarches d'accompagnement seront nécessaires, en direction des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghaï. Celle-ci regroupe autour de la Chine et de la Russie les pays d'Asie centrale bornant le nord de l'Afghanistan. À cela doit s'ajouter un dialogue de sécurité avec l'Iran, comme cela avait été envisagé mi-juin dernier dans le «paquet» proposé à Téhéran. Ce soutien est indispensable, pour couper les voies du trafic de drogue.

Troisièmement, il serait pertinent d'«afghaniser» la sécurité du pays, en créant des forces entraînées non pas selon les procédés de l'armée américaine ou la doctrine de l'OTAN, mais conformément au savoir et à l'expérience des combattants afghans eux-mêmes. Il suffit de fournir les armes et les technologies. Le guerrier afghan saura comment en tirer parti. Il nous semblerait également judicieux de clarifier les missions de chacun et de créer une réelle coordination stratégique unique, en lieu et place de trois opérations avec trois mandats différents. Tout aussi important : mettre l'argent là où il sera efficace. Non point collecter des dons internationaux allant s'évanouir dans les trous noirs d'une économie encore sans fondements. L'argent sera donné sur le terrain à des organismes éprouvés, à des responsables locaux connus, disposés à coopérer en fournissant le renseignement crucial. Enfin, reste à mener des opérations de contre-guérilla et de stabilisation adaptées à la société de l'information. En gagnant la bataille médiatique qu'un ennemi intelligent a engagée en direction de nos opinions, mais qu'il est loin de bien connaître. Il commettra des erreurs dans ses messages. À nous de créer une contre-communication efficace, tant sur le terrain que dans nos propres pays. L'Afghanistan constitue une épreuve redoutable pour l'OTAN, pour un monde occidental secoué par la crise et en proie au doute.

