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Contact: marcdhere.mdh@gmail.com 

 RECONQUÊTE est un  mouvement en construction. Ce n'est pas un parti politique, mais un Cercle de Réflexion et d'Action, ouvert à tous ceux, à quelque parti qu'ils appartiennent, ou sans parti, qui se reconnaissent dans ses valeurs et  principes. La Responsabilité et l'équivalence entre droits et devoirs à tous les niveaux,  le libéralisme économique,  la solidarité,  le choix d'une évolution réaliste et progressive dans le social et le sociétal,  l'Europe... 

 

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 09:36

27 mai 2016 Interview de Nicolas SARKOZY dans Le Quotidien de La Réunion, 27 mai 2016.

Vous arrivez à la Réunion vendredi 27 mai en tant que président du parti Les Républicains. Mais n'est-ce pas aussi la visite d'un futur candidat à la primaire de droite, qui vient tâter le terrain après Alain Juppé (qui bénéficie du soutien déclaré de plusieurs figures de la droite locale, pour la plupart anciens chiraquiens) et avant Bruno Le Maire et François Fillon, soutenu lui par le président de Région, Didier Robert ?

N.S. D’abord, il faut se réjouir que des responsables politiques de premier plan viennent à La Réunion pour mieux la connaître. Pour ce qui me concerne, je n’en suis plus « à tâter le terrain » : je connais bien La Réunion, où je compte de nombreux amis. Certains ont apporté leur soutien à un candidat, d’autres ont préféré rester neutres. Je respecte tout cela. Une seule chose compte : qu’au lendemain de la primaire, tout le monde se rassemble derrière le candidat qui sera désigné.

Quels sont les objectifs de cette visite, que voulez-vous voir, qui voulez-vous rencontrer ?

Je suis, avant tout, venu écouter ce que les Réunionnais ont à dire. Avec Jean-Paul Virapoullé, je rencontrerai d’abord le monde agricole et de la pêche car il constitue la colonne vertébrale de La Réunion. Puis je déjeunerai, aux côtés de Didier Robert, avec les chefs d’entreprise de l’île, car la lutte contre le chômage à La Réunion, comme aux Antilles ou en Guyane d’ailleurs, doit devenir une priorité nationale. J’ai également tenu à rencontrer, comme je le fais à chacune de mes visites, le Groupe du dialogue inter-religieux, qui est pour moi une source d’inspiration permanente. L’après-midi sera consacrée à une rencontre avec le monde médical à la clinique Sainte-Clotilde, à l’invitation de Nassimah Dindar. Je présiderai ensuite un Comité départemental à Saint-Paul, chez Joseph Sinimalé, avant de diner avec des élus et amis politiques réunis par Michel Fontaine.

Le parti Les Républicains, qui n'a toujours pas de secrétaire départemental, est-il en ordre de marche à la Réunion aujourd'hui ?

Les Républicains sont en ordre de marche avec le président de la fédération Michel Fontaine. Les régionales en ont apporté la réponse la plus forte avec la très belle réélection de Didier Robert. Concernant la nomination d’un nouveau secrétaire départemental, ce déplacement est également l’occasion de rencontrer tous les acteurs pour prendre la meilleure décision.

Les relations ont été mouvementées entre l'UMP (qui a précédé LR) et Objectif Réunion, créé par Didier Robert. Sont-elles plus apaisées aujourd'hui ?

Le meilleur indicateur, c’est de voir ce qui se passe à l’approche des élections. En l’occurrence, les formations de la droite et du centre ont toujours su se mettre d’accord. Cette unité a permis de gagner toutes les élections récentes à La Réunion : les municipales, les départementales et enfin les régionales. A droite, nous savons nous réunir sur l’essentiel à La Réunion.

Vous n'êtes pas revenu à la Réunion depuis la campagne présidentielle et un meeting à Pierrefonds en avril 2012. Comment expliquez-vous, avec le recul, votre score (28,5%), le plus bas jamais enregistré par un candidat de droite à une élection présidentielle dans le département ?

Je n’ai pas l’habitude de fuir mes responsabilités : si j’ai fait ce score, c’est probablement parce que je n’ai pas su convaincre. J’avais fait un choix, celui de dire la vérité aux Français, et donc aux Réunionnais. De son côté, François Hollande a fait une campagne basée sur le mensonge, d’où d’ailleurs les crispations et les violences qui ont émaillé ce quinquennat. Où sont les promesses de François Hollande sur l’Outre-mer ? Le chômage est au plus haut, en particulier chez les plus jeunes, pourtant érigés en « priorité » lors de la campagne électorale. La défiscalisation ne s’est jamais aussi mal portée. Le secteur du BTP est dans une crise d’une intensité peu connue, et on n’a jamais construit aussi peu de logements. On a le sentiment d’une forme d’impuissance du gouvernement devant ces problèmes majeurs. Je suis venu dire aux Réunionnais qu’un autre chemin est possible, et que c’est la droite républicaine qui l’incarne le mieux. Elle en fait d’ailleurs la démonstration, ici à La Réunion, au Conseil régional, au Conseil général et dans la plupart des communes.

