18/09/2008 Le Figaro.fr
Le Président souhaite que le taux de mortalité de chaque hôpital soit publié et propose de mettre en place un intéressement pour le personnel hospitalier.
En visite à l'hôpital de Bletterans dans le Jura, Nicolas Sarkozy a présenté les «priorités» de sa politique de santé. Le chef de l'Etat demande d'abord à tous les acteurs, de l'hôpital aux assurances complémentaires, de travailler à rendre le système de santé plus économe et plus performant. Il a ainsi confirmé la vaste réorganisation de l'hôpital qu'il avait déjà annoncée. Elle devrait se traduire par la création de regroupements d'établissements. Les plus petits services de chirurgie ou de maternité devraient disparaître pour se consacrer à «la prise en charge du grand âge ou du handicap adulte».
Le Président français a vivement critiqué «ceux» qui s'opposent aux franchises médicales. «Ceux qui sont contre les franchises sont contre le financement du plan Alzheimer, contre l'ouverture de nouveaux lits de soins palliatifs, contre l'argent qu'on va donner au plan cancer, a affirmé le chef de l'Etat. C'est moi qui ai demandé [à Roselyne Bachelot] de les mettre en œuvre (…). Je n'ai fait qu'anticiper les besoins de demain : le cancer, la maladie d'Alzheimer, les soins palliatifs. Si on veut dépenser plus, il faut trouver des recettes.» La critique vise notamment les membres du « collectif contre les franchises médicales» qui regroupe 70 organisations (syndicats, associations, partis politiques).
«J'invite l'Assurance maladie à intensifier la lutte contre les gaspillages, les abus et les fraudes», a exhorté Nicolas Sarkozy. Il souhaite ainsi que soient mis en place des «pénalités plancher» pour lutter contre les abus et les fraudes à l'assurance-maladie, dès 2009, «sur le modèle de celui en vigueur pour lutter contre le travail illégal».
Le chef de l'Etat donne trois ans à son gouvernement pour réussir à ramener les comptes de la Sécurité sociale dans le vert. «Assurer le financement des dépenses de santé, c'est un défi pour demain qui se joue aujourd'hui. C'est pourquoi je souhaite que l'assurance maladie revienne à l'équilibre en 2011», a précisé Nicolas Sarkozy. Le déficit de l'assurance maladie prévu en 2008 se monte à 4,1 milliards d'euros.
Par ailleurs, le Président de la république souhaite que les causes des accidents soient identifiées au sein des hôpitaux. Pour cela «il faut que soient rendus publics, pour chaque établissement de santé, quelques indicateurs simples, comme le taux de mortalité ou le taux d'infections», a-t-il proposé. Nicolas Sarkozy souhaite également améliorer les incitations pour l'installation de médecin dans les zones rurales et dans les banlieues.
Nicolas Sarkozy demande également que «des forfaits de prise en charge des personnes atteintes d'une maladie chronique soient expérimentés par l'assurance maladie et les complémentaires santé. Ces forfaits devront se substituer au paiement à l'acte. Socle d'une prise en charge attentive et régulière, ils seront un élément essentiel de qualité des soins», a poursuivi le chef de l'Etat.
Le Président Nicolas Sarkozy s'est prononcé en faveur d' «une politique d'intéressement du personnel médical et paramédical» dans les hôpitaux au budget équilibré. «La réforme doit aussi accompagner tous ceux qui s'engagent dans le changement. Pourquoi ne pas permettre aux hôpitaux qui sont à l'équilibre, grâce aux efforts de tous leurs personnels, de redistribuer une partie des excédents à leurs salariés au travers d'une politique d'intéressement ?», s'est interrogé M. Sarkozy, en plaidant pour «une politique d'intéressement du personnel médical et paramédical».
Camille Peyrache
Le Figaro.fr (avec AFP) 18 09 08
commenter cet article …