François Géré

Le Figaro du 23 09 08

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commentaires

M
Les Etats-Unis vont envoyer de 20 000 à 30 000 soldats américains en renfort en Afghanistan, d'ici à l'été, a annoncé samedi le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen. Le général américain David McKiernan, qui commande les forces internationales en Afghanistan, avait réclamé plus de 20 000 soldats américains pour aider à contrer l'insurrection des talibans en cours en Afghanistan. <br /> <br /> Le Parisien.fr<br /> <br /> Le nouveau président Obama, manifeste sa volonté de renforcer la lutte antiterroriste. On ne peut que s'en féliciter.
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M
La France propose une réunion à Paris des pays voisins de l'Afghanistan, dont l'Iran et le Pakistan, afin de favoriser un processus de paix dans ce pays, a déclaré aujourd'hui le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.<br /> <br /> La France leur a demandé "de venir à Paris parce que beaucoup de gens pensent que l'environnement pourrait compter dans un processus de paix", a-t-il déclaré lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, sans donner de date précise.<br /> <br /> "Il y aura une réunion, je l'espère à Paris, des pays environnants" dont l'Iran et le Pakistan, a-t-il dit.<br /> <br /> M. Kouchner a réaffirmé que Paris était favorable à la démarche du président afghan Hamid Karzaï d'engager des discussions avec les talibans qui mènent l'insurrection contre son pouvoir et les forces étrangères, à condition d'en exclure les éléments les plus extrémistes.<br /> <br /> Le ministre a ainsi jugé "souhaitable" qu'il y ait des négociations avec les talibans "nationalistes" qui "refusent le jihad global", mais a trouvé "étonnant" que M. Karzaï ait évoqué le mollah Omar, ancien chef du régime taliban renversé fin 2001, "qui a entretenu avec Al-Qaida des liens évidents".<br /> <br /> M. Kouchner a également assuré que l'Arabie saoudite, sollicitée par M. Karzaï pour amorcer un dialogue avec les talibans, avait déjà entrepris une "médiation" qui "n'arrive pas à grand chose".<br /> <br /> Il a assuré que le ministre des Affaires étrangères saoudien, le prince Saoud al-Fayçal, reconnaissait lui-même qu'il n'était "pas possible" de faire progresser un tel dialogue.<br /> <br /> "Il n'empêche qu'en Arabie saoudite des rencontres ont eu lieu, avec la participation et même l'organisation d'un ancien ministre afghan qui a été proche des talibans sinon taliban lui-même, et qui joue un rôle très important dans ces rencontres", a assuré le chef de la diplomatie française.<br /> <br /> AFP
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M
A nouveau à propos de l'Irak:<br /> <br /> L'armée américaine a affirmé avoir tué l'un des principaux chefs d'al-Qaida à Bagdad, présumé responsable de nombreux attentats à la voiture piégée dans la capitale dont l'un avait fait près de 200 morts en novembre 2006.<br /> <br /> Maher Ahmad al-Zoubaïdi, également connu sous le nom d'Abou Assad ou Abou Rami, était "l'émir présumé de la zone de Russafa", a précisé l'armée américaine dans un communiqué. Cette zone désigne habituellement les quartiers de Bagdad sur la rive gauche du fleuve Tigre.<br /> <br /> "Il exerçait un certain degré de contrôle sur les opérations terroristes commises dans le reste de la capitale", selon elle. Il a été tué vendredi lors d'une opération des troupes américaines dans le quartier majoritairement sunnite d'Azamiyah (nord), ajoute le texte.<br /> <br /> Source AFP
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M
Aures nouvelles de cette "grande région" où les choses restent si difficiles...<br /> <br /> Le Conseil présidentiel irakien a approuvé aujourd'hui la nouvelle loi électorale adoptée par le parlement et qui prévoit la tenue d'importantes élections provinciales d'ici la fin janvier, a-t-on appris de source proche de ce Conseil.<br /> <br /> Le Conseil présidentiel, qui regroupe le chef de l'Etat Jalal Talabani et ses deux vice-présidents, Tarek al-Hachémi et Adel Abdel Mahdi, s'est réuni le matin à Souleimaniyeh, à 365 km au nord-est de Bagdad, dans la région autonome du Kurdistan, a indiqué à l'AFP un membre de l'entourage de M. Talabani.<br /> <br /> Il a formellement approuvé, lors de cette réunion, la nouvelle loi électorale adoptée le 24 septembre par les députés, a-t-il précisé sous le couvert de l'anonymat.<br /> <br /> AFP<br /> <br /> Tous les progrès de la démocratie (et de la sécurité) en Irak doivent être salués.
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M
Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama s'est dit prêt à des frappes militaires ciblées au Pakistan contre des terroristes, avec ou sans l'autorisation d'Islamabad, lors du premier débat télévisé avec son adversaire républicain John McCain.<br /> <br /> Source AFP
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M
Le général David Petraeus, futur commandant des troupes américaines dans les guerres d'Irak et d'Afghanistan, a salué le rôle international assumé "récemment dans de nombreux domaines" par la France.<br /> <br /> "Je relève le rôle très important de direction de la France dans de nombreux domaines récemment", s'est-il félicité après avoir été reçu par le Premier ministre François Fillon.<br /> Le général Petraeus a cité l'action de la France pour obtenir une résolution à l'ONU contre la piraterie au large de la Corne de l'Afrique, le processus de paix au Proche-Orient, l'engagement de troupes françaises supplémentaires en Afghanistan et le rôle de Paris dans la crise géorgienne en tant que présidence semestrielle de l'Union européenne.<br /> Source AFP
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M
Je ne pense pas que l'auteur de l'article remette en cause le rôle irremplaçable de l'OTAN, même s'il souhaite sans doute un changement dans sa manière d'intervenir, dans certaines de ses méthodes. Il faut aussi des discussions et des accords politiques avec certaines puissances asiatiques concernées par ce conflit.... dans quel cadre?
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A
La pseudo "organisation de Shanghaï" n'est elle pas en train d'imploser? minée par ses contradictions politiques et géopolitiques (en grande partie anti-occidentales). De plus, d'un point de vue opérationnel rien ne peut encore se subsituer à l'OTAN, sauf à en offrir une certaine complémentarité ce qui est loin d'être le cas de l'organisation de Shanghaï. Faut-il au préalable recoller les liens distendus de la relation sino-russe? Ou négocier, par dessus leur épaule, avec leurs "obligés" (Kazhakstan, Ouzbekistan, Kirghizistan, Tadjikistan).
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