Sous votre mandature, vous défendiez le « développement endogène » pour les outre-mer. Ce concept, cette vision sont-ils toujours d'actualité ?

Peu importe les termes qu’on utilise : l’urgence, devant toute autre considération s’agissant des Outre-mer, c’est d’ériger la lutte contre le chômage dans les DOM en priorité nationale. Je dis bien « devant toute autre considération », parce que donner du travail à ceux qui n’en ont pas, c’est encore le meilleur levier de lutte contre la vie chère, et c’est le meilleur moyen de donner des perspectives à la jeunesse. Avec près de 30% de chômeurs en moyenne, et même 55% s’agissant des jeunes, La Réunion doit faire face à une situation sociale à proprement parler insupportable. Pour faire reculer le chômage, il faut créer de l’emploi. Et l’emploi, ce sont les entreprises locales qui le créent. Je souhaite donc rencontrer les chefs d’entreprise de l’île pour réfléchir avec eux à la meilleure manière de diviser par deux, en 5 ans, le taux de chômage de La Réunion, c’est-à-dire le ramener au même niveau que celui de la métropole à la fin du prochain quinquennat.

La droite locale, qui a remporté les départementales puis les régionales, milite pour une « révolution sociale et fiscale » consistant en un taux unique d'impôt sur les sociétés de 15% et une baisse de moitié des charges sociales pour toutes les entreprises. Quelles sont les différences entre cette proposition et la vôtre, émise récemment devant la Fedom, de faire des outre-mer des zones franches globales et des zones franches douanières pour les touristes ?

La droite locale a raison : face au défi du chômage, il faut donner à La Réunion, comme aux autres départements d’Outre-mer, les moyens de lutter à armes égales avec leurs principaux concurrents. Cela veut dire se donner comme objectif de supprimer totalement les charges sociales patronales et l’impôt sur les sociétés pour les sociétés qui créent ou maintiennent des emplois sur place. J’ai bien vu ce que demande la FRBTP, et je soutiens leurs demandes : j’ai toujours été favorable à la production locale, dans le bâtiment comme dans l’industrie. Il faut aussi consolider les secteurs qui créent de l’emploi, et notamment en matière agricole : accompagner la filière canne pour lui permettre de relever le défi de la fin des quotas sucriers, mais aussi doubler l’enveloppe budgétaire nationale pour l’agriculture de diversification. Enfin, il faut permettre aux gisements nouveaux d’emploi de monter en puissance rapidement, c’est pourquoi je propose que les activités touristiques, la plaisance, les croisiéristes, puissent bénéficier, en plus des allègements de charges, d’une exonération de droits de douane et de TVA. Je rappelle que le tourisme est une activité d’exportation, et c’est un gisement d’emplois considérable à La Réunion. Et puis je suis aussi venu écouter : les Réunionnais ont toujours des idées intéressantes.

Comment l'Etat financera-t-il ces propositions, synonymes de recettes fiscales considérablement amoindries ?

Il y a un coût qu’on ne mesure jamais, c’est celui d’une personne qui reste au chômage. C’est très difficile à vivre pour celui qui n’arrive pas à trouver sa place dans une société où ses amis, sa famille, se rendent au travail tous les matins. Il faut donc faire des choix : en ce qui me concerne, je préfère financer des mesures qui permettront de donner un vrai travail à celui qui n’en a pas. Si le niveau de l’emploi augmente, au final l’Etat est gagnant.

Vous êtes le président qui a fait accéder Mayotte au statut de département. Comment analysez-vous les événements actuels (les expulsions de Comoriens de leur case, l'insécurité dénoncée par les Mahorais) ? Quelles solutions apporter à ce jeune département ?

L’insécurité à Mayotte est réelle, et les premières victimes de celle-ci, ce sont les Mahorais eux-mêmes. Ils nous disent qu’ils ont le sentiment d’avoir été abandonnés par l’Etat, et il faut les entendre. Lorsque j’étais Ministre de l’intérieur, puis Président de la République, j’ai toujours porté une attention permanente à la lutte contre l’immigration clandestine, qui est un véritable fléau à Mayotte. J’ai donné des moyens importants aux forces de l’ordre, y compris des radars pour pouvoir surveiller l’ensemble des côtes mahoraises. Considérez que plus de la moitié de la population de Mayotte est en situation irrégulière. C’est une pression inimaginable et, à proprement parler, insupportable. Je connais bien les Mahorais : ce sont des Républicains qui attendent beaucoup de l’Etat, et qui aiment passionnément la France. A Mayotte, l’Etat n’a pas le droit d’hésiter ou de reculer. Il n’y a aucune raison pour qu’un pays comme la France n’arrive pas à garantir la sécurité des 250.000 compatriotes qui vivent sur ce territoire de la République. Il faut y mettre les moyens nécessaires, et engager avec les Comores une politique de co-développement qui soit à la fois plus ambitieuse et plus exigeante, avec pour contrepartie une meilleure coopération des autorités Comoriennes avec la France pour empêcher les départs vers Mayotte.

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